Alerte-Urgent- L’Afrique du Sud cherche à obtenir un accès en franchise de droits au marché sucrier de l’UE

 

  Une information qui doit nous interpeller, à 3 ans de la fin du Règlement sucrier, et après la « vente » de notre industrie sucrière au groupe Tereos :

 

la South African Sugar Association (SASA) a annoncé qu’elle négocie actuellement avec le gouvernement sud-africain et l’UE en vue de conclure un Accord de partenariat économique (APE) qui permettrait à l’Afrique du Sud d’exporter un quota spécifique de sucre en franchise de droits sur le marché de l’UE.

  

Ceci ne serait qu’un arrangementde court terme, l’objectif à long terme étant d’obtenir le même accès en franchise de droits et de contingents dont les autres exportateurs de sucre de la SADC bénéficieront dès que la clause de sauvegarde transitionnelle pour le sucre prendra fin et que les dispositions d’accès au marché actuelles au titre des APE intérimaires seront consolidées au travers de la signature des accords finaux.

 

Améliorer l’accès du sucre sud-africain au marché de l’UE est considéré comme capital pour accroître les revenus du secteur sucrier sud-africain et pour renverser le déclin actuel du secteur.

 

Lors de la campagne 2009/10, la production de sucre sud-africaine affectée par la sécheresse a chuté à son niveau le plus bas de ces 15 dernières années, à 2,18 millions de tonnes (le niveau de production pour la campagne jusque mars 2011 étant estimé à 2,07 millions de tonnes).

 

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L’émergence d’une activité immobilière

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L’obtention de quotas sucriers en franchise de droits pour le sucre sud-africain ouvrirait non seulement l’accès au marché de l’UE pour les exportations de sucre brut, mais ouvrirait également des opportunités pour l’exportation de sucre commerce équitable et issu de l’agriculture biologique.

 

Cela pourrait grandement profiter aux petits producteurs de sucre sud-africains, dont l’engagement dans la filière a été encouragé par les politiques en faveur de l’émancipation économique des noirs, mais où la tendance est à la réduction du nombre de cultivateurs enregistrés.

 

Nul ne sait si cela permettra de renverser le déclin progressif actuel de la production de sucre sud-africaine dans son ensemble.  

 

Depuis 1997, certaines grandes sucreries sud-africaines ont étendu leurs activités dans les pays voisins de la SADC, ce rythme d’expansion s’étant accéléré après l’annonce de l’initiative TSA (Tout sauf les armes) de l’UE et la mise en place d’arrangements transitoires pour l’octroi d’un accès en franchise de droits et de contingents pour les exportations sucrières vers le marché de l’UE.

 

Dans le même ordre d’idées, un examen des sources de revenus de Tongaat Hulett montre l’émergence d’une activité immobilière relativement importante, basée sur la conversion des terres précédemment consacrées à la culture de sucre en des complexes résidentiels pour retraités ou de villégiature.

 

En 2010, les revenus engrangés de la conversion des terres de l’entreprise ont apporté une contribution plus importante à la rentabilité de Tongaat que les installations sud-africaines d’usinage et de raffinage du sucre.

 

Aussi, bien que l’accès en franchise de droits et de contingents puisse contribuer aux efforts d’émancipation économique des petits cultivateurs de sucre noirs, nul ne sait si cela sera susceptible de renverser l’inexorable tendance baissière actuelle de la production sucrière.

 

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Des accords à long terme

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Les efforts de l’Afrique du Sud visant à obtenir des quotas sucriers en franchise de droits sur le marché de l’UE doivent être envisagés dans le contexte des récents accords conclus entre l’UE et les pays d’Amérique centrale et du Pacte andin ainsi que du traitement inégal des produits agricoles au titre de l’Accord sur le commerce, le développement et la coopération (ACDC) conclu entre l’UE et l’Afrique du Sud.

  

Au titre de l’ACDC, qui a été signé en 1999 et qui a bénéficié d’une période de mise en œuvre de 12 ans, l’Afrique du Sud s’était engagée à éliminer les droits de douane sur 83% de ses importations agricoles en provenance de l’UE, 50% des importations agricoles devant être libéralisés dans les cinq ans et à peine un sixième de toutes les lignes tarifaires de produits agricoles étant exclu de l’accord.

 

En revanche, l’UE avait accepté d’éliminer ses droits de douane sur près de 61% des exportations agricoles d’Afrique du Sud et avait établi des contingents tarifaires pour des produits représentant 13% des importations agricoles en provenance de l’Afrique du Sud.

 

Le sucre a été clairement exclu de ces contingents tarifaires, malgré l’inclusion de produits alimentaires dérivés du sucre à plus forte valeur ajoutée dans les engagements d’élimination tarifaire consentis par l’Afrique du Sud (notamment pour les confiseries et les chocolats).

 

Source : Agritrade


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3 Commentaires sur

Alerte-Urgent- L’Afrique du Sud cherche à obtenir un accès en franchise de droits au marché sucrier de l’UE

  • Jean-JacquesNo Gravatar |

    information qui, malheureusement, n’est que la suite logique de la mondialisation.
    ce qui m’étonne, c’est que DR n’ait pas cru bon d’en faire part aux responsables européens… lors du dernier sommet des RUP, il aurait pu tirer la sonnette d’alarme. Pourquoi ne l’a-t-il pas fait? parce qu’il n’avait pas l’information? alors, à quoi servent ses « ‘relais » placés ici ou là, à la Région ou ailleurs?
    parce qu’il n’a pas compris que cela va générer la faillite d’une partie de l’économie réunionnaise? alors, est-il capable d’être président de région?
    parce qu’il n’ose pas froisser les autorités européennes? à force d’être le laquais de Sarkozy, voilà que toutes ses capacités politiques (et critiques) se sont émoussées (si, par hasard, il en avait)

  • palhumourNo Gravatar |

    vous êtes mauvaise langue, Monsieur Vergès: on ne peut pas défendre à la fois la vanille et le sucre… enfin !!!!!!!

  • lAURENTNo Gravatar |

    Sur un dossier comme celui là, il est étonnant de n’entendre personne. Didier Robert? il ne maîtrise sûrement pas le problème. mais la chambre d’agriculture? les planteurs? ce qui reste du monde sucrier?
    le rachat par TEREOS s’est déroulé dans l’indifférence générale. Mais dans quel pays vit-on?

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