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2012
Et maintenant les législatives – Un logement pour tous (2ème partie)
Catégorie : ÉLECTIONS, Pcr, POLITIQUE LOCALE, Social
Les parlementaires devront concentrer leurs efforts pour, comme nous l’avons vu hier, faire appliquer les lois existantes (DALO).
Mais ils devront aussi être force de propositions et proposer des pistes adaptées à la situation réunionnaise.
Le logement est une compétence d’État
Il ne faut pas oublier que le logement est une compétence d’État.
Attendre tout de l’État est une attitude irresponsable.
Vouloir gérer la totalité de ce dossier l’est tout autant.
En revanche, il est du rôle du politique de préparer l’avenir. Cela est vrai pour un maire, un conseiller général, un conseiller régional ou un parlementaire.
En ce qui concerne le logement, cette préparation de l’avenir passe, par exemple et en priorité, par un programme de construction et de rénovation.
Celui-ci pourrait s’étendre sur 20 ans. Pourquoi 20 ans ? Il est utopiste de penser que tout pourra être résolu en 5 ans, on « part de trop loin ».
Faire des promesses que l’on sait de ne pas pouvoir tenir, est l’une des pires choses que l’on puisse faire.
Cette attitude est, malheureusement, assez généralisée.
Un programme sur 20 ans encadré et financé
Le clientélisme, le populisme, est encore, pour certaines ou certains, la seule façon de faire de la politique.
Pour en revenir à ce programme, il doit être encadré et financé.
Autrement dit, tenir compte des difficultés structurelles comme conjoncturelles, et assorties d’un plan de financement qui tienne compte des besoins et des évolutions diverses et variées.
C’est un travail de longue haleine, sur 20 ans.
Deux décennies, ce sont 4 mandats présidentiels.
On ne peut pas et l’on ne doit pas être à la merci d’un changement de majorité.
À La Réunion, on a vu, à plusieurs reprises, et dans des circonstances variées, ce qu’un changement de majorité provoque.
Fin du tram train ou des énergies renouvelables pour la Région, mais vrai aussi dans les actions municipales dans lesquelles la nouvelle équipe estime que poursuivre le programme engagé par son adversaire prédécesseur serait incongru.
Un programme opposable à tout changement de gouvernement
Combien d’argent dépensé, pour rien, dans des projets comme le Pôle océan ou l’hippodrome de Cambaie !
Il faut donc que le programme de construction de logements soit opposable à tout changement de gouvernement.
Autrement dit, quel que soit le gouvernement, quelle que soit son appartenance politique, il devra continuer à mettre en place le programme de construction, tel qu’indiqué juridiquement.
Pour le volet financier de ce programme, il est bien évident qu’il faudra obligatoirement une programmation pluriannuelle de la LBU (ligne budgétaire unique).
Malgré les innovations (passées ou à venir), la LBU doit demeurer le socle du financement du logement social.
Un socle, c’est à dire une base incompressible, que l’on ne peut rogner pour une raison ou une autre, quelle que soit la date, quel que soit le montant des économies à faire.
Une LBU maintenue, et augmentée
Pas de diminution, bien sûr, mais obligatoirement une augmentation.
Pour la simple et bonne raison que tout augmente.
À commencer par le coût des matières premières.
Il faut donc que le montant soit toujours calculé non en euros constants, mais pour un volume de logements à construire.
En outre, ce montant, doit correspondre à une évaluation des besoins réels.
Rappelons encore une fois qu’il faut construire 180.000 logements d’ici 2030.
Et parmi ces 180.000 logements, 60% devront être des logements sociaux.
Cette proportion ne baissera pas, malheureusement, si elle devait baisser, cela voudrait dire une augmentation du pouvoir d’achat et du niveau de vie.
Veiller à la revalorisation de la LBU
Bien sûr, c’est ce que je souhaite.
Mais soyons réaliste, le taux de 52% de Réunionnais vivant sous le seuil de pauvreté ne sera pas revu à la baisse d’un seul coup de baguette magique.
Donc, en fonction d’un niveau de vie très faible, d’un coût à la construction de plus en plus élevé (inflation) voire à cause des évolutions des normes, un maintien à montant égal de la LBU ne permettra pas de construire le nombre de logements voulus.
Il faudra donc veiller à une revalorisation de la LBU.
Et éviter toute situation comme ce qui s’est passé dans les deux derniers budgets de l’outre-mer.
Malgré un maintien de surface de la LBU, chacune a pu constater que les moyens mis en œuvre par l’État en matière de logement ne sont pas proportionnés à l’objectif, qu’il est pourtant indispensable d’atteindre, de résolution du problème du logement social en outre-mer
Une autre mission du parlementaire est de faire en qu’en aucun cas, la défiscalisation ne puisse venir en substitution de la LBU.
Une question essentielle demeure. L’épargne privée à La Réunion est importante, comme en témoignent les excédents de liquidités des banques.
Dès lors, comment faire en sorte que cette épargne privée puisse être affectée à des investissements productifs ou sociaux, tels que le logement ?
Certaines initiatives lancées à Maurice en matière de logement social devraient être méditées.