Alerte Climat – Vers une disparition à jamais du café Arabica

  À plusieurs reprises sur mon blog, j’ai tenu à participer à l’action militante en faveur de la prise de conscience collective sur les risques encourus en cas d’inaction, ou d’actions trop timorées, dans la lutte nécessaire contre le réchauffement climatique.

 

Le problème se posant à l’échelle mondiale, deux options nous sont offertes :

 

– ne rien faire, et sombrer dans le fatalisme, en nourrissant l’espoir qu’un événement, peut-être d’ordre divin, viendra changer le sombre cours de l’Histoire qui s’annonce pour les générations futures ;

 

– agir au plan local pour tenter de changer à l’échelle globale.

 

La certitude du réchauffement du climat nous dicte d’agir, et vite ! 

 

C’est cette deuxième option que je choisis. Ma participation est modeste, certes.

 

Et même au plan local, la tâche est immense, puisqu’il s’agit de trouver des solutions durables atténuant les effets du réchauffement climatique dans de multiples domaines : énergie, déplacements, habitat, agriculture, utilisation citoyenne des ressources en eau, rationalisation et gestion des déchets, ménagers ou industriels, et j’en passe.

 

Ce qu’il y a de certain, c’est qu’aujourd’hui, la certitude du réchauffement du climat nous dicte d’agir, et vite :

 

– non seulement pour tenter de stopper ce réchauffement par des mesures à mettre en œuvre dont les effets prendront toute leur efficacité sans doute après plusieurs siècles,

 

– mais aussi pour mettre en œuvre dans l’immédiat des mesures d’adaptation à un climat qui va avec certitude connaître un réchauffement à un niveau déjà inquiétant.

 

Il en va des conditions de survie de nos générations futures.

Cela pose le problème d’une prise de conscience des effets du réchauffement climatique dans tous les domaines.

 

Le café arabica pourrait disparaître avant la fin du siècle 

 

Un exemple concret qui va bouleverser les habitudes nées il y a plusieurs siècles nous est fourni par une étude réalisée par la Royal Botanic Gardens de Kew (Royaume-Uni), en collaboration avec des experts éthiopiens, et publiée mercredi 7 novembre dans la revue américaine PloS One.

 

Leur conclusion « fait froid dans le dos », ou en tout cas ne peut pas nous « réchauffer le palais » : le café arabica pourrait disparaître avant la fin du siècle en raison du changement climatique.

 

L’étude est plus que sérieuse, puisque les chercheurs ont effectué deux types d’analyses en fonction de trois des scénarios d’émissions de gaz à effet de serre et d’augmentation des températures établis par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (+ 2,4 °C., 2,8 °C. et + 3,4 °C.).

 

La première analyse effectuée les a conduit à étudier 349 localités.

Résultat : on doit s’attendre à une chute de 65 % à 99,7 % des lieux propices à la culture d’arabica d’ici 2080.

 

La seconde analyse effectuée par région, conclut à une réduction de 38 % à 90 % sur la même période.

 

Une culture très dépendante du climat 

 

Le café, et en particulier l’Arabica, est une culture très dépendante du climat : les graines poussent dans une fourchette de températures très restreinte, entre 19 et 25°C.

 

Quand la chaleur augmente, cela affecte la photosynthèse et dans certains cas, les arbres s’assèchent.

Sans compter que le changement climatique augmente l’alternance entre périodes de précipitations et de sécheresses prolongées.

 

« La disparition du café Arabica est une perspective effrayante et inquiétante », s’inquiète Aaron Davis, qui a dirigé l’étude.

 

Et les résultats évoqués ci-dessus pourraient être sous-estimés, car la modélisation ne tient pas compte de la déforestation à grande échelle qui se déroule actuellement en Éthiopie et au Soudan du Sud.

 

Ainsi les chercheurs relèvent que les modèles retenus « supposent une végétation naturelle intacte, alors que les forêts montagneuses de l’Ethiopie et du Soudan du Sud sont très fragmentés en raison de la déforestation ».

 

Et les chercheurs d’enfoncer le clou :

« D’autres facteurs, tels que les parasites et les maladies, les changements dans les périodes de floraison, et peut-être une réduction du nombre d’oiseaux (qui dispersent les graines de café), ne sont pas inclus, et ceux-ci sont susceptibles d’avoir une influence négative aggravante.»

 

Une menace aux effets désastreux 

 

Audrey Garric, sur son blog passionnant tenu sur le site Le Monde, signale d’autres effets désastreux de cette menace :

 

« La menace de sa disparition met en péril les moyens de subsistance de millions de personnes qui le cultivent et le produisent.

Les cultures d’arabica représentent un peu plus de 60 % de la production mondiale de café, avec environ 4,86 millions de tonnes produites cette année pour un montant d’environ 16 milliards de dollars.

Les exportations de cette variété s’avèrent cruciales pour les économies des pays comme le Brésil, le Soudan ou l’Ethiopie. »

 

Certes, elle tempère la menace en notant ce qui suit :

 

« Depuis quelques années toutefois, l’arabica a perdu du terrain au profit du robusta.

Ce dernier, moins prestigieux mais bien moins cher, s’avère notamment très présent dans les pays émergents asiatiques, où la demande de café explose depuis une dizaine d’années et où les budgets sont plus serrés qu’en Europe.

À la Bourse de New York, le prix de l’arabica a ainsi perdu 32 % depuis le début de l’année. »,

 

Planète Terre et espèce humaine, que de crimes commis en votre nom ! 

 

Mais les bouleversements issus de ce réchauffement vont fortement impacter les économies et les modes de consommation alimentaires dans divers endroits de la planète.

 

En effet, d’après The Telegraph,

« le changement climatique est si rapide que les récoltes devraient être déplacées de 50 mètres par décennies pour survivre.

Il est donc indispensable d’identifier des nouveaux sites, loin de son habitat d’origine dans les montagnes d’Ethiopie et au sud du Soudan, sur lesquels l’arabica pourrait être cultivé pour prévenir de son extinction en milieu naturel. »

 

Les auteurs de l’étude tirent donc la sonnette d’alarme expliquant que

« les arabicas qui poussent dans les plantations de café dans le monde viennent de souches génétiques très limitées et il est très improbable qu’ils aient la capacité nécessaire pour faire face au changement climatique et à d’autres menaces ».

 

Si cela devait en effet arriver, les producteurs devraient alors se rabattre sur des graines moins nobles, comme celles de robusta, et surtout moins subtiles au goût.

 

Planète Terre et espèce humaine, que de crimes commis en votre nom ! 

 

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