2
2011
Le Gautrain, un train rapide mis en service entre Johannesburg et Pretoria
Catégorie : BTP-Routes-Transports, DÉVELOPPEMENT DURABLE, TRAM TRAIN, TRANSPORTS ET DEPLACEMENTS
Depuis ce mardi, les dizaines de milliers d’automobilistes régulièrement englués dans les embouteillages entre Johannesburg et Pretoria ont désormais le choix :
– emprunter un train rapide et confortable
(*c’était le choix de l’ancienne majorité de la Région Réunion avec le projet Tram Train),
– ou persister à empêtrer leur voiture dans les bouchons
(*c’est le choix de la nouvelle majorité autour de Didier Robert, car le problème des entrées de villes et de la circulation dans les villes même ne sera pas réglé… ce qui va conduire les nouveaux ménages à continuer à opter pour la voiture individuelle).
Le Gautrain –qui tire son nom du Gauteng, la petite province où sont situées les capitales économique et politique de l’Afrique du Sud– doit faire la navette sur une distance de 62 kms, entre les deux villes qui se touchent désormais, et dont la population totale dépasse les 6 millions d’habitants.
Parfois, on met deux heures et demi pour parcourir les 60 km entre les deux villes, Johannesburg et Pretoria
(*et pour faire la même distance, à 3 kilomètres près, de l’Etang-Salé à Saint-Denis -65 kms-, c’est parfois plus de 2 heures et 1/2… avec la route des Tamarins pourtant !).
Faute de transports en commun dignes de ce nom, la voiture est le plus souvent la seule solution pour bien des habitants.
Les embouteillages sont homériques, quand bien même les autoroutes sont régulièrement élargies… au prix de leur prochaine mise à péage.
Le projet a été confié au consortium Bombela, qui comprend notamment le géant français du BTP Bouygues et le canadien Bombardier, numéro un mondial du ferroviaire
(ces deux groupes faisaient partie du groupement Tram’tiss dans le projet Tram Train de La Réunion).
C’est RATP Dev, une filiale de la compagnie parisienne des transports en commun, qui est chargée de l’exploitation, pendant quinze ans.
L’ensemble a officiellement coûté 25,4 milliards de rands, soit 2,6 milliards d’euros
(soit pour 62 kms, près de 42 millions d’€ le km,
alors que pour le Tram Train, les détracteurs raillaient le coût global de 1,6 milliard d’€ pour 41,5 kms, soit 38,5 millions d’€ le km ! …
avec un énorme obstacle que représente le franchissement du massif de La Montagne !).
Mais le concessionnaire évoque des surcoûts, ce qui promet un passage ultérieur devant des tribunaux
(à la différence du contrat de partenariat entre la Région Réunion et le groupement Tram’tiss qui avait restreint de manière rigoureuse les risques de contentieux).
La somme est importante pour ce pays où les infrastructures de base sont souvent défaillantes, et le Gautrain a en conséquence été très critiqué pour son coût
(ça rappelle la campagne contre le projet Tram Train, avec pour conséquence l’effet d’aubaine pour le Gouvernement Sarkozy-Fillon de revoir ses engagements, qui auraient dû le conduire à assumer une rallonge financière
– voir l’article du 6 juillet 2011 sur mon blog, sous le titre suivant : LE CHOIX DE MON 1000ÈME ARTICLE – UN AN APRÈS : RETOUR SUR UN SCANDALE ou
« comment on nous a volé un projet ferroviaire avec la complicité de responsables politiques réunionnais »).
« Je ne conteste pas le fait que le train est cher », répond Barbara Jensen.
« En Afrique du Sud, nous devons faire face à de nombreux défis en matière de transports, et spécialement de transports en commun. »
(c’est exactement le raisonnement qui nous a incité à réhabiliter une infrastructure ferroviaire, qui avait été démoli par l’Etat dans les années 50)
En attendant, le Gautrain n’est pas encore ouvert qu’on évoque déjà des prolongements, notamment vers la mythique township de Soweto
(cela aurait été la même chose avec une demande forte de prolonger le Tram Train de Saint-Paul à Saint-Joseph d’une part, et de Sainte-Marie à Saint-Benoît d’autre part !).
Ainsi va La Réunion !
* les remarques précédées d’un astérisque, en italiques et entre parenthèses sont mes commentaires
Source : VousNousIls.fr