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2012
Biodiversité et jeu de dominos
Catégorie : Biodiversité
On savait que l’homme était un loup pour l’homme.
Et que la « raison du plus fort est toujours la meilleure ».
Vrai chez les hommes mais aussi chez les animaux.
Avec en plus une interaction inattendue : la mort d’un carnivore peut entraîner d’autres disparitions.
L’extinction des espèces animales serait un grand jeu de dominos
La preuve scientifique ?
Elle vient d’être donnée par des chercheurs !
Jusque là, on supposait que la perte de la biodiversité répondait à une sorte de cycle naturel, si celui-ci n’a pas reçu de modification de la part de l’homme.
Mais aujourd’hui, une étude britannique explique que
« L’extinction des espèces animales serait un grand jeu de dominos ».
Ces chercheurs appartiennent à l’université d’Exeter, dans le comté de Devon, dans le sud-ouest de l’ Angleterre.
Et ils en sont arrivés à la conclusion suivante :
« l’extinction d’un carnivore pourrait entraîner la mort de plusieurs autres prédateurs à cause des liens qu’ils peuvent avoir dans la chaîne alimentaire ».
La preuve par… la guêpe et le puceron
Pour prouver leurs dires, les scientifiques n’ont pas élevé des loups ou des tigres mais … deux espèces de guêpes et deux types de pucerons.
L’infiniment petit pour modéliser le monde !
On voit bien l’interaction entre les unes et les autres, les premières se nourrissant des secondes.
Bon, jusque-là rien d’étonnant, on voit cela tous les jours (enfin, quand il reste des abeilles et des guets).
Dans un premier bocal, ils ont mis une seule espèce de guêpe : elle s’est éteinte au bout de quelques semaines.
Dans un second bocal, ils ont mis les deux espèces et elles ont toutes deux prospéré.
Ce ne sont pas les espèces qu’il faut protéger, mais les écosystèmes.
Ils en sont donc arrivés à la conclusion suivante : il n’y a pas de compétition entre les deux espèces dominantes de l’entraide utile.
Car lorsqu’une seule espèce de guêpe est présente, les pucerons ont profité du fait ne les guêpes ne les mangent pas tous.
Donc ils se sont multipliés.
Mais en se multipliant, ils ont menacé la survie de l’autre espèce de pucerons dont les guêpes se nourrissent.
Elles ont donc eu moins à manger que les guêpes qui se rendaient mutuellement service en régulant la quantité de proies de chacune.
Conclusion de tout cela : ce ne sont pas les espèces qu’il faut protéger, mais les écosystèmes.
Attention à ne pas jouer les apprentis sorciers
Une seule espèce protégée ne va pas résoudre la question de la perte de la biodiversité.
Certes, dans certains cas, il est utile de protéger l’espèce avant qu’elle ne disparaisse totalement.
Mais attention : à jouer les apprentis sorciers, certains humains, à l’insu de leur plein gré, font plus de mal que de bien en voulant jouer les vertueux pères de la défense de la biodiversité.
Quant à la disparition des guêpes, il y a aussi une explication : en Suisse, cette saison, il n’y avait pas foule chez les vespidés.
Les hauts et bas de la météo expliquent cette situation, qui devrait se maintenir jusqu’au retour du froid.
La disparition anormale des abeilles
Toujours en Suisse, ce sont aussi les abeilles qui meurent.
Pas qu’en Suisse d’ailleurs, car selon les chercheurs, les abeilles meurent plus que de mesure dans toute l’Europe.
Du coup, les Suisses se sont mobilisés en masse pour sauver Maya : 300 000 personnes !
Allez, un petit coup de gueule, pour finir : une information donnée par un blogueur :
« L’office de tourisme Pays du lin propose une découverte de la biodiversité sur le site industriel d’Arcelor à Mardyck.
L’initiative s’inscrit dans le cadre des Mercredis de l’Envi (c’est-à-dire de l’Environnement) ».
C’est bien de protéger la biodiversité ; mais c’est encore mieux de préserver des emplois !
Vouloir se refaire une image positive en s’impliquant dans la protection de la biodiversité…
Arcelor pourrait rejoindre Tereos et ces entreprises récompensées par les Amis de la Terre, le Centre de recherche et d’information sur le développement (CRID) et un collectif de 54 associations de solidarité internationale.
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