Les enjeux du label UNESCO dans le contexte de l’incendie du Maïdo 2011 : une légèreté de discours et une frivolité d’engagement inquiétantes…

 

   Je me permets de réagir suite à l’écoute et l’analyse des témoignages, certes préoccupés, mais quelque peu légers et insipides des différents représentants des instances en charge de la surveillance et de la gestion de notre biodiversité.

 

Celle-ci est  reconnue comme d’intérêt mondial depuis le mois d’août 2010.

 

Les discours de ces derniers jours ont souvent été décousus et manquent d’ampleur, de profondeur et d’argumentation scientifique.

Ils manquent aussi de cohérence entre les différents acteurs en jeu.

 

Au-delà de la perte d’animaux, de surfaces d’exploitation, d’espaces forestiers et éventuellement d’espèces endémiques, il semblerait judicieux d’étoffer les arguments en en avançant d’autres, tels que par exemple la perte des services écosystémiques rendus par ces milliers d’hectares de forêts.

 

Par services écosystémiques, l’on entend généralement le rôle de ces milieux naturels à travers tous les services qu’ils rendent de manière indirecte aux humains.

 

Je pourrais citer la rétention des eaux, l’évitement d’une érosion des sols, la stabilité du climat localisé, l’économie engendré par l’intérêt qu’ils suscitent à travers l’activité touristique, etc.

 

Des modèles récents permettent de simuler les coûts associés à la perte de telles surfaces de forêts sur le long terme.

Nous serions tous surpris de constater le niveau des montants nécessaires pour recouvrer de telles fonctions ou services rendus.

 

Cela constitue sans doute le nerf de la guerre.

Pourtant, personne n’y fait allusion.

 

Il paraît également naturel de s’interroger sur les priorités attribuées aux divers dossiers et les degrés d’urgence lorsque le représentant de l’État à La Réunion est capable de débloquer plus de 300.000 Euros pour le marquage et le suivi de quelques requins, au tempérament sans doute particulier et inquiétant, mais est capable de paraître plus réservé lorsqu’il s’agit d’enjeux bien plus considérables sur les moyen et long termes.

 

Sur toutes les îles océaniques volcaniques du monde, qui possèdent des particularités spécifiques en terme de fonctionnement des écosystèmes au sens large, et plus précisément une certaine fragilité face à l’introduction d’autres organismes, la déforestation et l’érosion des sols ont conduit à des situations catastrophiques ayant parfois obligé les populations humaines à migrer.

 

Il y a donc semble t-il une sous-évaluation des enjeux à long terme de la part des instances publiques, ou du moins de ses plus hauts représentants, mais aussi une absence de cohérence, de structuration des cheminements de pensées dans celui des gestionnaires d’espaces naturels.

 

De manière amusée, force est de constater, contrairement à ce qu’on a l’habitude de dire, que ce sont certains élus locaux qui montrent la plus grande force de frappe à travers des discours qui semblent tenir la route pour la plupart.

 

Que chacun prenne ses responsabilités à la hauteur des fonctions qu’il, ou elle, occupe !

 

Et essayons d’adopter tous ensemble autant que faire se peut une réelle ambition d’exemplarité et de rayonnement sur le plan international.

 

Obtenir un label mondial est une excellente chose pour notre île.

Le célébrer en dansant un maloya approximatif à Brasilia est certes émotionnellement touchant. 

Mais conserver ce label durablement est une autre paire de manches.

 

Il est temps que chacun à son niveau en mesure les extraordinaires enjeux, au nom de sa responsabilité envers les générations futures.

 

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4 Commentaires sur

Les enjeux du label UNESCO dans le contexte de l’incendie du Maïdo 2011 : une légèreté de discours et une frivolité d’engagement inquiétantes…

  • EdouardNo Gravatar |

    On est en train de payer cher les désordres causés par d’autres
    pourquoi n’y avait-il pas autant de feux dans les années passées? certes, l’incendie est criminel, mais quand bien même, cela n’explique pas tout
    le déboisement? l’introduction de nouvelles espèces? il y a là certainement des raisons.
    maintenant, pourquoi le BRGM n’a-t-il pas fait un relevé des « galeries » sous-terraines qui, selon certaines informations, participent à la propagation du feu (outre le fait que la chaleur provoque aussi l’embrasement)

  • JulieNo Gravatar |

    Je me permets d’intervenir sur votre blog: j’ai vécu en Australie au moment des incendies, et je viens de rechercher sur internet une information qui m’avait interpellée en septembre: En 2009, des feux de forêts ont dévasté le parc national Kinglake, dans l’Etat australien de Victoria. Deux ans plus tard, des botanistes de Melbourne ont recensé des dizaines de nouvelles espèces de plantes et d’oiseaux jusqu’alors jamais, ou très rarement observés dans cette région.
    je crois qu’il est plus élégant de donner la référence de l’article:
    http://www.maxisciences.com/incendie/australie-de-nouvelles-especes-apparues-apres-des-incendies_art17153.html

  • Yan AmarNo Gravatar |

    DANIEL GONTHIER DEMISSION
    qu’avez-vous fait pendant un an, depuis les incendies de l’an passé?
    quant au préfet, de toutes façons, quelle que soit la durée de l’incendie et quels que soient les dommages, il se fera taper sur les doigts.
    ce n’est qu’un « serviteur de l’Etat », qui lui fait avaler toutes les couleuvres possibles et imaginables.
    soit il raconte ce qu’on lui dit de dire, soit il ferme sa gueule et démissionne
    c’est sa la vie de préfet
    mais Gonthier, il faut le VIRER et RAPIDEMENT

  • ginetteNo Gravatar |

    je partage votre opinion yan Amar gonthier doit démissionner et vite, il n’est vraiment pas à la hauteur de sa mission

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