Enquête publique – Nouvelle route du littoral (volet 2/4)

 

  

 

Des aléas environnementaux, techniques, et financiers

 

Les  aléas sont en effet nombreux : environnementaux, techniques, et financiers.

 

Le dossier d’Avant Projet Sommaire, présenté et validé en commission permanente le 5 juillet 2011, et soumis à enquête publique, a précisé le choix de la Région quant à la combinaison entre digues et viaduc :

 

– en partant de Saint-Denis, une digue de 1,2 km du PK 1,2 au PK 2,4 ; 

– un viaduc de 5,3 km du PK 2,4 au PK 7,7 ; 

– une digue de 5,7 km du PK 7,7 au PK 13,4 jusqu’à La Possession.

 

Au total, le projet comporte 6,5 km de digues et 5,3 km de viaduc.

  

1°- Aléas environnementaux 

  

La commission de la nature, des Paysages et des Sites  a émis un avis extrêmement critique sur le projet.

 

La formation dite de la « nature » a émis à la majorité un avis défavorable sur le volet environnemental du projet avec une attention sur les points suivants : 

 

1) impact de l’ouvrage sur la sédimentologie (procédure de loi sur l’eau),

2) traitement des impacts sur la falaise au droit des digues et au sort des filets,

3) effet indirect de l’exploitation des nouvelles carrières sur l’environnement.

 

De plus, la formation dite « des paysages et des sites » a émis un avis mitigé (5 voix pour, 5 voix contre) sur le volet insertion paysagère (grande chaloupe, entrées des villes, transparence des murs anti bruit, traitement du piège à cailloux ).

 

L’avis de la CNDPS formule en outre une série de recommandations qui sont de nature à nourrir de nombreux contentieux. 

 

a) Des interrogations subsistent quant aux effets à long terme de l’érosion de la digue ou des piles pour le viaduc, par le travail de l’océan.

 

b) Il faut évaluer l’impact de la construction de la digue sur la barrière corallienne des lataniers, entre la Grande Chaloupe et La Possession 

 

c) Il ne faut pas sous estimer l’incertitude qui pèse sur la disponibilité suffisante des matériaux pour la réalisation des digues.

 

Initialement, le creusement de tunnels dans  La Montagne pour le passage du tram train avait pour conséquence de rendre disponible  un volume important de matériaux pour la construction de la digue de la nouvelle route du littoral ; or, cette « ressource » a disparu. 

Le choix de la Région d’opter pour une digue de 5,3 km entre la grande Chaloupe et La Possession , à laquelle il faut ajouter une digue de 1,2 km à l’entrée de Saint-Denis soit au total 6,5 km de digues en mer se traduit par un besoin considérable en matériaux.

 

Compte tenu de la hauteur de la route pour tenter de faire face à l’élévation programmée à long terme du niveau de la mer, c’est une quantité considérable de matériaux qu’il faudra mobiliser pour construire les digues, dépassant largement les capacité de carrières de La Réunion.

 

Or, l’importation de matériaux se fera à des prix non maîtrisables qui renchériront le coût du projet.

  

2°- Aléas techniques 

 

a) Les incertitudes sont de plus en plus fortes, quant au niveau d’élévation du niveau de la mer : l’hypothèse haute retenue pour la nouvelle route du littoral doit donc être réévaluée, avec toutes les conséquences qui en découlent.

 

Comment donc la région peut construire une nouvelle route en mer en se fondant sur des hypothèses qui sont susceptibles d’être dépassées ? 

 

Or, le niveau d’élévation de la mer détermine les paramètres fondamentaux de sa réalisation.

 

b) La suppression des BAU (bande d’arrêt d’urgence)  sur le nouveau tracé se traduira par des embouteillages assurés en cas de panne de véhicules ou d’accident, nonobstant les questions essentielles de sécurité

 

c) La question du positionnement des voies réservées au TCSP n’est pas réglée ;

 

L’ incertitude quant à la possibilité de réutilisation de la route actuelle pour les modes doux de déplacement reste entière, compte tenu du rôle  « piège à cailloux » que devrait jouer cette route ; le dossier présenté ne garantit aucune solution fiable pour le passage des vélos 

 

d) La problématique décisive et non résolue des entrées de ville

 

Il convient de souligner l’absence  de solutions satisfaisantes concernant les aménagements à réaliser  aux entrées de villes de Saint-Denis et de La Possession alors que cette question est décisive pour éviter un effet entonnoir qui asphyxierait ces entrées de villes ou couperaient définitivement ces villes de l’accès à la mer.

 

Certes, des conventions ont été envisagées pour engager des études visant à apprécier les diverses solutions à ce problème.

Ainsi, la reconnaissance du lien de connexité entre la résolution du problème d’une nouvelle route du littoral sécurisée et la résolution de l’épineuse question des entrées de ville est donc reconnue. 

 

Le problème dans ce cas n’est pas seulement technique, il est aussi d’ordre financier.


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