Déplacements durables – La nouvelle route du littoral fait encore débat : comment pourrait-il en être autrement ?

 Un ami vient de me faire parvenir des images du tramway de Casablanca, au Maroc.

 

Un nouveau mode de transport moderne pour la population qui depuis deux mois effectue ses derniers réglages avant sa mise en service prévue le 1er janvier prochain.

 

Une ligne ferroviaire de 30 km desservant les quartiers Sud Ouest de la Métropole marocaine et le centre ville autour de 48 stations.

Tout cela pour un coût d’investissement de 3 milliards 500 millions d’euros, soit 4 milliards de Dirhams.

 

Ce montant inclut la réalisation de tout le réseau voirie et assainissement qui n’existait pas à Casablanca.

 

Notons cependant que le Tram Train de la Réunion, d’une longueur de plus de 40 km et plus de 40 stations, coûtait pourtant moins cher et ce malgré le franchissement du massif de La Montagne…

 

  Selon mon ami, cet équipement fait aujourd’hui le bonheur des 7 millions d’habitants de la ville de Casablanca.

Comprenez donc que je ne peux m’empêcher de penser au sort qui a été réservé à notre projet de tram train à La Réunion.

 

En effet, il y a un peu plus de deux ans, le contrat de partenariat public privé entre La Région Réunion et le groupement Tram’tiss (Bouygues, Bombardier, Véolia) pour la construction du futur Tram Train avait été signé en même temps que celui du tramway de Casablanca.

 

Je suis heureux pour nos amis Marocains.

Mais je suis triste pour notre île qui méritait d’avoir un jour un  mode de transport viable et moderne tel que le tram train.

 

J’espère qu’un jour ou l’autre, les Réunionnais prendront la mesure d’une telle décision sur leur avenir.

Une telle irresponsabilité ne devrait pas être porté par un seul homme, Didier Robert.

 

Comme parfois le destin  est cruel, voilà que ce dernier risque de plonger la Réunion dans une aventure périlleuse avec la construction de la nouvelle route du littoral en haute mer.

 

C’est un investissement dangereux pour l’écosystème de notre Île si riche en biodiversité.

Mais c’est surtout un investissement dangereux pour les finances publiques du Conseil Régional en termes de coût d’investissement et d’exploitation.

 

Je rappelle que je ne suis pas opposé à une nouvelle route du littoral,

Mais je suis opposé à un viaduc en mer d’une telle importance.

 

J’ai d’ailleurs développé des solutions concernant d’une part la route du littoral, dont la vocation première, je le rappelle, est la sécurité des usagers.

 

J’ai d’autre part fait des propositions pour aménager les entrées de ville de Saint-Denis, à double titre :

 

– compte tenu de l’urgence de fluidifier le trafic… dès maintenant pour éviter les embouteillages actuels sous la falaise menaçante,

 

– et demain pour éviter des embouteillages monstres sur cette « fumeuse » route du littoral version Didier Robert, si le problème des entrées de Saint-Denis ne sont pas réglés.

 

Je vois que je ne suis pas le seul à y penser, puisque le maire de Saint-Denis, Gilbert Annette, est lui aussi très inquiet dans la faisabilité de ce projet de Didier Robert.

 

Je peux le comprendre, car aucune solution n’a été envisagée pour fluidifier la circulation à l’entrée de Saint-Denis.

 

Pourtant, les commissaires enquêteurs avaient émis des réserves en ce sens pour l’obtention de la DUP (Déclaration d’utilité publique).

Sans compter le flou entretenu sur le véritable coût de cette route ainsi que son financement…

 

Je suis également heureux de constater qu’aujourd’hui, ceux qui étaient opposés au projet du tram train, se mordent les doigts et manifestent régulièrement leur regret qu’on ait abandonné ainsi de façon irresponsable, un tel projet prioritaire pour notre île.

 

En attendant, comme on dit si bien « cabri i mange salade » !

Et nos amis de Casablanca vont pouvoir se déplacer comme bon leur semble et aisément sur leur tramway flambant neuf.

 

J’espère que Gilbert Annette a encore en mémoire le calendrier de la construction du tram train, à savoir que lui aussi, mais surtout ses administrés dionysiens, auraient pu voir le tram sillonner les rues de Saint-Denis dans un an. 

 

En effet, le calendrier des travaux prévoyait la livraison de la première tranche, entre Sainte-Marie et la station de Bellepierre… le 20 décembre 2013 ! 

 

Le problème, c’est que La Réunion reste considérée par certains, parfois des compatriotes même, comme un territoire qui ne doit pas bénéficier des mêmes avantages qu’un territoire de l’hexagone.

 

Lamentable !

 

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