Programme présidentiel du Front de Gauche (12/15) – Culture et patrimoine

 

Comme je l’ai fait pour le programme « national » du Parti socialiste, puis le programme socialiste pour les outremers, je poursuis l’analyse des projets des candidats à l’élection présidentielle en abordant aujourd’hui, le programme du Front de Gauche et de Jean-Luc Mélenchon, candidat du Parti Communiste Français.

 

Le 3e axe, « L’égalité, le métissage et le droit du sol contre le racisme et l’ethnicisme » vise l’éducation et la culture.


Le programme envisage de « soutenir l’enseignement des langues et cultures d’outre-mer pour ceux qui en font la demande » et de « mettre en valeur avec les populations la diversité des patrimoines culturels et linguistiques qu’apportent les outremers et renforcer leur place dans les programmes et les manuels scolaires en métropole comme outre mer ».


Notons au passage le bémol contenu dans cette proposition : « pour ceux qui en font la demande »…

Le soutien aux langues et cultures d’outre-mer : voilà une question qui revient régulièrement, tant au Sénat qu’à l’Assemblée nationale, à travers des propositions de loi sur les langues régionales.

 

Jusqu’à ce jour, toutes ces propositions ont été rejetées.  Et les attaques conservatrices viennent de partout.

Le gouvernement Fillon a annoncé, en mai, qu’il n’y aurait pas de concours pour le Capes de langue régionale à la rentrée prochaine. Autrement dit, aucun nouveau professeur de langue régionale pour l’année à venir.


À La Réunion aussi, chacun se rappelle les  propos de Didier Robert, concernant la langue créole et son enseignement. Il avait affirmé que « la défense de la langue créole n’a aucun sens » et que « enseigner le créole à l’école n’a que peu de signification, c’est un combat passéiste ».

Des propos dans le droit fil de ceux tenus par Jacqueline Farreyrol sur le créole « k k ».


Un collectif d’élus (Armand Jung, Bernard Poignant, Robert Navarro et Csaba Tabajdi), a publié en juin dernier, dans « Le Monde », une tribune libre, dans laquelle – notamment – ils rappellent quelques avancées :


« Dès les années 1950, puis 1970, 1980 et 1990, plusieurs textes ministériels ont montré la voie quant au développement et à l’enseignement des langues et cultures régionales.

 

En 2008, un article a été rajouté à notre Constitution soulignant que « les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France ».

 

Nous devons à présent prolonger cette action afin de faire en sorte que cet article soit suivi d’effets au sein de notre législation et puisse mettre un terme à une certaine hypocrisie latente.

La reconnaissance des langues et cultures régionales est en effet un prolongement logique de la décentralisation.

 

Son processus n’est pas terminé, et nous tenons à préciser que ce choix n’est pas contradictoire avec l’affirmation de l’importance de l’Etat ».


Ils poursuivaient :


« Pour travailler dans le sens de la reconnaissance juridique de nos langues et cultures régionales, nous souhaitons reprendre et mettre en œuvre, à travers cette proposition de loi, les dix principes énoncés par Bernard Poignant dans son rapport commandé en 1998 par Lionel Jospin , alors premier ministre.

 

Ce rapport s’intitulait : « Étude sur la compatibilité entre la charte européenne des langues régionales ou minoritaires et la Constitution ».

 

Ce texte préconisait la signature de plusieurs engagements issus de la charte européenne des langues régionales ou minoritaires, et dressait des propositions pour l’enseignement et la culture ».


La proposition du Front de Gauche peut donc puiser ses ferments concrets dans tous ces textes.

                                                                          

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1 Commentaire sur

Programme présidentiel du Front de Gauche (12/15) – Culture et patrimoine

  • EricNo Gravatar |

    tout le monde parle de ces langues régionales et à La Réunion du créole. mais ce sont les réunionnais eux memes qui ne sont pas d’accord (voir les positions de Didier Robert, Farreyrol etc.)
    le travail à faire n’est donc pas uniquement en France, bien au contraire, mais surtout chez nous,dans notre pays

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