À propos des élections : de la stratégie du PCR et des principes qui en découlent (4ème partie)

 

Le parachutage est-il un concept adapté à la réunion ? 

  

C’est le terme utilisé pour désigner de façon péjorative une candidature à un scrutin, quel qu’il soit, dans lequel le candidat ou la candidate n’a que peu d’attache par rapport à la mandature concerné. 

 

Ce terme est aussi employé lorsqu’une instance politique (parti ou autre) investit une personne pour aller défendre ses couleurs sur un territoire qui est totalement différent de celui qu’il connaît. 

 

Les « parachutages » sont nombreux. Et parfois combattus. 

 

Récemment, le maire de Paris, Delanoë expliquait que « Le parachutage est une pratique délétère pour la démocratie, dans la mesure où il rompt le lien de confiance et de proximité avec les électeurs.

C’est une façon datée de faire de la politique, une conception distante, voire utilitariste, du rapport avec les citoyens ».

 

Cela n’a pas empêché pas le PS d’envoyer Jack Lang dans le Nord de la France, pour tenter de décrocher un mandat de député, alors qu’il réside à Paris,. 

  

On pourrait évoquer aussi le parachutage de Jean Léonetti aux affaires européennes.  

Ce député UMP était très impliqué sur les questions de santé, et n’avait  aucun lien évident avec l’Union européenne. 

 

La territorialisation des combats est-elle justifiée ?


La territorialisation des combats est-elle justifiée ?

Dans ces deux cas – comme dans bien d’autres -, le mot parachutage prend tout son sens.

 

En effet, les problématiques de Paris ne sont pas celles du Nord, les questions de santé n’ont pas de rapport avec les questions européennes.

Mais le mot « parachutage » peut-il s’appliquer à La Réunion ?

 

L’île est-elle si grande que les problématiques soient différentes, que l’on soit au Nord ou au Sud, à l’Est ou à l’Ouest ? 

Qu’il y ait 5, ou maintenant 7 circonscriptions, signifie-t-il que les habitants de chacun de ces 7 territoires connaissent des défis fondamentalement différents ?

 

Être partout accueilli en camarade pour défendre ensemble les intérêts d’une population d’un département

 

Lorsqu’il s’agit de défendre les intérêts d’un pays et de sa population, et cela à 10.000 km de Paris, l’idée d’une territorialisation des problèmes est complètement surréaliste. 

 

Se battre contre la suppression de postes dans la fonction publique ou pour l’augmentation des prestations sociales – sujets dont l’importance est évidente pour La Réunion – n’est pas conditionnée au fait que l’on ait été élu par les populations de l’une ou l’autre des circonscriptions.  

 

Dès lors, il est évident que chacune et chacun soit légitime pour se présenter dans telle ou telle portion de l’île, voire passer de l’une à l’autre.

 

Le parachutage s’entend lorsqu’une organisation impose aux fédérations locales, un responsable comme candidat, alors qu’il milite dans un autre département, et parfois même dans une autre région.

 

Il est envoyé à des centaines de kilomètres de là où il exerce une activité militante.

Cela n’est pas comparable avec La Réunion, qui est une « petite » région mono départementale. 

 

L’union est indispensable pour servir la population réunionnaise autour d’un projet

 

L’union est la condition sine qua non de mieux garantir la victoire.

Cela est un principe de base, vérifié de tous temps, dans tous lieux, à toutes les époques, dans toutes les circonstances.

 

Pourquoi les élections réunionnaises devraient-elle faire exception à la règle ? Il suffit de reprendre l’histoire de La Réunion pour s’apercevoir que lorsque le PCR est parti uni dans les batailles, il gagne.

 

La désunion a systématiquement entrainé l’échec ou la victoire étriquée.

Et cela est d’autant plus grave que ce n’est pas sur des questions fondamentales, sur des principes, des idéaux que s’appuie la divergence.

 

Mais la division s’appuie seulement sur des questions de personnes ou de personnalités.

Cette désunion illustrent des stratégies personnelles, souvent électoralistes ou carriéristes, faisant primer l’intérêt particulier au détriment de l’intérêt général.

 

Un mandat pour un mandat ou un mandat pour un projet ?

 

S’il est légitime pour un militant de vouloir s’impliquer davantage dans la vie politique, en briguant un mandat, encore faut-il que cela soit fait dans les règles analysées ci-dessus. 

Mais il faut surtout que les idéaux et les valeurs soient partagés par le parti et ses représentants.

 

Encore conviendrait-il de connaître ce que le PCR, section, secrétariat, CC, ont adopté et quelles sont les exigences réunionnaises pour les prochaines élections, qu’elles soient présidentielles ou législatives. 

Or le document qui doit être envoyé aux candidats qui souhaitent changer radicalement de politique en 2012 n’a pas fait l’objet d’une contribution majeure de TOUS les responsables qui ont demandé à être au Comité central, voire au Secrétariat du Parti.

 

Ou est-ce à dire que l’on différencie les élections présidentielles des élections législatives ? Ce qui ne viendrait à l’idée d’aucune personne responsable. 

Comment peut-on se prétendre d’un parti, vouloir partir à des élections, sans avoir connaissance de ces projets, d’autant plus que ceux-ci ne sont pas adoptés ?

  

Être communiste aujourd’hui

 

Comment défendre les grands thèmes de campagne et plus généralement, les exigences des Réunionnaises et des Réunionnais lorsque pour l’instant, ils n’ont pas été plébiscités voire partagés par d’autres (comme le PS), susceptibles d’une manière ou d’une autre, d’être un élément moteur de leur application ? 

Avoir des accointances « particulières » avec des alliés potentiels, est-ce bien cela, être communiste, aujourd’hui, à La Réunion ?  


Se réclamer d’un Parti mais en critiquant sinon systématiquement, du moins souvent, les décisions de celui-ci, a fortiori publiquement, et non dans ses instances, est-ce bien cela, être communiste, aujourd’hui, à La Réunion ?  

 

Être absent aux réunions des instances dont on fait partie, est-ce bien cela, être communiste, aujourd’hui, à La Réunion ?  

  

Focaliser son attention et son combat, non pas sur la défense de valeurs, mais sur l’éviction de telle ou telle personne… est-ce bien cela, être communiste, aujourd’hui, à La Réunion ?  

 

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4 Commentaires sur

À propos des élections : de la stratégie du PCR et des principes qui en découlent (4ème partie)

  • DominiqueNo Gravatar |

    une mise au point intéressante qui rappelle quelques principes
    a quand le débat vrai, celui sur les idées?
    quelle position sur la sur rémunération?
    quelle position sur l’évolution institutionnelle?
    quelles solutions pour la titularisation des employés communaux?
    quelle gouvernance pour La Réunion de manière générale?
    comment établir de nouveaux rapports avec le pouvoir parisien?

    si l’on a à s’empoigner, cela pourrait être sur l’une ou l’autre de ces questions (même sur toutes)

  • jean-JacquesNo Gravatar |

    @Dominique
    tu es un idéaliste, camarade
    on doit débattre de tout ce que tu as dit, c’est sûr mais avant, il faut que l’on fasse place nette et régler les problèmes, si laver son linge sale se fait généralement en famille, là, c’est sur la place publique, mais on comprend pourquoi: tout ce qui contribue à planter le PCR est monté en épingle par la presse réunionnaise. il faut que régler le problème, peut être rédiger de nouveaux statuts pour le PCR, avec des sanctions pour ceux qui dérapent, remettre des lieux de débats et de formation, ca ne répond pas à l’urgence bien sûr, mais si le PCR ne fait pas ça, il abandonne les idéaux communistes et marxistes

  • DominiqueNo Gravatar |

    @Jean-Jacques
    Quitte à être idéaliste, je souhaite être UNE idéaliste !
    je viens de surfer sur d’autres sites, le mot « guerre » est lâché !!! Guerre ouverte écrit-on ! là je te rejoins: la presse fait feu de tous bois pour détruire le PCR. les commentaires sur certains sites sont incroyables. ils s’en prennent à la personne.
    c’est d’ailleurs ce qu’écrit Pierre Vergès: c’est l’ambition personnelle qui prime souvent. ce n’est peut être pas le cas à Saint Paul, mais c’est le cas à Sainte-Suzanne,

  • AnonymeNo Gravatar |

    Dans son communiqué Huguette Bello dit vouloir se représenter aux législatives, ce qui est normal. elle a fait du bon boulot et ça personne ne peut le contester
    elle est aussi d’accord pour dire qu’il faut mettre toutes les chances du côté du PCR pour gagner 2 circonscriptions, et ça, tout le monde est d’accord
    c’est donc que PCR et Bello sont d’accord sur le fond.
    c’est sur la forme que le problème se pose.
    je suis d’accord avec Dominique, le problème de personne est plus important à Sainte-Suzanne qu’à Saint-Paul, même si entre HB et le PCR, il y a beaucoup de tensions

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