Courrier de lecteur : pour une laïcité sportive

 

   Si on a parfois des doutes sur la réalité de la séparation de l’Eglise et de l’Etat, il y a de quoi ces temps-ci ce poser la question des liens entre nos gouvernants umpistes et le sport, toutes disciplines confondues (à part peut-être les échecs et le billard).

 

Et je ne parle pas là de nos anciens « champions » recyclés en politique politicienne (le plus souvent à droite… Faudra qu’on m’explique) et qui passent leur temps à gommer leur ancienne image « chromo » pour se transformer en contorsionnistes experts en langue de bois.

 

On a eu droit, ces derniers mois aux échanges entre Roselyne BACHELOT et sa secrétaire d’Etat. On a eu droit à la même Rama Yade s’en allant de sa pique contre le stupre entourant  l’Equipe de France de football (au moment où on lui réservait un cinq étoiles).

Et, faisant suite au désastreux parcours des « Bleus », ce fut à qui allait le mieux tirer sur l’ambulance.

 

Mais cette dernière semaine, il n’est pas passée une journée sans que (aidée en cela par des journalistes qu’on n’avait pas connu depuis si longtemps autant cocardiers) qu’un(e) de nos ministres ne fassent une déclaration sur le « miracle » (les mots ne sont jamais employés au hasard, surtout quand ils font allusion au Divin) d’une Equipe de France d’Athlétisme ressuscitée (le choix du vocabulaire… Toujours).

 

Et on a même vu hier nos sportifs,  au sortir d’un orgasme collectif de joie sans borne, soulever de tout son corps Rama Yade jusqu’à la hisser au plafond (pour une fois qu’elle domine ses sujets). 

 

Rama Yade, qui la veille, sur France 2 (chaine sur laquelle on sévit une équipe de « plus français que nous tu meurs » pendant toute la durée du championnat) déclarait qu’il fallait être fiers (nous français) de la diversité (au même moment où partout sur le web on peut voir comment des éléments de cette diversité – sans papiers et logements – se faisaient botter le cul et trainer par terre (comme cette femme tenant un bébé en bas âge entre bras) par les « forces de l’ordre » de son amie Alliot Marie (fan de course à pied) et de son chef Sarkozy (amateur de football et de cyclisme).

 

Ainsi tant que les tenants de la diversité courent sur les stades et chantonnent la marseillaise, cela est bon, mais quand il s’agit tout simplement d’exister et de survivre, loin de l’agitation d’un stade et de la liturgie médiatique, ces mêmes éléments de source exogène  dérangent.

Bien entendu, on se doit d’être des fervents partisans de la pratique d’un sport, notamment collectif et dans le cadre de l’Education nationale, ce qui doit être un objectif fondamental dans l’éducation de l’enfant (ce qui aide ce dernier à apprécier le travail en commun, à mieux saisir les valeurs d’entraide, de coopération dans le groupe, etc.,) mais de là à placer la « performance » sportive par-dessus tout, déclarer que cela doit tout transcender, entendre des commentateurs béats parfois encourager la pratique d’une activité purement physique au détriment des études par exemple, il y a un pas que nos « politiques » franchissent bien trop souvent.

 

À quand la mise en place du concept de « laïcité sportive » ?

 

SunTzu

 

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2 Commentaires sur

Courrier de lecteur : pour une laïcité sportive

  • Kalidja PatelNo Gravatar |

    Pas totalement d’accord avec vous:

    notamment sur la performance sportive. car c’est le fondement même du sport , c’est le moteur du sport, si l’on ne veut pas faire de performance, pourquoi fait on du sport? cette performance, c’est pas seulement un titre mondial, c’est aussi quand vous tenez 3 minute d’abdominaux, après avoir eu mal partout pendant des semaines quand vous avez décidé d’entreprendre une remise en forme, se transcender soi même, c’est bien l’un des objectifs du sport, amateur comme professionnel, de loisir ou de haut niveau

    pourquoi opposer sport et études? « une tête bien faite dans un corps bien fait », les jambes sans la tête ou la tête sans les jambes? c’est un tout. et combien de parents disent à leurs enfants: tu as une mauvaise note en sport, c’est pas grave, tant que tu ne fais pas de fautes en calcul…

    en revanche, la question que l’on peut se poser c’est celle de la commercialisation du sport, c’est souvent une question de bizness à payer tel ou tel sportif des milliers d’euros, de vendre à une chaîne de télé le droit de diffuser des épreuves sportives. là, cela pose un sacré problème: celui de l’égalité entre les sports.

    l’équipe de France « bleu blanc beur » c’était une fabuleuse récupération, un coup opportuniste, car basé uniquement sur ce seul résultat du mondial 98, mais derrière, qu’a-t-on fait pour faire comprendre la richesse de la diversité culturelle et cultuelle? c’était un slogan, une idée de génie des grands communicants politiques, écran de fumée mais surtout pas une prise de conscience et un mouvement de fond

  • Lassie et Go-inNo Gravatar |

    Ce post a du être rédigé avant que la « réception » organisée à l’Elysée et la fameuse descente (ou montée…) des Champs du même nom.
    Car SunTzu aurait été sidéré par les images montrant les journalistes et politiques (copains-coquins)laissant déborder leur joie lors de la visite de « l’équipementier » des bleus (on n’entendait pas « Adidas » mais « la marque aux trois bandes » !!!).
    Après la déconfiture des footballeurs au Mondial il fallait à Sarko et sa clique une telle démonstration lacrymale pour laver l’affront et montrer que l’athlétisme recelait des valeurs que le football avait perdu et qu’on devait être fier de suer de tout ses pores pour la défense de nos couleurs (celles du drapeau avant celles de la diversité).
    Et puis, en plein feuilleton mélodramatique de l’été mettant en scène Woerth & Co, voilà qui aide à passer « à autre chose »…
    Et puis encore, ce petit sprinter français qui zozote dans un français approximatif pendant que ses collègues antillais distillent du bon français au micro bienveillant des journaleux ça nous change des footballeurs millionnaires arrogants, doit-on penser…
    L’image est belle, l’honneur est sauf !
    Christine Aaron, une des seules à être restée lucide durant ces moments de transports pathétiques, a peut-être eu le mot pour conclure : « …Faut pas tout de même oublier que ce n’est pas que du sport…Et le sport est un business comme un autre… »
    En tout cas, un business qui permet à certains politiques en chute libre dans l’opinion de se refaire une santé sur la sueur dépensée par les sportifs.

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