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2014
Et si on parlait football ?
Catégorie : CHRONIQUE-HUMOUR-INSOLITELa 20ème Coupe du Monde de football a démarré au Brésil sur fond de contestation sociale. La fête commence, mais les réalités demeurent, avec leur cortège persistant d’inégalités, notamment sociales.
Bien sûr, on peut s’interroger sur la folie qui touche des foules entières aux quatre coins de la planète.
C’est pourtant une réalité concrète : il s’agit du sport qui, malgré les écarts par rapport à l’esprit consacré par la formule de Pierre de Coubertin « L’important, c’est de participer », mobilise dans le monde des centaines de millions de personnes chaque semaine,et ce tout au long de l’année, avant le grand rendez-vous qui se déroule tous les 4 ans.
On peut être contre les excès dans ce sport, caractérisés notamment par l’argent. Mais il n’en demeure pas moins que c’est, avec les jeux olympiques, un rendez-vous international sportif régulier qui laisse penser qu’au-delà des régimes politiques, au-delà des systèmes économiques, au-delà des profondes inégalités sociales, un espoir de fraternité existe toujours.
Et je voudrais évoquer ici ma passion pour ce sport, plein de surprises, et faire quelques remarques sur les règles du jeu elles-mêmes.
1° – L’introduction de la vidéo en appui de l’arbitrage pour vérifier si le ballon a bien franchi la ligne de but. Cette procédure s’est finalement imposée. L’objectif de vérifier une action qui a une incidence forte sur le cours d’une rencontre est reconnu comme indispensable. Alors, pourquoi ne pas aller plus loin ?
D’abord lorsqu’une faute à l’intérieur de la surface de réparation n’est pas évidente, et occasionne une contestation légitime : la conséquence d’une sanction prononcée peut être doublement dommageable. C’est d’une part un pénalty, et d’autre part un carton jaune pour le « fautif ».
Les exemples ne manquent pas. Je ne prendrai que celui le plus récent, lors du match Brésil-Croatie, avec un pénalty sifflé pour une faute imaginaire d’un défenseur croate.
Ensuite en cas de but sur hors jeu.
Comme au tennis, il pourrait y avoir la règle du challenge demandé. Cette demande de vérification vidéo serait possible au maximum 2 fois pour chaque équipe. Et l’arbitre pourrait aussi avoir cette possibilité, exercée de manière discrétionnaire, au maximum 2 fois en faveur de chaque équipe. Cela éviterait de multiples contestations… mais aussi nombre d’ injustices.
Il est évident que d’autres situations litigieuses aux conséquences dommageables sont susceptibles d’intervenir au cours d’un match. Mais il est tout aussi évident que cela resterait exceptionnel, puisque la règle du challenge permettrait d’éviter des contestations sur 8 cas contestés, 4 pour les équipes, et 4 pour l’arbitre.
A ce sujet, une dernière remarque : même la vérification par vidéo ne pourrait parfois certifier une juste décision, mais cela resterait très rare. La décision définitive reviendrait alors à l’arbitre, en son âme et conscience.
Et les nouvelles possibilités offertes par cette règle du challenge apaiseraient le sentiment d’injustice ressenti lors des grands rendez-vous footballistiques, dans l’attente d’une généralisation de cette règle lorsque les moyens technologiques le permettront pour les matches de « second rang ».
2°- L’évolution technologique permet un meilleur respect des règles. Il en est ainsi lors de cette coupe du monde avec le procédé utilisé de marquage pour que le mur des joueurs respecte la distance exigée de 9 mètres en cas de coup franc. Un marquage qui s’efface utilement au bout de 5 minutes.
3°- On voit beaucoup plus qu’auparavant des actes d’anti jeu flagrant. Il en est ainsi des tirages de maillot ou des fautes commises pour empêcher l’équipe adverse de mener rapidement une contre-attaque.
Pourquoi ne pas envisager comme dans d’autres sports que le tirage de maillot ou un acte d’anti jeu flagrant en dehors de la surface soit sanctionné par 10 minutes de suspension de match pour le joueur fautif ? L’équipe sanctionnée jouant à 10 éviterait alors, me semble-t-il, de recommencer.
5°- Le même problème de tirage de maillot ou de joueur adverse retenu par les bras dans la surface devrait conduire sans indulgence à la sanction du penalty sifflé. Je suis sûr que cela dissuaderait les joueurs d’utiliser de ce stratagème, et redonnerait de ce fait très rapidement un jeu plus percutant avec sans doute des buts à la clé.
N’est-ce pas l’objectif recherché que de voir des buts dans un match de football ? L’engagement sportif doit être certes encouragé, et les accrochages peuvent survenir. Mais un arbitre sait faire la différence entre un acte non intentionnel dans l’engagement physique et un acte d’anti jeu. En tout état de cause, un tirage de maillot ne peut se justifier au titre de l’engagement physique.
Ces règles feraient rapidement l’objet d’un respect scrupuleux des joueurs compte tenu des sanctions encourues. Elles seraient d’autant plus rapidement respectées de manière naturelle que cette règle s’appliquant à tous les matches, les nouvelles générations excluraient de leur « schémas de comportement » ces actes trop souvent répétés par leurs aînés, leur livrant ainsi un fâcheux exemple.
6°- Une dernière suggestion : pourquoi ne pas accorder aux joueurs de champ ce qui est permis aux gardiens ? Lors d’une remise en jeu par une touche, ne pourrait-on pas autoriser la relance du ballon d’une seule main ? Cela permettrait d’effectuer plus aisément des « centres », comme sur un coup franc, vers la surface de réparation adverse.
J’aurais pu faire un article sur les dessous du football spectacle, ou par exemple sur l’exploitation éhontée des enfants travaillant dans des usines fabriquant des ballons de football.
D’autres l’ont déjà fait. Je partage ce constat regrettable des déviations qui entourent ce sport tellement apprécié de par le monde.
Pardonnez-moi d’avoir ici abordé ce sport sous l’angle de l’amélioration potentielle des règles du jeu. Mais ce sport attise tellement de passion, suscite tellement de rêves, que je me suis permis d’effectuer ce match « article » en 963 mots.
Vous comprendrez que ce soir, je puisse me retrouver devant mon poste de télévision pour soutenir l’équipe de France qui entre en scène pour affronter la sélection du Honduras.