L’UMP tente de s’organiser aux Antilles

 

L’UMP Paris voudrait-il continuer son ingérence dans les fédérations ultramarines ?

 

Est-ce à dire qu’ils considèrent les Antilles-Guyane comme une « banane verte » et La Réunion comme une « mangue à terre », un outre-mer pas capable de prendre ses décisions lui-même… alors que, d’un autre côté, notamment pour la Martinique et la Guyane, l’Etat est prêt à confier de nouvelles responsabilités à leurs élus ?


Toujours est-il que l’UMP Paris a adressé, le 24 janvier, un courrier aux quelques 2.500 adhérents guadeloupéens.

Un courrier signé par le secrétaire général du parti de la casse sociale, Jean-François Copé.

 

Selon la presse antillaise, le patron de l’UMP explique que « après les difficultés rencontrées par la fédération UMP de la Guadeloupe », il était de son « devoir de lancer un vrai processus de reconstruction ».

 

On notera, au passage, l’emploi du mot « vrai »… ce qui ne fait que confirmer cette idée : pour Paris, les ultramarins sont des enfants ou des adolescents, incapables de prendre en charge leur destinée.

Tous, sauf une.

 

Marie-Luce Penchard, qualifiée ainsi par le sieur Copé : « une fille super ».

 

Alors, tous les deux ont décidé de

« placer Laurent Bernier en orbite à la tête du secrétariat général de la fédération, entouré des maires de Sainte-Anne et de Capesterre-Belle-Eau, pour constituer et animer un bureau politique provisoire rassemblant toutes celles et tous ceux qui souhaitent participer activement à cette mission de réorganisation ».


La suite des commentaires de la presse antillaise sont très révélateurs de l’état d’esprit de l’UMP :

« Les instructions du patron de l’UMP sont de réunir ce bureau une fois par mois pour établir une  feuille de route  de la fédération locale. Ce bureau devra en outre préparer la constitution d’une équipe départementale chargée de l’animation, des adhésions, des sections professionnelles, des jeunes et du projet politique ».

 

Et voilà, l’UMP donne des « instructions ». Façon élégante d’écrire le mot « ordre ».


Et la fin de l’article est tout aussi révélatrice :

« Quand tout cela sera fait, Laurent Bernier, Blaise Aldo et Joël Beaugendre soumettront à Jean-François Copé leurs propositions pour une nouvelle organisation bien structurée afin de relancer une véritable dynamique militante et instaurer un fonctionnement efficace au sein de la fédération ».

 

Quelle autonomie s’il faut « soumettre » les propositions à Paris ?


De toutes façons, l’UMP se donne du temps :

« La priorité de Jean-François Copé est de mettre la fédération locale UMP en ordre de marche pour préparer les prochaines échéances électorales… Il reste à cette nouvelle équipe quinze mois pour transformer l’essai dans les urnes ! ».

 

En clair, les cantonales, faut pas y compter. L’objectif de Copé, c’est bien les présidentielles.


ET EN MARTINIQUE ?


L’agence de presse Dom’actu écrit :

« Qui dit nouvelle équipe dirigeante, dit nouveaux candidats et nouvelles idées.

C’est en somme la démarche actuelle de l’UMP Martinique qui tente de renaître. »

 

« Fred Michel Tirault dont le poste de secrétaire départemental a été validé par les militants, entend bien redonner un nouveau souffle au parti. »

« Pas étonnant que les mots, changements et relève soient dans toutes les bouches des candidats. »

(mon commentaire : tiens, ça ne vous rappelle pas un certain Didier Robert ?)

 

Les candidats, ils sont 13 (il faut peut-être y voir un signe pour la droite) sur les 23 cantons à renouveler à avoir été investis par le bureau de l’UMP. 

 

Une bonne moitié d’entre eux sont des militants de longue date, mais inconnu du grand public.

Mais lors de leur présentation tous avaient à cœur de représenter au mieux les couleurs du parti ».


Tiens donc, des candidats de longue date mais « inconnus » du grand public.

Est-ce parce que ceux qui sont connus sont tellement honteux de la politique de l’UMP qu’ils ont déclaré forfait ?

 

En outre, un parti présidentiel qui n’est même pas capable de présenter des candidats dans tous les cantons (13 seulement sur 23), cela donne une idée de l’adhésion que suscite la politique de l’UMP en Martinique.


Quant à la situation de l’UMP à La Réunion, c’est  « un caloubadia dann tente couverte » : une fédération qui prend ses ordres à Paris (ou plutôt de Paris via un petit télégraphiste particulier) et une bien étrange difficulté à aligner des candidats pour ces cantonales.

 

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2 Commentaires sur

L’UMP tente de s’organiser aux Antilles

  • Jean-JacquesNo Gravatar |

    A La Réunion, aussi, il y a bon nombre d’inconnu(e)s, au titre du « changement ».
    des girouettes aussi (Melle Monica Govindin) qui affirme successivement vouloir garder sa liberté et finalement, se range sous la bannière UMP
    l’éviction de Virapoullé est enfin un bel exemple de l’application des ordres parisiens: cela fait longtemps que le monsieur à la légine agace Paris

  • TIRAULTNo Gravatar |

    A la Martinique, l’UMP est la formation politique qui aligne le plus grand nombre de candidats sur l’ensemble du département. Celà démontre qu’il y a de la ressource et une envie formidable de s’engager et de s’investir pour la martinique.

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