Rennes : un président de cour d’appel déclare ne pas comprendre le « baragouin » !

 

Le président de chambre à la cour d’appel de Rennes, Pierre Dillange, a sèchement renvoyé mercredi 16 mars 2011 un témoin utilisant la langue bretonne pour jurer de dire toute la vérité, en interrompant très vite son audition par un cinglant : « Je ne comprends pas le baragouin ».

 

« Votre audition est terminée. Je ne comprends pas le baragouin », a abruptement coupé le président, suscitant un mouvement de protestation parmi la trentaine de militants favorables à la réunification de la Bretagne présents à l’audience.


L’incident est intervenu alors que deux jeunes militants d’un collectif baptisé « 44=BZH » faisaient appel de leur condamnation à une amende de 100 euros chacun pour avoir barbouillé à Nozay (Loire-Atlantique) un panneau de « propagande » de la région Pays de la Loire.

 

Ces militants font valoir que la Loire-Atlantique appartient historiquement à la Bretagne, et non pas à la région des Pays-de-Loire. Cette séparation fait suite à un décret de Vichy de 1941.


Les deux condamnés, qui ont également tenté de s’exprimer à l’audience en partie en breton, ont revendiqué le caractère politique du geste tout en niant en être les auteurs.

« On prenait juste des photos pour alimenter notre site internet », ont-ils indiqué avant d’avancer les raisons de leur engagement.

 

« Ca ne m’intéresse absolument pas (…). On n’est pas là pour réunifier quoi que ce soit », devait rétorquer le président, avant d’évoquer l’ancien mot breton « baragouin », dont l’origine est « bara » (le pain) et « gwin » (le vin), mots avec lesquels les pèlerins bretons demandaient l’hospitalité dans les auberges, selon le Robert.


Familièrement, il s’agit d’un « langage incorrect et inintelligible » et par extension d’une langue « qui paraît barbare », ajoute le dictionnaire.

 

« Le Breton est une langue. Plutôt qu’être méprisant, le président aurait pu dire : Je ne comprends pas cette langue. Voilà qui aurait été plus respectueux », a réagi à la sortie du tribunal le témoin, qui a tout de même pu conclure son intervention à la barre par « kenavo ».


Le procureur, qui a estimé qu’au tribunal « on doit pratiquer le français comme dans l’ensemble du territoire de la République », a indiqué ne pas avoir « d’observation à formuler sur la peine » tout en indiquant qu’un sursis serait « inopportun » pour le prévenu, sur lequel on a retrouvé une bombe à peinture.

 

L’arrêt sera rendu le 13 avril prochain.


Commentaires : À La Réunion, on avait eu droit au « petit patois sympathique » de Margie Sudre, puis au « kréol kk » de Jacqueline Farreyrol… Et bien d’autres dérives.

 

Point commun : l’appartenance à un parti, l’UMP, qui veut s’éloigner du FN tout en flirtant généreusement avec son idéologie.

                                                                                                                                                                                                                       

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