Rétrospective 20 – Menaces sur le pôles hospitaliers et sanitaires réunionnais (15 décembre 2011) Vu 1236 fois

 

   14 mai 2010 – 27 juin 2012

Voilà maintenant plus de deux ans que je partage avec vous mes points de vue sur ce blog.

Plus de 1000 visites quotidiennes, parfois jusqu’à près de 3500.

 

J’y trouve là motif à poursuivre mon exercice, qui nécessite d’une part approfondissement de mes connaissances, et d’autre part effort de présentation pour vous les restituer le plus fidèlement possible.

 

J’éprouve un grand plaisir à tenter de diversifier les rubriques, et de rester fidèle à une ligne de conduite : ne pas succomber à la facilité, ne pas tomber dans l’excès de langage, ne pas me laisser aller à l’invective.

 

Vous comprendrez donc aisément que je me refuse à publier des commentaires dont les auteurs s’égareraient dans ces chemins de traverse.

 

Jusqu’au 24 juillet, j’ai décidé de procéder quotidiennement à une rétrospective des articles parus sur mon blog, en choisissant un article pour chaque mois de mai 2010 à décembre 2011 (deux pour décembre 2011), et en mentionnant pour l’article concerné le nombre de fois où il a été vu.

 

Je m’aperçois que ces articles gardent tout leur intérêt sur le plan de l’actualité.

À vous de juger. Bonne lecture !

 

*****

 

Le financement des projets hospitaliers pourrait être bloqué, pour cause de gel des aides publiques.

La Réunion est concernée.

 

Le président de la Fédération hospitalière de France (FHF) a annoncé le report de la plupart des nouveaux projets d’investissements hospitaliers;

Raison invoquée : le gel « nécessaire » des aides publiques dans le cadre de la politique de redressement budgétaire.

 

1oo millions d’euros en moins pour la réunion 

 

Pour lui,« les chantiers qui ont démarré ne devraient pas être affectés. Pour tous les autres, et jusqu’à nouvel ordre, l’État n’abondera pas les futurs investissements ».

La conséquence est que « dans la situation financière actuelle où presque aucune opération d’envergure ne peut se faire sans le soutien financier de l’Etat, […] la plupart des projets seront reportés sine die » ».

 

Or, les hôpitaux publics n’ont guère d’autre solution que de compter sur les aides de l’Etat pour boucler le financement de leurs investissements.

 Imaginez-vous : 100 millions en moins !

 

Comment alors ne pas comprendre l’inquiétude des hôpitaux sur l’avenir de leurs projets d’investissement ?

Comment alors ne pas comprendre l’inquiétude des usagers et des acteurs du secteur de la santé devant la remise en cause du plan Hôpital 2012.

 

Le plan Hôpital 2012 amputé

  

Le plan Hôpital 2012 a été doté initialement de 10 milliards d’euros d’investissement, répartis en deux tranches et financé environ pour moitié par l’Etat.

La première tranche a bien été menée à terme, avec 4,6 milliards investis.

 

Mais le déblocage de la seconde est toujours en suspens.


Lors de l’examen par l’Assemblée nationale, du projet de loi de financement de la sécurité sociale, le gouvernement a fait adopter un amendement réduisant de ….  100 millions d’euros la dotation de l’assurance maladie au Fonds pour la modernisation des établissements de santé publics et privés.

 

Motif invoqué : « Le report des projets à venir de la 2e  tranche du plan Hôpital 2012 permettra une économie sur l’ONDAM 2012 ».

L’ONDAM, c’est l’objectif national des dépenses d’assurance maladie.

 

La dialectique sarkozienne du ministre Xavier Bertrand

 

  

Le ministre de la santé a tenté de temporiser : pour lui, ce n’est pas un gel mais un « décalage des projets d’investissement hospitalier qui n’ont pas encore été engagés ».

Alléluia ! Quelle est l’ampleur du « décalage » ? Xavier Bertrand a refusé de le dire.

 

Mais, le résultat est bien là : la seconde tranche du plan (2,2 milliards d’euros de subventions de l’Etat, soit environ 4,4 milliards d’investissements) est bien reportée.

Cette enveloppe devait financer 633 projets d’investissement hospitalier, concernant l’immobilier, les équipements ou les systèmes d’information.

 

Quant à l’éventualité d’un successeur au plan Hôpital 2012, elle semble s’éloigner à grands pas.

 

Le pôle sanitaire ouest en péril

 

 

La Réunion est concernée par cette réduction des déficits. 

Parmi les projets qui sont stoppés nets, ceux concernant l’Ouest :

 

– le centre d’hébergement d’urgence de Plateau Caillou ;

– la suspension des travaux relatifs au contrat local de santé ;

– la diminution des crédits menaçant l’existence de la structure prenant en charge les enfants et adultes obèses.

 

Et lorsque la députée Huguette Bello avait interpellé, en juin dernier, le gouvernement au sujet de la reconstruction du centre hospitalier Gabriel Martin et son inscription dans le cadre du Plan Hôpital 2012, la réponse de  la secrétaire d’État chargée de la santé a été d’une clarté stupéfiante :

 

« Le pôle sanitaire ouest de La Réunion est un projet très structurant (…), qui s’inscrit harmonieusement dans le cadre de coopérations public / privé. (…).

Pour être éligible au plan Hôpital 2012, tout projet doit répondre impérativement à 3 conditions : être financièrement soutenable, répondre aux enjeux de santé publique à l’échelle du territoire et s’inscrire dans une stratégie de coopération.

À l’évidence, le projet du pôle sanitaire ouest de la Réunion remplit ces conditions et, à ce titre, il sera étudié dès septembre prochain pour entrer éventuellement dans le cadre de l’ouverture de la seconde tranche du plan Hôpital 2012 ».

 

Attaque sur tout le système de soins

  

La  secrétaire d’État chargée de la santé avait même annoncé en octobre que 400 millions d’euros allaient être «déployés sur le programme Hôpital numérique ».

Et bien sûr, on ne verra pas les 400 millions… il ne faut pas être aussi naïf !

 

Sarkozy l’a bien dit : le maître mot est la maîtrise des dépenses de santé.

Et tout y passait : « le nombre d’infirmiers a augmenté de 25 % depuis 2007 pour atteindre près d’un demi-million aujourd’hui »…

 

Ou encore : « le financement de notre modèle social ne peut pas reposer exclusivement sur le travail des Français, (…) il faut trouver une manière ou d’une autre d’autre sources de financement pérennes ».

Mais ne révèlera-t-il sa source qu’après les présidentielles de 2012… s’il était par malheur élu ? 

 

Je lâche le mot : la privatisation ?

 

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