Élections présidentielles et législatives – À propos de l’urgence sociale : réponses à 23 questions (Questions 10 à 14)

 

Marche blanche à La Réunion 

 

J’ai répondu à 23 questions qui m’ont été posées sur la question de l’urgence sociale.

 

Mes réponses sont à retrouver sur le site saintdenis.pierreverges.fr. 

Je vous les communique bien volontiers sur mon blog tout au long de cette semaine.

 

Il est ô combien symbolique que je l’ai entamé le jour du 66ème anniversaire du vote de la loi Raymond Vergès-Léon de Lépervanche consacrant le passage du statut colonial à celui de département. Bonne lecture !

 

10) L’urgence sociale, est-ce aussi faire stopper les violences faites aux femmes ?

 

Absolument ! Et cela pose plusieurs défis à relever.

L’urgence de trouver des solutions immédiates pour les héberger, avec leurs enfants.

 

Leur trouver un logement, et créer les conditions pour qu’elles ne soient plus harcelées et sous la pression de leur « compagnon » ou d’autres proches.

 

On a parlé d’une loi cadre ; des dispositifs existent ; mais, là encore, ils ne sont pas appliqués !

 

Un simple rappel : 2010 avait été déclarée par le Président de la République année consacrée à la « lutte contre les violences faites aux femmes ». Résultat : espoir déçu chez les associations qui espéraient une amélioration de la prise en charge des femmes victimes de violences.

 

On peut encore, en 2012, souligner l’absolue nécessité, outre l’application réelle de la loi et de toute la loi, que soient renforcées la prévention, la protection des victimes et la punition des auteurs.

 

Je peux aussi vous renvoyer à un article paru sur mon blog ; http://blog.pierreverges.fr/causes-des-femmes/a-une-epoque-ou-les-violences-contre-les-femmes-se-multiplient-une-contribution-au-debat-faut-il-une-education-neutre.

 

Et peut-être aussi, une note d’optimisme :

http://blog.pierreverges.fr/developpement-durable-2/pour-la-banque-mondiale-la-femme-est-l’avenir-du-developpement

 

11) On dit qu’à La Réunion, la solidarité familiale joue. Croyez-vous que c’est encore vrai ?

 

C’est le point fondamental de la cohésion de notre société.

La solidarité familiale est à la source de notre force et a permis au peuple réunionnais de traverser bien des épreuves de son histoire.

 

L’évolution des modes de vie et la société moderne laissent émerger de nouveaux modes de relations intra familiales.

 

D’abord il y a de plus en plus de familles monoparentales, la vie moderne impliquant la hausse du travail des femmes, la hausse de l’espérance de vie, font que des difficultés surgissent pour garder des parents âgés avec des soins adaptés dans le foyer des enfants parfois.

 

Ceci étant, malgré tout, les conditions sociales font que de nombreuses familles sont tenues de vivre à plusieurs générations sous le même toit, ce qui contribue à maintenir la solidarité familiale.

 

Donc en définitive même si elle s’essouffle, la solidarité familiale à La Réunion reste imprégnée dans le quotidien des réunionnais.

Sinon, la situation explosive aurait dégénéré.

 

12) Lorsqu’on parle d’Assises, on fait référence à une démocratie participative. Est-ce que tout le monde pourra s’exprimer ?

 

C’est bien le but. Tout du moins, c’est bien comme cela que je l’entends, en tant qu’homme politique responsable.

Maintenant, ce n’est pas moi qui suis aux commandes de l’opération et de l’organisation.

 

Il aurait été souhaitable que tout cela soit lancé dès la mise en place de la nouvelle équipe du Département, afin que l’on puisse travailler sereinement, dans le calme, avant toute élection.

 

La présidente Nassimah Dindar a choisi de faire différemment, de faire traîner les choses en longueur, de renvoyer des motions d’urgence et de faire porter le dossier par des administratifs.

 

Bien sûr, qu’il y a une partie administrative qu’il faudra bien mettre en place ; mais le tempo, ce sont les politiques qui le donnent.

ON n’a pas voulu que cela se passe ainsi.

 

Résultat : rien n’est encore acté, aucune décision n’a été prise, et le dossier a été mis de côté ou porté par des administratifs qui n’ont reçu aucune consigne.

 

Ce ON, vous savez qui c’est.

En ce qui me concerne, c’est clair, j’ai toujours dit et écrit comment je concevais ces assises.

 

Je vous renvoie sur mon blog :

http://blog.pierreverges.fr/social/social-a-propos-des-assises-de-lurgence-sociale-organisees-par-le-departement

 

13) On sait comment ça se passe, dans les Etats généraux !

On dit qu’on donne la parole à la population et ce ne sont que les associations qui peuvent parler.

Ceux qui ne sont dans rien n’ont pas le droit à la parole. Alors …

 

L’un ne doit pas empêcher l’autre.

 

Il y a des moyens pour que chacun s’exprime : dans des réunions publiques, mais ce n’est pas toujours facile de prendre la parole en public ; il y a aussi les radios, les télés, surtout au nom du service public.

 

Il y a aussi les moyens numériques (internet etc.), mais cela ne concerne pas tout le monde.

 

Il y a aussi les rencontres avec la population.

Quant aux groupes organisés, bien sûr, ils auront la parole.

 

Mais cette parole n’est légitime que si elle vient de celles et ceux qui composent le groupe ; un collectif d’habitant du Chaudron, des Camélias, de la cité Maloya connaît la population, même si le collectif n’a pas une existence réelle juridiquement, il est représentatif du groupe.

 

Chacune et chacun doit réfléchir, proposer et écouter. Valable pour les politiques comme pour la population.

 

14) Il y a un proverbe qui dit : ou couve ti poule y sort ti kanar. Ce qu’on va dire, est-ce que sera vraiment pris en compte ?

 

Il y a aussi un autre proverbe qui dit qu’on ne fait pas la boue avant la pluie !

Regardez, dans les enquêtes publiques, les citoyens émettent des avis. Certains sont pertinents d’autres moins.

 

S’il y avait une proposition qui dise qu’il faut que tout le monde gagne 2.000 euros, je dirais que c’est bien, mais que c’est complètement irréaliste.

 

Mais si l’on dit que le salaire minimum doit être relevé pour qu’il y ait une augmentation du pouvoir d’achat, oui.

 

Fixer un montant ? Non.

Car cela voudrait dire qu’on accepte obligatoirement que le prix actuel est le « juste prix ».

 

Et chacun de nous sait que ce n’est pas vrai.

Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas augmenter les salaires…

 

Mais même en relativisant les propositions un peu … utopistes, il y a quand même quelque chose que l’on doit respecter : la parole.

La parole donnée, bien sûr ; mais le fait de donner la parole.

 

Ce qui va être dit, même si c’est irréaliste, permettra de libérer la parole, comme disent les sociologues. Et ça, c’est primordial.

 

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