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2010
Lettre ouverte du maire du port aux dirigeants de l’IRT (Île de la Réunion Tourisme) « quand la colère te gagne » ou… « koman la kolèr pran moin »
Catégorie : COURRIER DE LECTEURS
Dans notre contexte historique, social et culturel à l’équilibre fragile, il s’avère que les responsables du tourisme, dûment conseillés par un bureau d’études « spécialisé » en communication, veulent donner de la société réunionnaise l’image d’une carte postale illusoire et doudouïste.
Mais avec ce modèle de « vivre ensemble » idéalisé et susceptible de se muer en produit touristique attractif, il y a eu triaz dann kafé.
Si l’on se réfère au rapport commis par ce bureau d’études, validé par les responsables de l’IRT, mis en ligne sur Internet et retiré dès que le vent a tourné, mieux vaut effectivement ne pas être jeune, cafre, habitant du Port ou du Chaudron si l’on veut figurer en bonne place dans l’élite des « bons Réunionnais » dignes d’accueillir « comme il se doit » les « touristes en peine de cœur » (paroles de Jacqueline Farreyrol) et leur manne.
C’est en tout cas ce qui ressort de ce rapport dont l’objectif était d’évaluer la satisfaction des touristes, rapport commandé par l’IRT, structure présidée depuis peu par Jacqueline Farreyrol, plus prompte à dénigrer la langue réunionnaise qu’à s’insurger contre les attaques dont sont victimes ses compatriotes.
La ville du Port et ses habitants, mais aussi ceux du quartier du Chaudron, ont ainsi été insultés, désignés publiquement comme « agressifs », mis hors-jeu dans la triste farandole qui s’organise autour du gâteau touristique. Il s’agit bien là de stigmatisation.
Que ce rapport ait été ainsi rédigé est une chose.
Mais a-t-il été lu par les commanditaires de l’IRT avant d’être rendu public ?
Quelle que soit la réponse à cette question, il n’échappera à personne qu’un éléphant dans un magasin de porcelaine aurait occasionné moins de dégâts.
S’ils l’ont lu et mis en ligne en toute connaissance de cause, leur responsabilité est entière.
S’ils ne l’ont pas lu, il faudra ajouter à leur entière responsabilité, une légèreté insoutenable.
L’IRT use donc de l’injure raciste comme d’un outil permettant d’affûter sa politique promotionnelle conformément aux attentes présumées de « visiteurs extérieurs » auxquels on livre une image de « mon île » dont on a pris soin d’exciser « les lourdes pages de l’histoire ».
Ce cercle d’initiés prétend promouvoir La Réunion en distinguant les « bons Réunionnais » et en accusant « les jeunes, les cafres, les habitants du Port et du Chaudron » mais ils ne font que stigmatiser « mon île » dans son intégrité et se rendent coupables d’une atteinte caractérisée à la dignité de tous les Réunionnais.
Car, attaquer une des composantes de la société réunionnaise, stigmatiser un groupe par rapport à son origine, au lieu où il habite ou en fonction de son âge, désigner publiquement une ville ou un quartier, c’est s’en prendre à tous les Réunionnais, c’est s’en prendre à La Réunion toute entière.
Il n’est pas inutile de rappeler aux responsables de l’IRT quelques paroles d’une célèbre chanson qui dit :
« Mon île, tu n’es pas l’île enchanteresse
que l’on fait miroiter dans la presse
aux riches des riches pays, (…)
tu as réuni dans ton cœur
des gens de toutes les couleurs
comme un défi au monde entier (…) ».
Cette même chanson nous offre la possibilité de trouver un premier titre pour cette lettre ouverte : « Quand la colère te gagne », mais on lui préfèrera les paroles d’une autre chanson d’un Ti Frère mauricien qui disait : « Koman la kolèr pran moin ».
Le Port, le 3 décembre 2010
Jean-Yves Langenier
Maire du Port
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Bravo, 100% d’accord avec vous
voilà une bonne réaction, merci m, le maire d’avoir répondu à ses attaques
à l’IRT, on préfère le bling-bling, à tel point qu’on a embauché une personne uniquement chargée du protocole,
une personne qui a des liens affirmés avec une certaine personnalité en place
mais c’est quoi le protocole, quand la base n’existe pas: le respect de la personne humaine, quelle qu’elle soit
je me joins aux protestations contre ces insultes, émises par le CRAN, la LDH, le maire du Port, et à celles de toutes celles et tous ceux qui depuis quelques jours – depuis que l’affaire a été rendue publique – dans les magasins, dans les bus, se sentent aggressés.
qui est agressif? c’est le jeune, le cafre, l’habitant du Port ou du Chaudron?
ou ce sont les dirigeants de l’IRT qui insultent les Réunionnais?
pour moi, qui suis ni jeune, ni cafre, ni portois, ni chaudronnais, c’est sur que c’est l’IRT qui agresse
il faut porter plainte, y’en a marre des insultes contre nous, contre les femmes réunionnaises qui sont des putes », contre les chômeurs qui sont des fénéants,
en France, l’Etat, sous la pression populaire, a fait en sorte de virer un préfet qui avait été insultant.
mais dans le même temps ce même état a viré la journaliste Audrey Pulvar , qui avait osé protester contre le parfumeur (Guerlain) qui avait tenu des propos on ne peut plus racistes. tout en nous faisans croire que c »est sa proximité avec Montebourg qui motivait l’opération.
A La Réunion, on attend toujours la condamnation de l’auteur des propos « ‘les femmes réunionnaises sont toutes des putes ».. et son éviction ferme et définitive de l’éducation nationale
c’est vrai qu’on a jamais vu le moindre jeune agressif en ce beau pays mascarin !….lol !
n’entendez-vous cette jeunesse en colère ?
qui lui propose des solutions crédibles ?
bon WE à tous…
A ce « tarif » autant rajouter les jeunes… et moins jeunes, de St.-Benoît à St.-Pierre en passant par… Le Tampon (re lol)
pourquoi ces touristes emploient le mot kaf? est-ce-que les kafs ne sont pas réunionnais avant tout! et je suppose qu’ils ont rencontrer tous les habitants du port et du chaudron? comment l’irt a pu laisser passer ça
Monsieur Le Maire, merci.
Je ressens une souffrance attroce de la manière dont on traite un compatriote.La banalisation des faits: c’est le mécanisdme de la destruction de la Femme Réunionnaise , de l’homme Réunionnais.
L’injustice, les discrimations raciales, de couleur, le mépris n’ont plus lieu d’être.Déclarons ensemble que la femme, que l’homme quel qui soit , du plus pauvre au plus riche,du plus jeune au plus vieux, du plus oublié au plus connu, du plus noir au plus blanc comme digne d’intérêt.
Nous sommes invités devant de tels actes racistes non pas à être des consommateurs, des auditeurs,des procureurs, des donneurs de leçons,des lecteurs passifs mais…à devenir des participants à un grand combat pour le respect de l’être humain: résister, refuser le pitoyable, dénoncer ce climat de délation, de diffamation, de condammnation, ces appels au racisme, à la haine, au mépris…
Merci Monsieur Le Maire pour ce rayon de soleil.