Alerte-Urgent- Chagos : Olivier Bancoult accompagne le Premier Ministre au sommet de l’Union Africaine

 

Le Premier ministre mauricien s’est envolé samedi pour Addis Abeba, la capitale éthiopienne, afin de participer au sommet de l’Union Africaine.

 

Le président du Groupe Réfugiés Chagos (GRC), Olivier Bancoult fait partie de la délégation mauricienne.

C’est ce qu’explique le journal mauricien « L’Express ».


Nouvelle initiative de Navin Ramgoolam dans les démarches du gouvernement pour assurer la souveraineté mauricienne sur les Chagos.

 

Il envisagerait de sensibiliser davantage les dirigeants africains à ce contentieux entre Maurice et la Grande-Bretagne au sujet de ces îles détachées de Maurice juste avant l’indépendance du pays en 1968.

 

Olivier Bancoult, le président du Groupe Réfugiés Chagos fait partie de la délégation mauricienne qui accompagne le chef du gouvernent au Sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba.


C’est par un décret, quelque temps avant l’indépendance de Maurice, que les autorités britanniques avaient excisé l’archipel des Chagos du territoire mauricien pour créer le British Indian Ocean Terrtitory (BIOT).

 

Depuis les Chagossiens avaient été expulsés de leurs terres natales et une base militaire américaine installée sur l’une des îles, Diego Garcia.

 

Le démembrement d’un territoire par un pouvoir colonial juste avant l’indépendance d’un pays n’est pas permis en vertu d’une résolution des Nations Unies votée dans les années 60.


Depuis son accession à l’indépendance, Maurice n’a jamais cessé de revendiquer sa souveraineté sur les îles Chagos dans les instances internationales.

 

Les Chagossiens ont, eux toujours milité pour recevoir des indemnités après avoir été déportés et jetés sans abri à Maurice et aux Seychelles. En plus ils réclament un droit de retour à leur terre natale.

 

Détenteurs d’un passeport du BIOT, des Chagossiens ont entré un procès devant la Haute Cour de Londres.

Ils ont aussi fait appel à la Cour internationale de Justice.  À noter que certains Chagossiens sont établis en Angleterre, grâce à leur passeport BIOT.


Jusqu’ici, les revendications mauriciennes et chagossiennes étaient menées séparément.

 

La présence d’Olivier Bancoult au sein de la délégation mauricienne marque un tournant dans la façon de mener campagne pour réclamer le retour des Chagos à l’Etat mauricien et le retour des Chagossiens dans leurs îles.

 

Pour Olivier Bancoult ce sera l’occasion de sensibiliser les dirigeants africains au dépeuplement de l’Archipel des Chagos par les britanniques et l’occupation «illégale» de Diego Garcia par les Américains.

 

« J’aurai l’occasion d’approcher les leaders africains et de témoigner du drame de ma communauté.

C’est très important d’avoir leur soutien devant les instances internationales.

Nos frères africains ne connaissent pas suffisamment le drame humain qu’ont vécu les Chagossiens », explique Olivier Bancoult.


La campagne pour réclamer la souveraineté mauricienne a récemment pris une nouvelle dimension quand, à la suite de la publication de certaines informations par le site Wikileaks, les autorités mauriciennes avaient décidé de demander un arbitrage du Tribunal international des droits de la mer (TIDM).


LES RÉVÉLATIONS DE WIKILEAKS


En effet, de nombreux journaux britanniques avaient relayé une information de Wikileaks faisant état que le projet de création d’un parc marin protégé autour des Chagos par les autorités britannique n’était qu’un subterfuge pour empêcher les Chagossiens d’avoir un droit de retour dans leurs îles.

 

Le Premier ministre, qui avait déjà relancé la campagne de revendication territoriale mauricienne sur les Chagos, a lors d’un point de presse, le 21 décembre dernier annoncé que l’État  mauricien demanderait arbitrage du TIDM sur la création du parc marin protégé par les autorités britanniques autour des Chagos.

 

La République de Maurice réclame une déclaration du TIDM sur l’incompatibilité entre le parc marin et la Convention des Nations Unies sur le droit de la Mer.

 

Une  notification a été servie au gouvernement britannique en conformité avec l’annexe VII de la convention des droits de la mer.

Une certaine confusion régnait depuis l’annonce qu’aucun cas concernant les Chagos n’avait été enregistré au Tribunal international des droits de la mer (TIDM).


LENTE INSTRUCTION


Depuis les choses se sont éclaircies.

La procédure entamée par l’État  mauricien ne concerne pas le TIDM directement.

 

L’annexe VII de la convention établit la procédure en vue de l’institution sous la convention d’un Tribunal d’arbitrage par les Etats signataires de la convention.

 

Si le gouvernement mauricien avait choisi de porter le contentieux devant le TIDM, il aurait dû engager la procédure décrite dans la section 3 de l’annexe VI de la convention, selon un spécialiste de la question.

 

La procédure entamée suit son cours.

La deuxième étape, c’est-à-dire la nomination par la partie notifiée du second arbitre qui constituera le tribunal d’arbitrage a été effectuée.


Le choix anglais s’est porté sur le professeur de droit international Sir Christopher John Greenwood.

Ce dernier, juriste de renom en droit international est un membre élu de la Cour de justice internationale, dont le siège se trouve à La Haye (Pays-Bas).

 

Les deux parties ont jusqu’au 18 février prochain pour se mettre d’accord sur le nom de trois autres membres qui composeront le tribunal d’arbitrage et de choisir un président parmi les trois.

 

Si d’ici là, les deux Etats n’arrivent pas à un consensus, il échouera au président du TIDM de trancher. C’est d’ailleurs la seule intervention possible du TIDM dans cette procédure.


AU SOMMET DE L’OUA


En ce qui concerne le sommet de l’Union Africaine à Addis Abeba, aucune indication n’a transpiré quant à la stratégie mauricienne sur le dossier Chagos devant cette instance panafricaine.

 

La cellule de communication du bureau du Premier ministre a,  dans un communiqué, indiqué les grands thèmes qu’abordera Navin Ramgoolam lors de son intervention devant les chefs d’Etat africains.

 

La paix et de la sécurité en Afrique ainsi que la lutte contre la piraterie seront au centre du discours du chef du gouvernement.

Toutefois rien sur les Chagos.

 

Mais, le Premier ministre ne manquera, sans doute, pas d’aborder la question des Chagos, surtout que Bancoult fait partie de sa délégation.


Cette nouvelle initiative s’inscrit en toute logique dans la volonté affichée du gouvernement de Navin Ramgoolam de mener sur plusieurs fronts la revendication de souveraineté mauricienne sur les Chagos.

                                                                                       

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2 Commentaires sur

Alerte-Urgent- Chagos : Olivier Bancoult accompagne le Premier Ministre au sommet de l’Union Africaine

  • SophieNo Gravatar |

    Peut-être que les arrière petits-enfants des exilés chagossiens, qui n’auront plus aucune attache avec le pays de leurs aïeux, auront le droit de « rentrer au pays ». Peut-être qu’ils n’en auront plus envie. Et peut-être est-ce ce qui est recherché par les occupants.

  • EricNo Gravatar |

    souveraineté mauricienne sur les Chagos. Est-ce mieux que la souveraineté américaine? pas sûr du tout.
    pendant ce temps, les Chagossiens continuent à errer, à se battre, à se morfondre

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