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2010
Une intéressante tribune libre de Bernard Henri Lévy sur la « Sarkophagie politique »
Catégorie : Présidentielles 2012
Parue dans le journal « Le Monde », le philosophe estime que Nicolas Sarkozy « trois erreurs ».
La première de ces erreurs fut de mettre à l’index la communauté des gens du voyage. « Il est évident qu’il y avait, dans le fait même de (…) de tenir une communauté pour comptable des agissements de certains de ses membres un risque de stigmatisation collective contraire aux usages républicains ».
« Et quant aux intéressés, » ils ont découvert « qu’on n’avait même pas songé à convier à la réunion un représentant, un porte-parole, un témoin desdites communautés, ils sont, aujourd’hui, en état de choc. Pour aucun autre groupe, on n’aurait osé agir de la sorte. »
La deuxième erreur porte sur la déchéance de la nationalité française. « Où commence l’origine étrangère ?
« La proposition (…) contreviendrait de manière frontale à un axiome trois fois sacré car inscrit dans le triple marbre des trois textes fondateurs de notre vivre ensemble républicain :
1° – le programme du Conseil national de la Résistance du 15 mars 1944,
2°- la Déclaration des droits de l’homme de 1948,
3° – la Constitution de 1958.
Il postule, cet axiome, l »égalité devant la loi’ (quelle que soit, précisément, leur ‘origine’) de tous les citoyens.
Il dit qu’on est Français ou qu’on ne l’est pas – mais qu’à partir du moment où on l’est, on l’est tous de la même manière. (…).
On ne touche pas, fût-ce par ruse ou tactique, à cette sorte de principe. Car, que l’on s’y risque, que l’on joue avec ce postulat fondateur, et c’est le socle de la République, ce bien commun des Français, qui se met à vaciller. »
« Et puis la troisième faute, poursuit Bernard Henri-Lévy, tient à l’usage même du mot de « guerre » dans la « guerre nationale » déclarée par le président, toujours à Grenoble, aux nouveaux voyous. »
Avec ce mot, Nicolas Sarkozy prend un double et même un « triple » risque : celui, en dramatisant ainsi les choses, de distiller dans le pays une autre sorte de tension, de fièvre, peut-être de peur et, au fond, d’insécurité ; celui de venir sur le terrain des voyous, d’accepter le défi qu’ils lui lancent et de consentir, par conséquent, à cette montée aux extrêmes ».
Il faut » inlassablement, répéter:
1° – les délinquants ne sont pas des ennemis, ce sont des criminels ;
2° – les gens chargés de les neutraliser ne sont pas des soldats, ce sont des policiers ;
3° – et si cette neutralisation est difficile, si les systèmes d’incivilité contemporains ont gagné en sophistication et contraignent ceux qui s’y opposent à plus d’habileté mais aussi de fermeté, la pire des solutions serait d’en revenir à la langue martiale, rustique et, encore une fois, hautement risquée de la militarisation de l’action policière : parler de ‘guerre aux voyous’, c’est déjà l’avoir perdue. »
Bernard Henri-Lévy appelle Nicolas Sarkozy à « cesser de faire assaut de déclarations fracassantes, prétendument viriles et qui ne font (…) que souligner l’impuissance des Etats ». Il faut au contraire « audace, fermeté, mais aussi sagesse, finesse, mesure et, surtout, sang-froid.
Ce sont, en la circonstance, les seules vertus qui vaillent. Mais ce sont celles dont Nicolas Sarkozy paraît, hélas !, ces jours-ci, le plus tragiquement dépourvu », conclut le philosophe.
Nicolas Sarkozy est dépourvu des qualités nécessaires à l’exercice de la fonction de Président de la République dit BHL.
Une tragique erreur de recrutement, oui!
Malheureusement , le quinquennat,sans élection législative intermédiaire,ne permet pas au peuple
de sanctionner à mi-parcours un gouvernement qui
mène une politique rejetée massivement!
il suffit de constater la cote de » popularité »
du Président, 25% de favorables, pour conclure à la perte totale de légitimité de ce pouvoir.
Face à pareille situation,un vrai Démocrate dissoudrait l’Assemblée et convoquerait de nouvelles élections,pour redonner la parole au peuple et nommer un Gouvernement empreint d’une vraie légitimité en ces temps difficiles.
Malheureusement , ce pouvoir est justement sur une pente savonneuse de déni de démocratie et la population,n’ayant aucun scrutin avant 2012 pour
changer l’équipe dirigeante, pourrait bien décider
d’exiger dans la rue ce qu’il ne peut obtenir dans
les urnes!Une situation potentiellement risquée!
Dès l’instant où l’on emploie le mot « guerre », on déclenche la peur. donc on fait tout pour faire croire que l’on peut protéger. en brimant, privant des droits. encore quelques semaines et on va avoir droit au couvre-feu. personne dans la rue après 22 heures.