Le Blog de Pierre VERGÈS

   De gauche à droite : Eddie Adekalom-Maurice Gironcel-Paul Vergès (photo imaz press)

Une vidéo à apprécier en cliquant sur le lien suivant : http://youtu.be/Mog0uJns-dE

L’équipe conduite par Maurice Gironcel,  présentée par le parti communiste réunionnais, a remporté le 2ème tour de l’élection municipale partielle de Sainte-Suzanne avec 52,34% des suffrages ce dimanche 5 février 2012.

Nous n’avons pas fini de tirer toutes les leçons de ce scrutin.

Toutefois, il est utile de tirer d’ores et déjà les premiers enseignements.

Ils ont en tout état de cause une portée qui dépasse la seule élection locale, et une onde de choc qui se fera sentir d’un bout à l’autre de l’Île.

1°- Ce scrutin avait été placé par le PCR comme une répétition de l’enjeu de l’élection présidentielle.

Le candidat sans étiquette, Eddie Adekalom, qui avait à l’époque obtenu le soutien d’Objectif Réunion et Didier Robert, a été éliminé de la compétition du 2ème tour.

Tirant les leçons du 1er tour, il s’est incliné devant la volonté des électrices et des électeurs, et a rallié l’équipe de Maurice Gironcel sur une base claire :

– s’engager à combattre Nicolas Sarkozy aux élections présidentielles, donc à combattre les alliés locaux de Sarkozy réunis autour de Didier Robert ;

– s’engager dans la loyauté au côté de Maurice Gironcel pour conduire Sainte-Suzanne sur la voie d’un développement durable et solidaire.

Au premier tour, Antonio Grondin, le candidat soutenu par le Nouveau Centre, favorable à l’UMP et à Nicolas Sarkozy, a été balayé, en ne recueillant même pas les voix nécessaires pour figurer au second tour.

Ne reniant pas ses convictions conservatrices, il a pourtant été absorbé par la liste Alamelou.

L’avenir proche nous dira comment cette équipe de bric et de broc va se positionner devant la volonté populaire d’en finir avec les années Sarkozy.

Quand on sait que sur cette liste, Yolande Pausé, qui se disait humiliée de s’être vue imposée des démissions, a accepté de se mettre derrière un jeune ambitieux qui lui avait pourtant mené la vie dure à la mairie.

Quand on sait que sur cette liste, Yolande Pausé a eu le toupet de déclarer qu’elle restait communiste, et que si le PCR l’excluait, elle demanderait à adhérer au… PCF !

En définitive, la population de Sainte-Suzanne a exprimé clairement sa volonté que la position des uns et des autres soit la plus claire possible au regard des scrutins à venir.

2°- Le principe du respect de la parole donnée a encore un sens en politique, à une époque où l’ambition, et la trahison, sont érigées en principes de comportement par des jeunes loups ou jeunes louves, mais aussi des vieux loups ou vieilles louves en mal de reconnaissance personnelle.

3°- Les principes de solidarité et de solidarité ont encore un sens en politique.

Ainsi a-t-on vu des camarades du PCR venir « donner la main » à des camarades s’engageant dans une bataille difficile devant des adversaires qui n’ont pas hésité à entretenir la confusion en faisant croire qu’ils étaient toujours communistes, alors qu’ils n’ont pas hésité à profiter d’une aide du maire UMP de Sainte-Marie !

Des rumeurs courent même que le sieur Alamelou s’est retrouvé vendredi dans une réunion privée avec Didier Robert, et un entrepreneur élu de la chambre consulaire, pour discuter d’une enveloppe de plusieurs centaines de milliers d’euros (!), nécessaires pour un « coup de pouce » électoral de dernière minute…

Mais disons-le tout net, notamment au nom du principe de transparence réclamée « bruyamment » par certaines et certains, il faudra s’interroger :

– d’une part sur les déclarations en faveur de celles et ceux qui montraient leur volonté d’en découdre avec la direction du PCR, au besoin en le trahissant après en avoir profité,

– d’autre part sur l’absence de celles et ceux qui ont trouvé toutes sortes de prétextes pour ne pas venir à Sainte-Suzanne.

Ils ont porté ainsi d’une certaine façon atteinte à la mémoire de camarades comme le regretté Lucet Langenier, ou encore Laurent Vergès, pour ne citer qu’eux !

Mais  ils ont aussi porté atteinte au PCR, à son histoire et à un de ses principes qui veut que d’un bout à l’autre de l’Île, un communiste est accueilli avec joie par ses frères et soeurs de lutte, surtout dans des moments où il faut se serrer les coudes !

4°- Certains commentateurs qui espéraient que le PCR soit à l’agonie et consacre son acte de décès à l’occasion de ce scrutin en sont pour leur frais ! Il faudra attendre encore !  

5°- Le principe de fraternité de lutte qui a permis au PCR d’être un jeune parti politique de 52 ans ayant marqué, et marquant encore aujourd’hui, l’histoire politique de notre Île, doit être réaffirmé et renforcé.

J’aurai l’occasion à ce sujet de faire des propositions en ce sens.

6°- La victoire obtenue dimanche, au-delà de l’équipe, est aussi celle de Maurice Gironcel.

Mais elle l’est parce que Maurice Gironcel a constamment travaillé le terrain, renforçant ainsi une relation « fusionnelle » avec la population.

Toutefois, et Maurice Gironcel le proclame, cette relation « fusionnelle » ne vaut que parce qu’il l’entretient en tant que militant du Parti, et non pas pour se constituer un « fief », parfois dans le but de s’opposer au parti qui l’a soutenu.

7°- La victoire de dimanche est l’illustration de la nécessité d’une discipline de groupe.

Dans un parti politique, comme dans une cellule familiale, rien ne peut durer si le respect de la hiérarchie, le respect de celles et ceux qui nous ont permis d’être ce que nous sommes, d’être à des fonctions électives, n’est pas une règle intangible !

Puisse cette belle et éclatante victoire nous servir de leçon afin de poursuivre la lutte et d’entretenir l’espoir que des militantes et des militants, parfois au prix de lourds sacrifices, ont mis entre nos mains.