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2011
Feuilleton – Les dialogues (presque) imaginaires – 3ème épisode
Catégorie : CHRONIQUE-HUMOUR-INSOLITE
Au « Petit Nicolas ‘ bar », on refait le monde. Bien évidemment, le sujet de prédilection, c’est la politique. Au menu : sénatoriales et présidentielles.
Ulric-Michel Payet : Patrick, vous êtes trop forts, vous êtes déjà en 2012 avec votre débat de jeudi, bien évidemment, vous avez oublié les autres élections ?
Patrick Solange : Hé, collègue, nous, on fonctionne démocratiquement. C’est le peuple qui décide.
Ève Émilie Le Vent : Moi qui suis jeune et belle, pas comme vous les politiques, je sais que l’opinion populaire, c’est vachement important !
Pierre Charles Rivière : Nous l’avons bien vu, vous aussi êtes passés par des « primaires » !
Ulric-Michel Payet : Patrick, bien évidemment, ça ne vous choque pas de demander du fric pour voter ?
Patrick Solange : Mon collègue, ces primaires, c’est un passage obligé. Parce qu’on veut être sûrs de gagner ! Et oui, mon collègue, c’est comme ça la démocratie !
Ulric-Michel Payet : Nous aussi, on est démocratique… la preuve ? C’est qu’on ne vire pas tout le monde chez nous, bien évidemment. Tiens, par exemple, on a donné le choix à quelqu’un qui était dans l’Est… il a préféré prendre des congés… bien évidemment !
Patrick Solange : Tant mieux pour lui ! Mon collègue, quand je dis que nous on est démocratique, c’est qu’on a fait taire nos rivalités.
Ulric-Michel Payet : Ah oui, entre ceux des villes et ceux des champs !
Patrick Solange : Mon collègue, pas de polémique ! Nous avons fait le choix de la raison : on avait déjà un député, il pouvait pas être sénateur… C’est pas comme d’autres, qui cumulent… Mais mon collègue, entre les villes et les champs, c’était la guéguerre. Alors j’ai transigé..
Pierre Charles Rivière : Ah bon ? Transigé ? On avait pensé que c’était exigé… T’es comme la Suisse, neutre dans les règlements de comptes, mais ouvert à toutes sortes de propositions, sonnantes ou trébuchantes !
Ulric-Michel Payet : Bien évidemment, pour nous, les choses sont claires. Nous avons affiché la couleur !
Ève Emilie Le Vent : Moi qui suis jeune et belle, pas comme vous les politiques, j’ai vu que c’était pas une liste vraiment représentative de La Réunion. Nous sommes un peuple multicolore.
Patrick Solange : Ma collègue, tout n’est pas vert dans la vie. Tu t’embarques dans de drôles de considérations.
Nous, on fait dans la transparence. T’as déjà entendu quelqu’un de chez nous dire qu’il n’allait pas voter pour notre candidat ?
C’est pas le cas chez toi. Y’en a qui critiquent la liste, mais qui disent par loyauté qu’ils vont quand même voter pour vous…
Mais, ma collègue, t’es jeune, t’es naïve… ils ne suivront pas ta tantine… ils vont préférer un homme ! ça je le sais de source sûre.
Urbain-Charles Lebeau : Ça ouvre un sacré choix… parce que, les hommes en tête de liste, c’est la majorité absolue !
Ève Émilie Le Vent : Moi qui suis jeune et belle, pas comme vous les politiques, je dis : raison de plus pour voter pour nous, pour que les femmes votent pour nous. Autrement, il n’y aura que des hommes réunionnais au Sénat !
Pierre Charles Rivière : Tu vas un peu vite dans ton analyse. C’est vrai, ta jeunesse… Mais nous on a une candidate qui siégera. Comme elle a siégé déjà pendant 7 ans.
La transparence, chez nous, ce n’est pas un slogan. Tout le monde sait que la tête de liste va démissionner en temps et heure, et qu’il y aura un autre sénateur pour le remplacer… Ce n’est pas le cas de tout le monde !
Patrick Solange : Mes collègues, et toi, collègue Payet, fais vachement attention !
Ta tête de liste est sur un strapontin éjectable ; la deuxième est déjà en poste ailleurs ; le troisième est déjà très occupé à ne rien faire…
Mais il veut protéger ses arrières et pense lui aussi à 2014. À sa reconversion !
Ulric-Michel Payet : Didi fait ce qu’il dit et dit ce qu’il fait, bien évidemment. Regarde, il veut protéger les baleines et l’Etang Salé signe la charte ! Tu vois, on fonctionne bien !
Patrick Solange : Mon collège, ta tête de liste, elle est presque comme mon champion Patrick… dans la radio. Hi hi hi hi hi, elle est bien bonne, celle-là !
Mon collègue, ta tête de liste, elle ne voit qu’en noir et blanc, la Saint-Pierroise et les clichés radio !
Ève Émilie Le Vent : Moi qui suis jeune et belle, pas comme vous les politiques, moi qui suis jeune, belle et dynamique, moi qui aime La Réunion, je suis déçue qu’une femme critique le kréol. Avec un K. et le créole, ce n’est pas KK.
Ulric-Michel Payet : Ma chère petite Eve Emilie, tu as un problème avec Adam ou quoi ? Tes chevilles n’enflent pas trop à te mousser comme ça, à défaut de te trémousser ?
Patrick Solange : Mon collège ump, dis moi, on a été critiqués parce qu’il y avait ceux des villes et ceux des champs. Mais toi, tu fais pas mieux, tu fais sécession, le Sud fait sécession. Tes candidats, dans l’ordre de la liste, ils sortent d’où ? Du Sud, mon collègue ! Tout pour le Sud.
Pierre Charles Rivière : Oté, Ulric, tu nous refais la bidep, mais avec les « intérêts… personnels » ?
Jean-Paul Félon : Koup’ pa nou ! Nou lé pa plis, nou lé pas moins,… Paris i komande pa nou !
Ulric-Michel Payet : Non, mais Paris décide parfois pour nous… comme les autorisations de pêcher…
Pierre Charles Rivière : Doit-on comprendre ça comme une tentative de pression ? Vaut mieux de toute façon choisir l’original plutôt qu’une pâle copie le 25 : il y a des candidats qui ont toujours montré par le passé qu’ils ne sont pas les godillots d’un parti ou d’un gouvernement.
Toute ressemblance avec des personnages ou des faits existant ou ayant existé est fortuite… mais… mais quoi ? Chutttt…
C’est vrai que les hommes sont encore en majorité écrasante. Une seule liste a de très sérieuses chances de faire élire une femme, et qui plus est, une femme qui a déjà prouvé ses qualités et sa capacité à remplir son rôle de sénatrice. C’est la liste d’Union pour défendre les Réunionnaises et les Réunionnais menée par Paul Vergès.