Au travail, Mme Sudre, pour du travail !

 

   En ce jour de manifestation des acteurs professionnels du BTP, des employés jusqu’au patrons,  je vous fais partager l’intégralité de la lettre de la CGPME à Mme Margie Sudre, présidente du nouveau « machin » qui a été dénommé « Conseil supérieur de la commande publique ».

 

Les caractères gras et les intertitres sont de mon initiative. Très instructif !

 

Madame la Présidente,

 

L’État a souhaité mettre en place au niveau régional, un nouvel outil au service des entreprises du BTP de la Réunion gravement touchées, comme vous le savez, par la crise.

 

La fin de grands chantiers, le retrait de projets programmés et les nouvelles contraintes législatives de la LODEOM ont mis à mal l’activité des TPE PME.

 

Le Préfet vous a confié la présidence de cet outil : le « Conseil supérieur de la commande publique » avec pour missions, telles qu’elles ont été annoncées dans la presse, « d’aider les entreprises à investir au bon moment » et permettre que la commande publique se fasse « sans trop d’à-coups » et dans une optique de « lissage » du secteur des travaux publics.

 

L’accès à la commande publique précieuse pour l’activité des TPE PME qui constituent plus de 92% du tissu économique réunionnais est un sujet cher à la CGPME.

 

En effet, notre organisation regroupe et défend les TPE PME mais elle assure aussi la promotion de l’entreprenariat au capital local et les chefs d’entreprises de l’économie réelle qui engagent souvent dans l’entreprise leurs biens personnels, leur argent, leur sueur, leur honneur et bien souvent leur famille.


LA CONCRÉTISATION D’UNE « VIEILLE REVENDICATION »


La CGPME se félicite donc de l’intérêt que porte l‘État à la question de la commande publique et, par la même, vous félicite pour votre nomination.

 

D’autant plus que nous avions déposé, en octobre 2008, un plan ORSEC pour organiser, sauvegarder et relancer l’économie et la consommation.  

 

Toutes ces mesures proposées étaient associées au préalable d’Etats généraux de l’activité économique et du financement des TPE PME.

 

Toutefois, forte de la représentation de nos adhérents, la CGPME que je préside s’interroge sur le rôle concret de ce Conseil.

 

En effet, aucune communication n’ayant associé préalablement notre organisation syndicale à l’installation de cet outil, les entrepreneurs que nous représentons peuvent s’interroger sur la création d’une instance supplémentaire et d’un nouvel acteur dans le parcours déjà difficile de l’accès à la commande publique .

 

Tout le monde s’accorde à dire qu’il faut simplifier les procédures et ce d’autant plus que les petites et moyennes entreprises, qui sont celles souffrant le plus de la crise , sont aussi celles qui subissent le plus les obstacles administratifs, ne disposant pas du temps et des moyens humains et logistiques pour répondre, comme les grandes entreprises, aux complexités des procédures.


LA NÉCESSITÉ D’UNE NEUTRALITÉ DE LA PRÉSIDENTE


Enfin, si les propos qui vous sont prêtés par le site d’information « Zinfos974 » s’avèrent être exacts, permettez-moi, Madame la Présidente, de regretter la stigmatisation des TPE PME qui en ressort, dans la mesure où vous considérez que l’allotissement des appels d’offres serait source de « retard et de malfaçons » imputables aux TPE PME qui font aussi « l’objet de prix bas dans la sous-traitance de gros travaux par les grands groupes mandatés. »

 

Par ailleurs, en ce qui concerne les « retards » qui peuvent exister dans la réalisation d’un chantier, pour une petite entreprise comme pour les plus grandes, je tiens à vous préciser que les délais de règlement des travaux par les collectivités sont aussi une donnée significative pour la trésorerie de ces entreprises et la pérennité de leur activité, voire de leur existence.

 

Le souci légitime d’éviter toute démagogie, tel que vous l’avez souhaité, ne devrait pas conduire à la stigmatisation mais à donner confiance aux entrepreneurs dans un moment extrêmement difficile où le manque de visibilité de l’activité économique rend aveugle nos chefs d’entrëprises dans leur gestion mais aussi dans la préservation des emplois.

 

Pour autant la CGPME reste une organisation constructive et nous souhaitons partager avec vous les propositions que nous présentons aux collectivités afin d’engager un nouveau contrat entre les TPE PME et les donneurs d’ordre public.


LE « SMALL BUSINESS ACT »


Ce nouveau contrat, le « Small Business Act» (SBA), propose une série de mesures concrètes pour la simplification des conditions administratives de la commande publique: allotissement systématique, obligation de déclaration de sous-traitance, augmentation du montant de l’acompte au démarrage et rencontre annuelle pour.présentation des projets à venir et évaluation de ce qui a été réalisé.

 

Le SBA, véritable prémisse à un contrat de territoire entre les entreprises et les collectivités impliquerait davantage en contrepartie la responsabilité sociale des entreprises partenaires en matière d’insertion, de formation et d’apprentissage pour un développement économique et social partagé.

 

Étonnée par les premières déclarations liées à l’installation du conseil supérieur de la commande publique, la CGPME n’en reste pas moins attentive à l’intérêt qui serait porté à ses propositions riches et nombreuses pour préserver l’activité des TPE PME et avec elle les milliers d’emplois qui sont en jeu.

 

Vous remerciant de votre attention, je vous prie d’agréer, Madame la Présidente, l’expression de mes sincères salutations.

 

Dominique Vienne

Président CGPME Réunion

                                                                                                                                                                                                                                               

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5 Commentaires sur

Au travail, Mme Sudre, pour du travail !

  • EricNo Gravatar |

    A quoi ça va servir, ce machin donné à Mme sudre? a lui faire plaisir, peut être, mais à part ça… le BTP a une cellule de veille sur les projets, il a élaboré un planning / échéancier des travaux à réaliser… l’arrivée de cette structure vise-t-elle à discréditer les acteurs du BTP?

  • tikokNo Gravatar |

    Apres avoir massacré les grands chantiers de La Réunion (tram train, route du littoral, MCUR, rocade du Tampon…), Mme Sudre et ses amis de l’UMP vont ils avoir des solutions miracles pour créer des milliers d’emplois perdus….? On peut rêver, pendant ce temps, « cabris i mange salad »

  • Jean-JacquesNo Gravatar |

    J’ai entendu M. Lebourvellec, ce matin, sur une radio. Il y a un élément particulièrement intéressant à relever (parmi d’autres) : le fait qu’il y a des projets, que certains sont arrivés à maturité, mais que cela bloque encore… à cause du gouvernement.
    Mme Sudre pourra-t-elle arriver à faire bouger cette machine infernale qu’est la bureaucratie ?

  • Bruno 97490No Gravatar |

    N’y aurait il pas un observatoire de la commande publique? a quoi sert-il? il y a longtemps que l’on sait que le secteur du BTP va être sinistré (depuis les retards dans le tram train à cause des recours de certains…)
    on se demande bien pourquoi l’actuel président de la région n’a pas pris en compte ce problème. il n’y a pas que les grands chantiers, il y a les petits chantiers.. alors….

  • ArsinoéNo Gravatar |

    Le cri d’alarme lancé par Le Bourvellec ce matin est un énième appel aux décideurs. Pas seulement les élus locaux, mais à l’Etat, il ne faudrait pas l’oublier.
    Par ailleurs, comme il n’y a plus de « grands chantiers » les grosses entreprises prennent les « petits marchés », et par voie de conséquence, les petites boîtes sont privées de travail.
    Le Bourvellec avait raison: le BTP va connaître une crise inégalée dont on ne fait que commencer à voir les effets

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