Rétrospective 14 – Prime dividende, bonus cospar et coup de pouce au SMIC (21 juin 2011) Vu 793 fois

 

   14 mai 2010 – 27 juin 2012

Voilà maintenant plus de deux ans que je partage avec vous mes points de vue sur ce blog.

Plus de 1000 visites quotidiennes, parfois jusqu’à près de 3500.

 

J’y trouve là motif à poursuivre mon exercice, qui nécessite d’une part approfondissement de mes connaissances, et d’autre part effort de présentation pour vous les restituer le plus fidèlement possible.

 

J’éprouve un grand plaisir à tenter de diversifier les rubriques, et de rester fidèle à une ligne de conduite : ne pas succomber à la facilité, ne pas tomber dans l’excès de langage, ne pas me laisser aller à l’invective.

 

Vous comprendrez donc aisément que je me refuse à publier des commentaires dont les auteurs s’égareraient dans ces chemins de traverse.

 

Jusqu’au 24 juillet, j’ai décidé de procéder quotidiennement à une rétrospective des articles parus sur mon blog, en choisissant un article pour chaque mois de mai 2010 à décembre 2011, et en mentionnant pour l’article concerné le nombre de fois où il a été vu.

 

Je m’aperçois que ces articles gardent tout leur intérêt sur le plan de l’actualité.

À vous de juger. Bonne lecture !

 

*****

 

La question du pouvoir d’achat revient sur le devant de la scène économique ses derniers jours.

 

La prime dividende, tout d’abord

 

L’Assemblée nationale a adopté mercredi dernier, soir le texte qui porte l’instauration de cette prime, nommée « prime de partage de la valeur ajoutée destinée aux salariés » ou « prime dividende ».

 

Elle avait été annoncée par Sarkozy, qui avait promis :

«Dans les grandes entreprises, s’il y a une forte augmentation des dividendes, il faudra que les salariés en aient une partie et il faut obliger ces entreprises à négocier.

Et dans les petites entreprises où il n’y a pas de distribution de dividendes, si ça va mieux, si le carnet de commandes se remplit, l’entreprise pourra faire une prime aux salariés qui sera exonérée de cotisations ».

 

Après quelques remous, le texte a été voté.

 

Il y aura bien une prime, elle sera finalement obligatoire mais uniquement dans les entreprises de plus de 50 salariés, et qui auront versé des dividendes en hausse par rapport à la moyenne des deux dernières années.

 

Selon les économistes, cette prime devrait potentiellement toucher 4 millions de salariés.

Elle n’est donc pas généralisée.

 

Et elle est loin de ce que ce même Sarkozy avait annoncé.

 

Et elle continue à faire couler beaucoup d’encre : ainsi, Philippe Marini (UMP) affirme que l’instauration de cette prime exceptionnelle va coûter plusieurs centaines de millions d’euros à l’Etat.

 

«Si la mesure est présentée comme devant engendrer 375 M€ de recettes supplémentaires pour la sécurité sociale, il devrait résulter en réalité de ce dispositif une perte de recettes pour l’Etat de 395 M€ en 2011», explique-t-il dans le rapport.

 

La prime COSPAR, ensuite

 

Petit rappel : le texte signé par les partenaires sociaux, le 25 mars 2009, à l’issue de longues semaines de mobilisation populaire, indiquait que la prime s’appliquait jusqu’au 31 décembre 2011

mais que fin 2010, « les parties s’engageaient à étudier tous les moyens de sortie du dispositif ».

 

On ne reviendra pas sur les raisons pour lesquelles ces négociations n’ont pu avoir lieu en temps et en heure, le MEDEF ayant été très mobilisé pour les élections à la Chambre de commerce et d’industrie.

 

Aujourd’hui, unilatéralement, Yann De Prince, au nom du  Medef, vient de faire savoir que les patrons réunionnais ne signeront pas la prolongation de cette prime.

 

Motif suggéré : l’Etat ne s’est pas engagé à maintenir les exonérations de charges sociales sur cette prime, comme cela était le cas jusqu’à maintenant.

 

Motif sous-jacent : une vieille querelle interne au MEDEF et les départ et démission de certains membres. Mais cela ne devrait pas entrer en ligne de compte, puisque cette prime avait été instaurée pour répondre à une demande sociale réelle et urgente.

 

Or, le contexte économique et social réunionnais n’est pas meilleur que celui de mars 2009.

Le taux de chômage a connu une hausse considérable. 

 

Les salaires ont augmenté moins vite que les prix à la consommation.

Les entreprises réunionnaises – du BTP comme du commerce et du secteur automobile – ont fermé ou changé de main.

 

Et 52% de la population reste sous le seuil de pauvreté.

 

Troisième point : le SMIC

 

Il n’y aura pas de coup de pouce au SMIC, au 1er juillet prochain.

 

Pourquoi ? François Fillon l’explique :

« Aujourd’hui, ce serait une faute économique.

Cela écraserait la hiérarchie des salaires et induirait une augmentation du coût du travail et donc du chômage ».

 

Sans rire, il devait rajouter :

« La France est l’un des pays d’Europe où le pouvoir d’achat s’est le mieux tenu pendant la crise.

Il n’a jamais été en baisse depuis 2007 ».

 

Le gouvernement est totalement déconnecté de la réalité.

6 Français sur 10 n’ont pas vu leurs revenus augmenter de manière significative depuis ces deux dernières années
, expliquait l’Institut de sondage BVA (octobre 2010).

 

Et pourquoi pas de coup de pouce au SMIC ?

 

Le gouvernement s’appuie sur le rapport de 5 économistes – qu’il a choisis lui-même pour quatre ans, on n’est jamais assez prudents ! – ceux-ci estiment que  « les hausses du SMIC ont été particulièrement soutenues depuis une quinzaine d’années, avec des conséquences incontestablement défavorables. »

 

Conclusion : En clair, le gouvernement dit  oui à une prime de 1.000 €, mais non à un SMIC à  13,65 € de l’heure !

 

Il veut mettre le paquet sur la résorption du chômage et ponctionne des crédits sur la ligne de l’outre-mer, justement destinés à l’emploi.

 

Le président du pouvoir d’achat a réussi à préserver les intérêts des grosses fortunes et à augmenter les impôts des classes moyennes.

 

Mais en tout état de cause, ce qui se prépare dans le projet de loi de finances pour 2012 – et dans une moindre mesure, le projet de loi rectificative pour 2011 – ne jette en rien les bases d’une société plus juste et plus solidaire.


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