« Cet outre-mer qui combat en Afghanistan »

 

C’est le titre d’un article paru dans « Paris Normandie », édition du 21 avril 2011, sous la plume de David Matin (Agence de presse GHM). Très instructif et révélateur du regard sur l’outre mer !


En 2008, le Calédonien Melam Baouma et le Réunionnais Anthony Rivière avaient péri dans la terrible embuscade d’Uzbin. Dix soldats français y avaient laissé leur vie.

 

Vingt-et-un autres avaient été blessés, dont trois Polynésiens, un Calédonien et un Mahorais.


Mercredi, une nouvelle fois, un originaire d’outre-mer a été tué en Afghanistan.

 

Le caporal Alexandre Rivière, 23 ans, du 2e Régiment d’Infanterie de Marine du Mans a été victime d’un engin explosif improvisé (IED) sur lequel a roulé son véhicule blindé.

 

L’armée « ne fait pas de communautarisme » et se refuse à communiquer sur l’origine de ses militaires.

 

Si tous ont décidé de se battre pour les mêmes couleurs et les mêmes valeurs, il n’en reste pas moins que les ultramarins sont nombreux dans l’armée française.

 

En Afghanistan, ils représenteraient près de 20 % des 4 000 soldats français.


ÉTAT D’ESPRIT


Le colonel Bruno Heluin, à la tête du RIMA et du bataillon de Tora, explique l’intérêt de son régiment pour ces originaires des trois océans :

 

« Le maître mot en outre-mer est fidélité. Les ultramarins aiment la cohésion et la vie en collectivité. En France métropolitaine, nous avons un peu perdu cette notion. Je tiens à avoir un minimum de 15 % d’ultramarins dans mon régiment ».


Il cite notamment les Polynésiens et les Wallisiens.

« Des guerriers », souvent des forces de la nature.

Ainsi, les quatre tireurs d’élite de la base de Tora sont originaires d’Océanie, deux Wallisiens et deux Polynésiens.

 

Question de puissance. « Tout le monde ne peut pas patrouiller avec 100 kg sur le dos », souligne le colonel.

 

100 kg c’est le poids du paquetage au départ d’une mission de 96 heures (gilet pare balles, 25 kg ; fusil de tireur d’élite, 17 kg ; Famas, 4 kg, réserves d’eau, 10 litres ; rations ; munitions…).


Échec scolaire, difficultés à trouver du travail, opportunité de découvrir le monde et de sortir de son île sont les principales raisons de l’engagement des ultramarins. Certains ont, aussi, tout simplement envie de défendre les valeurs de la France.

 

2011 a été déclarée « Année des Outre-mer » par le gouvernement, histoire de montrer que ces territoires ne sont pas seulement un poids pour la France, comme on le perçoit parfois.


Pour mettre en valeur ces collectivités, les Régiments basés en outre-mer et quelque trois cents jeunes du Service Militaire Adapté (SMA), un organisme de formation professionnelle et d’insertion sociale au profit des jeunes d’outre-mer, défileront lors du 14-Juillet à Paris.                                                                                                                                                                                                                               


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1 Commentaire sur

« Cet outre-mer qui combat en Afghanistan »

  • alexandreNo Gravatar |

    Il est bien temps de penser et de parler un peu de ces jeunes gens de l’outre-mer qui s’engagent dans l’armée française. C’est souvent l’aventure et le chômage qui les poussent à partir loin de chez eux. Merci de cet aperçu de l’Outre-mer. Kaoha – Talofa

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