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2012
Déplacements durables – Une étude de la FNAUT : De quoi me réjouir et me conforter dans ma démarche !
Catégorie : BTP-Routes-Transports, DÉVELOPPEMENT DURABLE, Énergie, TRAM TRAIN, TRANSPORTS ET DEPLACEMENTSNombreux parmi vous se sont déjà interrogés sur la question du coût comparatif de l’usage de différents modes de transport.
La FNAUT vient de rendre publique une étude comparative du coût au kilomètre de ces différents modes, commandée à l’économiste Jean-Marie Beauvais.
Cette étude ne peut que me conforter dans ma démarche d’œuvrer à tous les niveaux pour une politique de déplacement durable à l’échelle de notre Île.
Étude sérieuse commandée par des organismes sérieux
Cette étude a été financée par
le Gart (Groupement des autorités responsables de transport, créé en 1980, et qui regroupe 263 autorités organisatrices de transports, dont 185 communautés d’agglomération et communautés urbaines, 59 conseils généraux et 19 conseils régionaux, avec pour objectif d’améliorer les déplacements et de développer les transports publics en France),
l’UTP (Union des Transports Publics et ferroviaires, organisation professionnelle regroupant plus de 150 entreprises de transport urbain et les entreprises ferroviaires (fret et voyageurs) en France),
la SNCF ainsi que les autocaristes (Eurolines, Réunir et iDBUS).
La Fédération nationale des associations d’usagers des transports
La FNAUT, Fédération nationale des associations d’usagers des transports, est une association créée en 1978, qui rassemble aujourd’hui 150 associations implantées dans toutes les régions françaises.
Cette association siège dans diverses instances officielles où elle fait connaître les besoins des usagers et où elle défend ses propositions.
Elle intervient régulièrement auprès des décideurs politiques et des professionnels du secteur des transports.
La FNAUT intervient ainsi auprès des Parlementaires à propos du budget annuel des transports et propose des amendements aux projets de lois concernant les transports.
Elle est auditionnée par les commissions parlementaires, le Conseil Economique et Social, le Conseil d’Etat…
Les précisions de l’étude
Bien sûr, cette étude ne prend pas en compte le coût économique réel des transports en commun urbains qui sont largement subventionnés, ni les coûts socio-environnementaux comme ceux liés à la pollution.
Elle fait la différence également entre les déplacements de proximité, définis par convention comme ceux de moins de 80 kilomètres, et les trajets longue distance.
Le coût moyen du transport collectif est deux fois et demi plus faible
Pour les déplacements de proximité, le coût moyen du transport collectif est deux fois et demi plus faible que celui de la voiture dont le taux moyen d’occupation s’établit à 1,28 personne.
En moyenne, le coût d’usage du transport collectif urbain et suburbain est de 12 centimes par voyageur par kilomètre – environ 13 centimes en province et 11 centimes en Ile-de-France.
Quant à la voiture, qui représente 82 % du trafic, elle semble à première vue compétitive, avec un coût un peu inférieur à 10 centimes au kilomètre… si l’on s’en tient aux seuls coûts d’usage (essence, parking).
Mais si l’on inclut l’achat, l’assurance et l’entretien, le coût grimpe à 27 centimes.
Pour le transport départemental au km, 8 centimes contre 27 centimes
Pour le transport départemental, l’étude distingue circuits spéciaux scolaires et lignes régulières accueillant à la fois des scolaires et des voyageurs « commerciaux ».
Sur la base d’un prix moyen de l’abonnement annuel de 165 euros et d’un aller-retour 190 jours par an en moyenne, le coût moyen des voyages scolaires par car est de 3 centimes par voyageur par km.
Pour les voyageurs commerciaux par car, il est de 8 centimes, soit le même que le TER.
Les automobilistes quant à eux dépensent en moyenne 27 centimes pour les trajets de proximité, dont 9 centimes pour le carburant et le stationnement, et les deux roues motorisés 33 centimes.
Le cas particulier des déplacements longue distance
Certes, pour les déplacements de longue distance, le coût d’usage de la voiture est 30% plus faible que pour les trajets de proximité, essentiellement du fait d’un meilleur taux de remplissage des véhicules (1,74 occupant contre 1,28), souligne l’étude.
Il est de 6,5 centimes pour le seul coût marginal (carburant et péages).
À condition de ne prendre en compte que le coût des péages et du carburant et non pas le coût d’achat, d’entretien et d’assurance : dans ce cas, la voiture revient à 19 centimes du kilomètre.
Quel que soit le mode de transport, « jouer collectif » !
De plus, l’étude montre aussi l’avantage du co-voiturage qui permet pour le conducteur de réduire de plus de 20% sa dépense par rapport à la voiture personnelle.
Pour les transports collectifs terrestres, le coût moyen est de 10 centimes par voyageur par km.
Mais le voyage en car est le meilleur marché, avec un coût moyen de 7 centimes par voyageur par km.
L’occasion de remettre sur la table un certain nombre de propositions
Pour la FNAUT, cette étude est l’occasion de remettre sur la table un certain nombre de propositions en faveur des modes de transport plus économiques et respectueux de l’environnement.
« Comme pour les déplacements de proximité, les pouvoirs publics ont un gros effort d’information à faire auprès des automobilistes pour les amener à apprécier correctement le coût d’usage de la voiture et à le comparer à celui du transport collectif, » estime Jean Sivardière, président de la FNAUT.
Il ajoute que cette information les conduirait à intégrer « le coût réel d’utilisation de leur voiture et non pas seulement le coût apparent ».
La FNAUT souhaite également que le coût d’usage des voitures soit accru, par l’instauration notamment de péages urbains. L’objectif est de rapprocher le coût marginal de la voiture du coût moyen du transport collectif, qui serait alors plus compétitif.
La FNAUT propose aussi une augmentation de la fiscalité automobile qui permettrait aussi de « dédiéséliser » le parc actuel.
Mais « la baisse de 3 centimes de la taxe sur les carburants pendant trois mois a été très coûteuse pour les finances publiques et a donné un très mauvais signal aux automobilistes en leur faisant croire que si le pétrole augmente, l’Etat pourra s’occuper d’eux », conclut Jean Sivardière pour montrer son pessimisme.
Et puis, il faudra se pencher sur les politiques en matière de circulation et de stationnement individuel, notamment en zone urbaine et en centre ville, et de développer des parkings relais, bien desservis par les transports en commun, en contrepartie de l’obtention de titres de transport valables 24 h par exemple.
Comme quoi, il y a encore du chemin à faire, en France continentale comme à La Réunion, avant une prise de conscience collective de l’urgence écologique.
Afin que la transition énergétique ne soit pas d’essence démagogique.
Et la on ne parle pas du cout du transport par cable qui est encore plus minime….