Alerte Climat – L’inquiétude croissante de l’opinion publique

   Une enquête internationale sur les perceptions des risques climatiques à travers le monde dont les résultats montre une inquiétude de l’opinion publique.

 

Partout, les personnes concernées attendent une action collective.

 

Cette enquête, commandée par le groupe d’assurances AXA, a été réalisée par l’Institut Ipsos auprès de 13.000 personnes, dans 13 pays du monde sur trois continents.

 

Stéphane Zumsteeg, directeur du département Opinions à l’Institut Ipsos, affirme que la perception du changement climatique est désormais « un fait structurant de l’opinion mondiale« .

 

Et de rajouter :

« D’une croyance empirique, il est devenu, pour l’opinion, un fait scientifique.

Les jeunes en particulier sont les plus convaincus : 87% des 18-24 ans estiment que le changement climatique a été scientifiquement prouvé« .

 

Dans des pays définis comme territoires de « nouvelles économies », la Turquie, Hong-Kong, l’Indonésie, le Mexique, l’inquiétude est quasi unanime.

 

L’opinion majoritaire est que « tous les pays devraient fournir les mêmes efforts pour résoudre les problèmes liés au changement climatique« .

 

Et Actu-Environnement relève ceci :

« Les opinions publiques sont manifestement plus sensibilisées que les États : l’étude souligne le décalage béant entre le blocage des négociations politiques et l’anxiété des populations. »

 

Et ce que souligne avec indignation Bettina Laville, Conseillère d’État, associée au cabinet du groupe Landwell, n’est pas fait pour nous rassurer :

« À Copenhague, tout a été repoussé, au point qu’entre aujourd’hui et 2020, il n’y a plus aucun mécanisme contraignant.

Sept ans de trou total sur les mécanismes mondiaux ! ».

 

Pourtant, ce n’est pas depuis hier que les signaux d’alerte clignotent : « les éléments que l’on voit survenir aujourd’hui sont les conséquences de ce qui était prévu dans les années 70 », rappelle le climatologue Hervé le Treut, directeur de l’Institut Pierre-Simon Laplace et membre de l’Académie des sciences.

 

Le climatologue enfonce le clou : « La réalité du changement climatique est là, mais on continue, comme il y a trente ans, d’imaginer le futur à partir du présent ».

 

Et de prévenir que « les conséquences d’une planète réchauffée à 3°C, voire à 6 ou 7°C n’auront rien à voir avec ce qu’on est en train de vivre aujourd’hui.

En 1950, la quantité d’émissions globales était d’un milliard de tonnes de carbone, en 1970, elles atteignaient 3 milliards, puis 7 milliards en 2000, et 9 milliards aujourd’hui ».

 

Comment appréhender le futur dans ces conditions ?

 

Hervé Le Treut annonce : 

« Ce qui peut survenir est encore trop coloré par ce que l’on voit.

Il ne faut pas imaginer le futur comme la répétition de l’actuel.

Une des caractéristiques des changements à venir, c’est qu’ils vont arriver comme des surprises ».

 

Pour lui, cela signifie qu’il y aura « des zones plus vulnérables que d’autres. D’ores et déjà, il y a des événements à anticiper, comme le besoin de dessaler l’eau de mer autour de la Méditerranée et les vagues de chaleur« .

 

Pour la conseillère d’État Bettina Laville, « les acteurs économiques sont entrés dans la lutte contre le réchauffement dans leur propre intérêt. Il y a mobilisation car la production et la manière de produire sont impactés par le changement climatique. »

 

Et elle précise que

« les États ne sont plus en mesure d’assurer les risques du public.

L’organisation de la société fait que les gens se tournent vers ceux qui les protègent.

Donc la pression de vos clients et de l’État vous menacent« .

 

C’est dans ce contexte que doivent s’inscrire les nouvelles politiques en matière d’assurances.

 

Ainsi, pour le PDG du groupe AXA, Henri de Castries, « les assureurs doivent, plus que jamais, surveiller les risques climatiquesdont l’évaluation est de plus en plus critique pour la pérennité de cette industrie« .

 

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