26
2010
Courrier de lecteur – La vision étriquée du gouvernement sur l’outre-mer
Catégorie : COURRIER DE LECTEURSDeux informations sont parues le même jour dans la presse nationale. Leur mise en parallèle est assez révélatrice de la vision de l’outre-mer de ce gouvernement.
D’une part, il y a la rencontre entre la secrétaire d’Etat à l’outre-mer et les vingt huit ambassadeurs de France en poste dans les pays proches des territoires de l’Outre-mer.
Entretien traditionnel que cette « Conférence annuelle des ambassadeurs » dont l’objectif principal était : « d’informer les ambassadeurs présents de la stratégie de développement et de préservation des intérêts, notamment économiques, de chaque territoire d’outre-mer ». Dont acte.
Mais à la lecture du communiqué du site du SEOM, on peut se poser des questions. « Marie-Luce Penchard a abordé deux mesures importantes décidées par le Comité Interministériel de l’Outre Mer (CIOM) : la possibilité de confier aux collectivités d’outre-mer la représentation de la France au sein des organisations régionales, voire d’y participer elles-mêmes ; les conditions d’ouverture de délégations de ces collectivités au sein des ambassades de France ».
Ce qui laisse supposer que les ambassadeurs n’étaient pas au courant de ces dispositifs. Ce qui, pour un ambassadeur, est assez inconcevable.
Tout comme il paraît incroyable que la secrétaire d’Etat ait cru bon de rappeler à ces mêmes ambassadeurs « les évolutions institutionnelles en cours ou en préparation dans plusieurs territoires (Mayotte, Guyane, Martinique, Polynésie française, Saint Barthélémy) ».
La question de l’insertion économique des Outre-mers dans leur environnement régional semble, d’après le communiqué, avoir été abordée. Mais de façon tellement superficielle que cela en devient risible.
D’autre part, il y a le co-développement en Méditerranée. Avec cette information : Le projet de banque euro-méditerranéenne avance et pourrait voir le jour lors du prochain sommet de l’Union pour la Méditerranée de Barcelone en novembre.
Il s’agit ni plus ni moins du regroupement de l’ensemble des instruments d’intervention de la Banque européenne d’investissement et d’autres structures partenaires.
L’un des artisans de ce projet est Charles Milhaud qui explique : « Nous devons prendre conscience du potentiel de développement des pays du pourtour méditerranéen, comme l’Allemagne a su le faire avec les pays d’Europe centrale et de l’est ».
Deux approches fondamentalement différentes. Serait-ce à dire que le bassin méditerranéen offre plus de possibilités que les bassins caribéen ou indiens ? Ou cela veut-il dire que, une fois de plus pour ce gouvernement, l’outre-mer, c’est bien, mais c’est loin ?… Une fois de plus, laissé pour compte ?
Arsinoé
Comme quoi, les beaux discours sur l’outre-mer, potentiel pour le développement de la France métropolitaine, zones fortement intéressantes en termes de géostratégies… tout ça, ce n’est que des belles paroles.
des projets, dans l’océan Indien, il y en a. mais souvent, cela bloque non pas par manque de capitaux, mais à cause de la difficulté de mettre les lignes budgétaires en adéquation.