Le Blog de Pierre VERGÈS

   À l’approche d’un remaniement gouvernemental, la presse française se livre à des spéculations : qui va partir ? Qui va entrer ? La Réunion aussi peut faire son « mercato ».

Le plus facile : dresser une liste de ceux qui ont décliné une offre. On peut écrire que « Didier Robert a refusé une nomination ». Cela ne nous coûte rien. Personne ne viendra nous démentir : ni l’intéressé,   ni le gouvernement.

En le couchant sur le papier, nous donnons le sentiment d’être dans les secrets et nous flattons celui que nous nommions. On ne sait jamais. Cela peut servir.

À ce jeu, on peut donc multiplier les possibilités.

J’ai essayé et cela donne à peu près ceci :

Jacqueline Farreyrol  a refusé d’être ministre de la couture car trop occupée par l’IRT;

René-Paul Victoria n’ira pas à la Pêche car il ne pourra pas déguster régulièrement son plat de bichiques ;

Le journaliste Pierre Dufond a refusé le Quai d’Orsay et s’en expliquera bientôt.

On a intérêt à citer son nom : il va être content qu’on ne l’oublie pas et va causer de nous en bien.

À vous donc de proposer une liste de personnes que vous souhaitez flatter. Ne laissez pas faire ceux qui sont habitués à passer les plats. La flatterie, la flagornerie doivent être partagés. Nous aussi nous pouvons faire des courbettes !

Le deuxième volet de ce « mercato » consiste à énumérer les noms de ceux et celles qui pourraient  entrer au gouvernement. Laisser faire votre imagination.

Du genre : hier sur le marché du Chaudron, le bazardier dont le frère habite près de la case d’André Thien Ah Koon affirmait que l’ancien maire du Tampon serait au gouvernement au ministère des étoiles.

Enfin, toujours pour être dans les bons papiers de notre ami journaliste, on peut écrire :  mme Machin m’a dit qu’il remplacera Mme Penchard.

Nous sommes sous les Tropiques et, s’il y a un poste sur lequel nous pouvons spéculer c’est bien sur celui du ministère de l’outre-mer. Il compte si peu. Il est une variable d’ajustement du gouvernement : depuis que Fillon est Premier ministre, trois titulaires se sont succédé. Qu’il y en ait un de plus, ne nous dérange pas.

Nous aussi, nous sommes des politologues et nous avons le droit de désigner notre « équipe de France ». Nous aussi nous pouvons brasser du vent. Plus nous en brassons, plus cela nous rend importants.

Pierre Alphonsine