Enquête publique – Nouvelle route du littoral (volet 1/4)

 

ENQUÊTE PUBLIQUE – NOUVELLE ROUTE DU LITTORAL

  

   À maintes reprises, j’ai publiquement exprimé mes vives inquiétudes quant à la faisabilité de ce projet, incertain au point de vue technique, périlleux au plan financier.

Aujourd’hui, dans le cadre de l’enquête publique, au vu du dossier, mes inquiétudes ne sont pas levées.

  

De multiples erreurs à ne pas répéter 

 

La liaison entre le Nord et l’ouest, avec l’obstacle de la traversée de La Montagne entre Saint-Denis et La Possession, a toujours été un problème capital dans la politique d’aménagement et des déplacements à La Réunion.

 

.   1ère erreur :

 

Parallèlement à la fermeture du chemin de fer, le choix d’une route du littoral au pied de la falaise a alors prévalu comme alternative à la route de La Montagne dans l’objectif d’une liaison rapide entre les 2 poumons économiques de l’île, le chef lieu, Saint-Denis, et le Port de la rivière des galets.

 

.  2ème erreur :

 

La dangerosité de cette première route, livrée en 1963,  a conduit les autorités à engager la réalisation d’ une 2ème route, la route actuelle, moins proche de la falaise, mais pas suffisamment, et empiétant sur la mer, qui fut ouverte à la circulation en 1976.

  

L’expérience de plusieurs décennies a fait ressortir que cette route n’était pas totalement à l’abri de chûtes de pierre, nécessitant un coût très important d’entretien et de travaux de sécurisation.

 

Mais après l’effondrement d’un pan de falaise en mars 2006, la construction d’un nouveau tracé a été recommandée par les experts et décidée par l’Etat, autorité responsable à l’époque.

 

Après le transfert de compétence à la Région, il revient désormais à la collectivité d’assumer cette responsabilité.

C’est donc le projet de la réalisation d’une 3ème route du littoral, qu’on espère la dernière (!) qui est aujourd’hui soumis à l’avis des Réunionnais.

 

C’est une responsabilité énorme que de décider de la construction d’une nouvelle route, la 3ème, en principe pour des siècles, et qui est décisive pour assurer la liaison entre les pôles économiques du nord et de l’ouest.

À la lumière des expériences précédentes, le principe de précaution doit à l’évidence prévaloir afin notamment d’éviter les erreurs du passé.

 

.  3ème erreur :

 

Le choix effectué par la Région est celui d’affronter un maximum de difficultés, avec de lourdes incertitudes environnementales, techniques, et financières. 

  

L’insuffisance d’études préalables est manifeste.

A-t-on le droit de prendre une décision engageant les générations futures sans réunir toutes les garanties ?

 

C’est dans cet esprit que doit être examiné ce dossier de la construction d’une troisième route du littoral.

  

Un choix contestable 

 

Initialement,  le Protocole de Matignon signé en 2007 prévoyait un tram train (responsabilité de la Région) et une nouvelle route du littoral à 2X2 voies (choix du tracé relevant alors de la responsabilité de l’Etat).

 

Le choix effectué alors était de réaliser ces 2 infrastructures sur 2 tracés distincts avec un avantage évident : en cas d’événement majeur sur la nouvelle route du littoral, l’alternative pour le transit entre St Denis et la Possession subsistait.

 

Or, le  nouvel exécutif régional a décidé :

 

– La suppression du tram train ;

– La reconfiguration de la nouvelle route du littoral à 6 voies (2X3 voies), avec une emprise pour un futur TCSP ; 

– la réaffectation des crédits du tram train sur la route du littoral et la suppression du péage.

 

Cette décision est lourde de conséquences :

 

1°- Avec la suppression du tram train, il n’ y a plus d’alternative crédible au tout automobile.

 

2°- C’est une erreur majeure en terme d’aménagement et de mobilité, et au regard des enjeux énergétiques.

 

3°- Personne ne croit au projet « évolutif » du Trans eco express, évolutif parce qu’il concernait en la mise en circulation de 2000 bus, puis 1000, et aujourd’hui 500.

 

4°- En supprimant les crédits du tram train et en les redéployant sur une nouvelle route du littoral à un coût très élevé, la Région compromet pour l’avenir, toute possibilité de réaliser un transport ferroviaire.

Ce choix est anachronique aux critères du développement durable qui doivent promouvoir les modes de transports propres.

  

5°- La nouvelle route du littoral, reconfigurée à 2X3 voies en mer, rencontre de nombreux obstacles qui font douter de sa réalisation.


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