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2012
Climat – Le réchauffement climatique favorise-t-il les séismes de forte magnitude ?
Catégorie : Alerte ClimatSéisme et tsunami (Japon-Ibaraki)
Auteur d’un ouvrage intitulé « Réveiller le géant : Comment le changement climatique provoque des tremblements de terre, des tsunamis et des éruptions volcaniques », Bill McGuire, Professeur à l’University College de Londres (Grande-Bretagne), en est persuadé.
Il l’a affirmé dans une tribune publiée par le journal britannique Guardian.
Cet expert du climat et des risques géophysiques estime que la montée des eaux, les inondations et les vagues de sécheresse ne sont pas les seuls corollaires de la hausse du thermomètre mondial.
La planète ? Une « bête inimaginablement compliquée »
« Notre planète est une bête inimaginablement compliquée, qui réagit à un climat en pleine mutation à bien des égards de toutes sortes de façons différentes », résume-t-il dans les colonnes du quotidien britannique.
Si la croûte terrestre externe nous parait sage et prévisible, elle est selon lui extrêmement sensible aux changements de cette nature.
Et cet expert évoque l’éruption du volcan islandais Eyjafjöll en avril 2010, dont on se souvient qu’elle a paralysé le trafic aérien au départ et à l’arrivée du Vieux Continent pendant plusieurs semaines.
Il évoque également le « superséisme » de magnitude 9,0 sur l’échelle de Richter qui a ravagé une partie de la côte nord-est du Japon en mars 2011.
Le site zegreenweb note à ce sujet que ce tremblement de terre a fait suite à deux autres tremblements de terre majeurs, l’un touchant Haïti en janvier 2010, l’autre le Chili le mois suivant. Et de préciser que tous trois ont engendré un coût humain et financier considérable.
« Un géant endormi »
« À la lumière de ces événements, il semble approprié d’imaginer la Terre sous nos pieds comme un géant endormi qui se tourne et se retourne périodiquement en réponse à différentes perturbations », estime M. McGuire.
Pour étayer son argumentation, Bill Mc Guire évoque les bouleversements climatiques qui ont eu lieu sur Terre il y a de cela vingt mille ans, durant la période post-glaciaire.
En l’espace de quinze mille ans, la planète bleue est passée d’un désert glacé à un territoire tempéré.
Ainsi, par exemple, les calottes glaciaires ont vu leur superficie nettement diminuer, d’où une montée substantielle du niveau des eaux, ce qui a permis à notre civilisation de se développer et de prospérer.
« Au cours de cette période extraordinairement dynamique, (…) la croûte a rebondi et s’est penchée, avec par la suite une prolifération des secousses sismiques et des glissements de terrain », souligne l’expert.
Une réactivité chronique à l’augmentation des températures
Bill Mc Guire précise avec à propos que les événements qui ont endeuillé le pays du soleil levant l’an passé ont démontré de façon éclatante que, lorsque le sol tremble violemment sous la mer, un tsunami peut se former.
Sans l’ombre d’un doute, la Terre à l’aube de ce début de XXIe siècle n’a pas grand-chose en commun avec le monde glacé d’il y a vingt mille ans.
Pour autant, par endroits, la croûte terrestre évoluerait actuellement en profondeur, ce qui pourrait témoigner d’une réactivité chronique à l’augmentation des températures.
En Alaska par exemple, les glaciers fondent à un rythme impressionnant, certains ayant perdu un kilomètre d’épaisseur en l’espace d’un siècle.
De même, la couche de permafrost (le sol gelé en permanence) s’amenuise, ce qui a entraîné une augmentation du nombre d’avalanches, et différentes mesures effectuées au Groenland ont révélé que la croûte terrestre sous l’île est déjà en train de rebondir, d’où l’hypothèse de futurs séismes émise par certains chercheurs.
Est-il déjà trop tard ?
L’Homme n’aurait en tout cas absolument rien à perdre à réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES), sachant que l’origine anthropique du réchauffement climatique ne fait désormais plus guère de doute.
Et quand bien même le lien entre hausse des températures et intensification de l’activité tellurique devait être réfuté par la science, persister à faire comme si de rien n’était ne servirait pas les intérêts de la planète.
Et surtout ceux de l’espèce humaine, et aussi des êtres vivants.
Source : Guillaume Duhamel in zegreenweb