Courrier de lectrice – Du Mécanisme Européen de Stabilité aux « prélèvements » vie chère des collectivités : l’irrationalité (ou l’obscurantisme ?) des socialistes

 

   Le Mécanisme européen de stabilité (MES) a été voté à l’Assemblée Nationale.

Avec la complicité des socialistes qui, dans leur grande majorité, se sont abstenus. 


 

Premier enseignement : «l’abstention constructive » ou « abstention dynamique », pour employer les vocables mis en avant par les socialistes,  a permis la validation du texte au Sénat.

Il y a eu 333 sénateurs votants ; 195 suffrages exprimés : 168 votes « pour » et 27 « contre ». 


La responsabilité du Parti Socialiste dans l’adoption de ce texte est donc flagrante. 


 

C’est pourtant un texte d’une lourde portée, puisqu’il va, en quelque sorte, mettre les Etats de l’Europe sous une forme de tutelle exercée par Bruxelles ! 


Pour reprendre l’expression de Mélenchon, le MES, c’est « le médicament qui va tuer la Grèce ».


 

Deuxième enseignement : le vote socialiste n’a pas été unanime, puisqu’une vingtaine de députés PS ont voté contre. 


 

Une attitude qui souligne les contradictions internes du parti de la rose. 


La confusion qui règne aujourd’hui au PS n’est pas de nature à augmenter l’avance de Hollande à l’élection présidentielle. 


 

À force de vouloir ménager la chèvre et le chou, à force de vouloir jouer le compromis pour éviter l’explosion du parti, on est tombé dans la compromission !


 

Troisième enseignement : les relations entre le PS et la question européenne ne sont pas toujours logiques et claires. 


Et on se demande bien quel crédit apporté à François Hollande, lui qui promettait, il n’y a pas si longtemps, une renégociation des nouveaux traités européens. 


 

Drôle de revirement de position pour ces élus socialistes qui avaient voté non au référendum de 2005 ! 


 

Cafouillage réunionnais
 


 

Mais ce n’est pas seulement au niveau national que le PS joue le « ni oui ni non… bien au contraire » ! 


À La Réunion aussi, les socialistes ont une position… pragmatique. 


 

Un mot d’ailleurs que se plaisait à prononcer le sénateur socialiste, lorsqu’il siégeait au Conseil régional !


Exemple sur le financement par les collectivités (Région et Département, mais aussi Communes) du coût du carburant. 


 

Le moins que l’on puisse dire, c’est que la position des socialistes est des plus aléatoires.


D’un côté, le volubile sénateur Michel Vergoz dénonce la « politique d’abandon » du gouvernement actuel. 


 

Dans la foulée, il accuse le préfet de jouer le jeu des pétroliers car il ne mobilise pas des outils législatifs existants. 


Bien évidemment, Michel Vergoz  ne peut faire moins que d’appeler au dialogue.

 


Diantre, quand on est sénateur, on ne peut pas mettre le feu aux poudres.


Enfin, publiquement. 


 

À la Région, la position du PS est étrange.


Dans un communiqué, Vlody explique que le Groupe PS a voté en Commission Permanente « pour la baisse des carburants pour l’ensemble de la population réunionnaise ». 


 

Pour faire bonne mesure, ce vote est accompagné d’un regret, celui d’avoir dû agir « dans la précipitation ». 


Le groupe évoque la piste d’une TSC flottante (réplique de l’idée de Hollande d’une TIPP flottante). 


 

Mais le fait est là : les socialistes de la Région votent pour une réaffectation des fonds du FIRT ! 


Mais ils ne sourcillent pas le moins du monde lorsque Didier Robert veut imposer sa loi et menace d’appliquer un taux zéro d’octroi de mer sur les carburants, si les communes refusent de participer ! 


 

N’y aurait-il pas une certaine connivence, dans cette attitude ? 


La question mérite d’être posée. 


 

Quant à la réponse, chacun peut très simplement la trouver !


Bien évidemment, le PS demande que soit faite toute la lumière sur la formation des prix du pétrole et du gaz. 


 

Et demande « de lever l’obscurantisme entourant les prix payés par la population réunionnaise ».   


L’obscurantisme ? Ah bon… 
Ou plutôt, parlons-en, de l’obscurantisme de la position des socialistes !

 

Par exemple, les positions des maires socialistes.
 


 

Maire ou pas maire ? Là est la question !
 

Jean-Claude Fruteau, annonçant sa candidature aux législatives, a déployé le raisonnement suivant : « Je trouve surtout très injuste que les vrais responsables ne se sentent pas concernés. J’ai fait partie d’une mission parlementaire qui est venue à la Réunion. Dans ce rapport, on mettait en exergue une rentabilité extraordinaire de plus 28% de la SRPP. L’Etat n’a jamais fait suite à ce rapport. Les collectivités locales ne sont nullement concernées. L’octroi de mer est, et doit rester, une ressource des communes ». 
 


 

Ainsi, pour lui, ce n’est pas aux collectivités de se saigner pour faire baisser le prix des carburants. 
 


Les taxes perçues servent au développement de La Réunion à travers des investissements stratégiques, comme à travers l’emploi de personnels. 
 


 

Et dans la foulée, il rappelle qu’au moment des annonces faites par Didier Robert en préfecture, l’association des maires n’était représentée que par Stéphane Fouassin (maire de Salazie) et Bachil Vally (maire de l’Entre Deux). 
 


 

Il est vrai que Vlody n’est pas maire (même s’il y pense tous les jours en se rasant et pousse à la roue pour l’organisation d’élections anticipées au Tampon). 
 


Jean-Claude Fruteau, est lui, par contre, maire. 
 
Ce qui explique la divergence des positions.


 


Quant aux socialistes du Département,  ils sont pour et sont contre. 
 


Les deux à la fois ! 
 


 

Ils sont contre les mesures proposées par Nassimah Dindar : rappelons ces propositions : débloquer 5,4 millions d’euros pour financer la baisse des prix sur une vingtaine de produits locaux.  
 


Ils sont contre ces mesures qu’ils jugent inefficaces, ils sont contre la gouvernance de Mme Dindar.
 

 


Mais ils  votent ce qu’elle propose !
 


Vous avez suivi ? Non ? 
 


 

Et il est probable que certains élus non membres de la commission permanente ne comprennent pas non plus la position grand écart de certains socialistes de la commission permanente ! 
 


 

Au PCR, on a au moins le courage de faire face à son parti quand on n’est pas d’accord.


Au PS, on s’en garde bien.

 

Un velléitaire par ci par là, bien sûr, mais ce n’est qu’un « épiphénomène », comme dirait Mme Dindar.

Voilà donc l’état d’esprit de ce parti qui veut présider aux destinées de la France et de La Réunion : incapable d’avoir une position claire sur un point essentiel, est-ce aux Réunionnais de financer eux-mêmes leur développement, leur continuité territoriale, etc. ?
 


 

Kora-Ly Payet

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1 Commentaire sur

Courrier de lectrice – Du Mécanisme Européen de Stabilité aux « prélèvements » vie chère des collectivités : l’irrationalité (ou l’obscurantisme ?) des socialistes

  • Jean-JacquesNo Gravatar |

    le ticket Vlody / Robert : ce n’est pas la première fois qu’il fonctionne. Exemple: Tampon, CaSud etc.
    rien d’étonnant alors qu’il veuille aider son « dalon » à la Région et pour être logique avec lui même (comme il est conseiller général), voter aussi au Département pour les mesures !

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