Chronique du 5 mars 2011 – L’Europe séduit Maurice et l’État… déçoit l’outre-mer

 

MAURICE CRAINT UNE RESTRICTION DES FONDS EUROPÉENS


Le ministre des Affaires étrangères mauricien, Arvin Boolell, estime qu’il faut faire preuve de prudence quand on évoque la diversification des marchés traditionnels pour les industries d’exportation, le tourisme, le textile ou l’habillement notamment vers des pays émergents comme la Chine, l’Inde ou le Brésil.

 

Arvin Boolell l’envisage même si les politiques de rigueur menées en Europe ont conduit à un fort taux de chômage et une baisse du pouvoir d’achat et des importations de Maurice.

 

Arvin Boolell a expliqué qu’il serait judicieux que Maurice adopte une stratégie très prudente et ne froisse pas un partenaire qui reste, malgré tout, le plus important d’entre tous : l’Europe.

 

Quid du montant des aides après 2013 ?

 

Les Mauriciens s’inquiètent du souhait de certains pays européens de réduire les dépenses des pays membres et donc de diminuer drastiquement l’enveloppe d’aide allouée aux pays ACP.

 

L’ambassadeur de la Commission européenne à Maurice a fait ressortir que dans le cas de Maurice, l’engagement de la Commission dépasse le FED seulement.  

 

Il y a aussi les aides budgétaires directes en termes de mesures d’accompagnement pour le réaménagement du régime sucrier européen.

Pour la période 2008/2013, il y a eu une enveloppe européenne de 308 M€.


Sous le dixième FED, Maurice a obtenu 63,4 M€  et 5,5 M€ pour le programme de la coopération décentralisée.


PENCHARD CONFOND LA MARTINIQUE ET LA RÉUNION !


Dans un entretien accordé à France Antilles (25 février 2011), la ministre de l’outre-mer répond à la question de la diversification agricole.

 

« Il faut aller vers la diversification agricole mais la Guadeloupe et la Martinique sans la banane et la canne, ce n’est pas la Guadeloupe et la Martinique.

Maintenant, à partir de la banane, on peut développer beaucoup d’autres activités pour aller vers le développement endogène.

Les Réunionnais utilisent déjà les fleurs de la banane pour faire des condiments et projettent d’utiliser la feuille de banane pour faire des revêtements ».


Comme le souligne le journal, le procédé Green Blade est un brevet australien qui permet de transformer le pseudo tronc du bananier en revêtement pour les murs ou le mobilier.

 

En Martinique, Vladimir Hayot en a acquis les droits et dispose d’une unité de production à l’habitation Rivière La Manche à Ducos. Ducos, ce n’est pas à La Réunion.


Bravo, Mme Penchard, vous confondez la Martinique et La Réunion.


L’ÉTAT ÉPINGLÉ POUR SES RETARDS EN TERMES DE PRÉVENTION DES RISQUES


Le rapport annuel de la Cour des comptes a dénoncé les subventions versées au monde agricole.

Mais il a aussi souligné les gros retards de l’État dans le domaine de l’aménagement du territoire et de la prévention des risques.

 

La Cour des comptes juge « médiocre » le bilan des dépenses de l’État pour les actions de renforcement et d’adaptation du bâti, notamment pour les risques sismiques. 

  

Le Plan séisme de janvier 2007 estimait à 5 milliards d’euros sur 15 ans les dépenses nécessaires et retenait une enveloppe de crédits indicative pour la période 2007/2013 de 547 millions d’euros, dont 332 millions d’euros pour l’Etat, 106 millions d’euros pour les collectivités et 92 pour les bailleurs sociaux.

 

Selon la Cour, l’État « n’aurait dépensé que 9 millions d’euros de 2007 à 2009 pour le bâti », même « si ce montant est probablement inférieur à la réalité, les informations sur les travaux n’étant pas systématiquement centralisés ».


En Guadeloupe, le président de Région est monté au créneau :

« si le gouvernement continue à ce rythme de programmation, c’est pas moins de 1.111 années qui seront nécessaires pour exécuter entièrement le plan séisme aux Antilles ».


Le plan endiguement des ravines et franchissement des radiers est en panne à La Réunion.

Merci, l’État, de nous laisser dans la panade !

                                                                                                                                                                                   

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1 Commentaire sur

Chronique du 5 mars 2011 – L’Europe séduit Maurice et l’État… déçoit l’outre-mer

  • Jean-JacquesNo Gravatar |

    Bravo, Mme Penchard, voici la preuve de votre grande connaissance de l’outre-mer !
    quant aux Mauriciens, ils sont assez… pragmatiques !
    et puis, question aménagement du territoire et risques d’inondation, ce n’est pas didier Robert qui initiera une vraie politique,il n’y a qu’à voir les erreurs d’aménagement àu Tampon (outre la suppression de la rocade): à Bourg-Murat, par exemple; ou dans le centre ville

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