Le Blog de Pierre VERGÈS

L’Outre-Mer est actuellement en train de passer à la TNT.

Longtemps après les régions françaises.  

Est-ce pour essayer de rattraper le temps perdu que le gouvernement a fait publié un décret qui prévoit l’assouplissement des conditions d’obtention des aides ?

La question mérite d’être posée.

À moins que ce ne soit une sorte de « cadeau pré électoral ».

Car le décret prévoit d’augmenter le montant de l’aide de 25 à 45 €, voire 70 € sous certaines conditions (l’outre-mer recevant les programmes en MPEG-4 et non en MPEG-2 comme en métropole ce qui entraine un surcoût sur les décodeurs TNT).

Le CSA, lui,  regrette l’exclusion de ce dispositif des personnes recevant la télévision par satellite et tire la sonnette d’alarme pour Saint-Pierre-et-Miquelon où la TNT sera codée.

FRANCE TELECOM TOUJOURS AUSSI FORT !

Et pendant ce temps (information émanant des « Echos »), l’opérateur historique en téléphonie, peut se satisfaire de la décision de la cour d’appel. Celle-ci vient d’annuler une amende de 18 M€.

En effet, France Télécom  avait été condamné en 2004 par l’Autorité de la concurrence pour « pratiques anticoncurrentielles » sur le marché des appels fixes vers mobiles à destination des entreprises.

Tout comme elle vient de supprimer l’amende de 2 M€ à verser à la filiale de Vivendi.

France Telecom et SFR avaient « mis en œuvre des pratiques de ciseau tarifaire entre 1999 et 2001, consistant à proposer aux entreprises (…) des offres de détail « fixe vers mobile » à des prix non compatibles » avec les charges.

Cela ne pose pas de problème de conscience à la Cour d’appel qui, malgré les preuves de l’ARCEP, estime que les faits « ne sont pas établis », qu’il n’y a pas de preuves suffisantes, que le jeu de la concurrence n’était pas faussé, etc. etc. etc.

Pour la petite histoire, France Telecom et SFR avaient dû verser l’amende. 

Dans son arrêt, la Cour d’appel ordonne « le remboursement immédiat du montant de cette sanction, assorti des intérêts au taux légal ».

UN QUASI MONOPOLE

France Telecom a donc encore de beaux jours devant elle, outre-mer.

Car, malgré l’adoption d’une loi visant à réduire la fracture numérique, il convient de constater que les offres haut débit outre-mer sont toujours plus chères et moins diversifiées qu’en France.

On voit bien quelques offres triple play (accès illimité à Internet, téléphonie illimitée et télévision) et double play fleurir ici ou là, mais elles ne sont pas encore généralisées sur l’ensemble des DOM.

Et restent encore à un coût très élevé – plus du double des tarifs pratiqués en France : 55 euros en moyenne outre-mer pour  le triple play contre environ 30 euros en France.

Quant aux débits, ils restent également au-dessous de la moyenne en France : 20 Mbit/s en haut débit, et 50 ou 100 en très haut débit.

Pour l’outre-mer, ces débits sont compris entre 512 Kbit/s et assez exceptionnellement 4 ou 8 Mbit/s.

LA FRACTURE NUMÉRIQUE ? ELLE EXISTE TOUJOURS ET PLUS QUE JAMAIS !

Où est donc l’engagement de 2008, du président de la République Nicolas Sarkozy : fournir, d’ici à 2012, à 100 % des Français tant l’Internet haut débit que les 18 chaînes gratuites de la télévision numérique terrestre ?

Ce plan numérique devait être  une réponse à la crise et préparer la relance. 

Résultat : on est toujours en crise, et la relance n’existe pas !

Et le « new deal numérique » a connu un « bug » considérable.

Et la baisse des tarifs annoncée par Didier Robert ? Inexistante !

Didier Robert avait fait des nouvelles technologies un thème majeur lors de sa campagne pour les Régionales.

Il avait même promis une baisse des tarifs d’internet : « …mon objectif est d’arriver à une première baisse des prix de l’internet avant la fin de cette année » déclarait en avril 2010, le chargé des TIC à la Région, et la mise en place d’une Silicon Valley.

Pour l’instant, ce n’est que du POP et du pipeau.

On paie toujours aussi cher pour un débit nettement moins rapide que celui des eaux de pluie dans les radiers et autres ravines !