Alerte-Climat – « Des moussons encore plus fortes à l’avenir »

 

   À lire, cet interview de Gilles Bellon, chercheur au Centre national de recherches météorologiques CNRS-Météo-France, paru dans le JDD du 29 octobre. Passionnant, et instructif !

 

Alexandre Duyck – Le Journal du Dimanche : Les pluies diluviennes qui se sont abattues sur la Thaïlande sont-elles dues au réchauffement climatique?

 

Gilles Bellon : Cette année, les pluies de mousson sont exceptionnelles : sur les six derniers mois, les niveaux de précipitation dépassent de 50 % à 80 % la normale.

Nous assistons à un événement tout à fait extrême.

On ne peut toutefois pas assurer avec certitude que les pluies sont liées uniquement au réchauffement climatique.

Les autres explications sont l’influence du phénomène climatique La Nina, déjà évoqué lors des inondations survenues en Australie en janvier, et tout simplement les variations naturelles du climat.

 

Alexandre Duyck – Le Journal du Dimanche : En quoi le réchauffement de la température à la surface des océans accentue-t-il le phénomène de mousson?

 

Gilles Bellon : La Nina dessine une sorte de fer à cheval sur l’Océan, notamment au niveau de la zone de la Thaïlande.

Un fer à cheval qui différencie deux zones, de part et d’autre du Pacifique : à l’Ouest, où les températures sont encore plus élevées et à l’Est, où elles le sont moins.

Du coup, les précipitations se concentrent au-dessus de cette zone plus chaude.

 

Alexandre Duyck – Le Journal du Dimanche : Pourquoi?

 

Gilles Bellon : Un air chaud se charge plus facilement en humidité qu’un air frais.

Nous en revenons à la problématique du réchauffement climatique.

Dans cette zone, les projections de réchauffement se basent sur une augmentation moyenne des températures de 1°C.

Cela peut paraître faible mais en réalité, cela suffira à accroître le niveau des précipitations à l’avenir dans la région.

Concernant les moussons, nous disposons de projections d’ici à la fin du siècle, réparties sur trois zones géographiques :

– l’Afrique de l’Ouest, où les précipitations devraient être moins abondantes ;

– l’Inde, où les moussons devraient être plus fortes mais toutes les expertises ne s’accordent pas sur la question ;

– la zone allant de la Chine à la Thaïlande, où là aussi, nous allons vers des moussons encore plus importantes.

Mais là, à la différence de l’Inde, les différents modèles de projection sont unanimes.

 

Alexandre Duyck – Le Journal du Dimanche

 

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