Avez-vous vu GERRI (pas la petite souris de Tom et Jerry, voyons !) ?

 

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Sous le titre suivant « EDF veut le monopole de l’énergie photovoltaïque, peu importe la casse au niveau des installateurs », le SYNAIP (SYndicat National d’Installateurs de Photovoltaïque) a fait paraître un communiqué dont le contenu est très instructif sur la bataille qui se livre dans le secteur des énergies renouvelables, et sur le rôle pour le moins surprenant de l’État.

 

Voilà d’importants extraits du communiqué :

 

« La concertation sur la mise en place d’un nouveau cadre de régulation pour la filière photovoltaïque s’est ouverte le 20 décembre 2010 à Bercy sous la présidence de Jean-Michel Charpin et Claude Trink dans une ambiance plutôt électrique…

 

L’absence remarquée de représentants des ministères concernés par le décret du 09 décembre a placé d’emblée le débat dans un contexte exclusivement technique, partant du principe que les acteurs de la filière ne reviendront pas sur le dernier décret. (…)

 

(…) Malgré cela, le SYNAIP comme bon nombres d’invités est quand même revenu sur le sujet brûlant.

 

Les rapporteurs ont eu à charge d’entendre et de transmettre nos doléances concernant l’article 3 du décret avec ses conséquences désastreuses sur nos entreprises : suppression de 60% de nos carnets de commande et celles concernant l’alinéa 2 de l’article 4 qui portera préjudice aux projets en cours de construction s’il est appliqué dans sa version la plus défavorable (20% de casse supplémentaire).

 

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La responsabilité d’EDF EN dans la surchauffe du secteur

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La première partie de la réunion a permis d’établir le programme de travail des réunions de concertation.(…)

(…) La deuxième partie était consacrée au contenu de l’explosive « file d’attente ».

 

Stupeur de l’assemblée, nous avons découvert qu’en plus de la liste du gestionnaire de réseaux ERDF, il en existait une autre, inconnue jusqu’à ce jour, chez RTE, filiale d’EDF en charge des réseaux haute tension.

 

Environ 3500Mw (avec 72 000 dossiers) sont comptabilisés dans la file d’attente de chez ERDF avec 1500Mw impactés par le décret du 09 décembre.

 

Un chiffre de 600Mw en attente de PTF au-delà du délai de trois mois nous a été glissé oralement.(…)

 

(…) La surprise nous est venue de la file d’attente RTE.

2300Mw (70 dossiers) de demandes initiales, datant principalement du deuxième semestre 2010 et portant sur des grandes centrales au sol.

 

EDF EN a reconnu être à l’origine d’une grande partie de cette file (1000Mw) dans le but d’écouler les 150Mw de production de la future usine de panneau solaire de FIRST SOLAR et EDF EN (projet suspendu depuis le décret du 9 décembre).

 

Suite à la publication de ces chiffres, il apparaît clairement qu’EDF et ses filiales ont joué un rôle important dans la surchauffe de la file d’attente et la déstabilisation de la filière complète.

 

Le SYNAIP est scandalisé que

d’une part soient stigmatisés des projets spéculatifs avec application aux installateurs de mesures compromettant leurs emplois et leur survie, et que

d’autre part, la filiale d’une entreprise ayant mission de service public et dont l’État possède 70% du capital soit l’une des principales responsables de cette situation.

 

Le SYNAIP constate que le secteur du photovoltaïque est instrumentalisé par la politique d’un grand groupe d’État qui a pour objectif de mettre la main sur toute la filière.

Il appelle tous les installateurs à se battre à ses côtés afin qu’ils ne deviennent pas de simples sous-traitants d’un grand groupe. »

 

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La réunion sur la corde raide

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Commentaire : cet état de fait doit aussi nous faire réfléchir sur ce qui se déroule à La Réunion.

 

En effet, en quelques mois, sous les coups de boutoir de l’État, mais aussi de la Région Réunion avec Didier Robert, le projet novateur Gerri est devenu mort-né.

 

Rappelons que le Gouvernement Sarkozy s’était engagé pour La Réunion dans une stratégie de développement énergétique propre jusqu’en 2030, pour « accompagner » l’audace de la Région Réunion qui avait un projet d’autonomie énergétique à l’horizon 2025.

 

Pour cela, il fallait agir dans de nombreux domaines « énergivores », dont les transports. 

 

Aujourd’hui, le projet Gerri (Gérer l’Energie à la Réunion et Réussir l’Innovation) est comme une montagne ayant accouché d’une souris, cachée dans un trou ! Quel gâchis.              

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3 Commentaires sur

Avez-vous vu GERRI (pas la petite souris de Tom et Jerry, voyons !) ?

  • Jean-JacquesNo Gravatar |

    C’étaient des voeux de nouvelle année … en 2010
    en 2011, aux Antilles, comment Sarkozy va-t-il poser le problème des énergies, et notamment des énergies renouvelables? va-t-il aborder la question de l’ETM (énergie thermique des mers)?
    réponse dans quelques jours …

  • ArsinoéNo Gravatar |

    non seulement GERRI a disparu, freinant ainsi indubitablement l’essor de la filière énergies renouvelables, mais en plus le prix de l’électricité va augmenter (en France c’est sûr):
    Hausse de 3% de la facture, due à une hausse de la contribution au service public de l’électricité (CSPE), qui finance notamment le rachat des énergies renouvelables. La tarif social, rabais octroyé aux foyers les plus modestes (625.000), devrait varier entre 40 et 60% contre 30 à 50% aujourd’hui.
    quant à la péréquation qui permet d’avoir un prix similaire à celui de France, rien n’indique que ce mécanisme soit maintenu

  • marc sophieNo Gravatar |

    Le SYNAIP développe l’idée qu’EDF s’est débrouillée pour mettre ses dossiers de demande de validation pour le photovoltaïque au-dessus de la pile: « La surprise nous est venue de la file d’attente RTE. 2300Mw (70 dossiers) de demandes initiales, datant principalement du deuxième semestre 2010 et portant sur des grandes centrales au sol. EDF EN a reconnu être à l’origine d’une grande partie de cette file (1000Mw) »

    La même situation prévaut à La Réunion selon Yvès Hoarau de la CGPME.

    Lors d’un débat au CESR sur la question de l’électricité à La Réunion, celui-ci déclarait, au nom de son syndicat: « Cette situation à laquelle de nombreux opérateurs locaux sont aujourd’hui confrontés, mérite qu’on y regarde d’un peu plus près et qu’on pose quelques questions. Quels sont les projets « arrivés les 1ers en file d’attente » et qui ont eu l’opportunité ou « la chance » de s’inscrire dans la limite des 30 % et de ne pas faire l’objet de « lestage » ?
    On sait qu’une bonne partie des projets instruits à l’époque, ne disposait pas de permis de construire du fait d’une ambiguïté juridique qui excluait les centrales au sol du champ des « constructions » ne nécessitant pas, pour l’entrée en file d’attente, d’un permis de construire.
    De nombreux projets, de fermes au sol et en champ, ont ainsi « bloqué » la file d’attente à ERDF et notamment les places inscrites dans la limite des 30 %
    ERDF, pourtant dans une mission de service public, aurait pu, à l’époque, compte tenu de l’enjeu, faire preuve de transparence et lever l’opacité sur la nature des projets et l’identité des porteurs de projets inscrits dans la file d’attente.
    Que les projets aient abouti ou pas, il est utile de constater qu’une grande partie de ces tous premiers projets, bien que portés par des sociétés au nom différent provenaient tous d’un même groupe, filiale de l’opérateur historique. La délivrance des autorisations DREAL, autrefois DIDEM, permet d’éclaircir par déduction, et après un travail minutieux, que de nombreux projets, non soumis au lestage comme ceux de producteurs indépendants, vont bénéficier via sa filiale « énergie renouvelable » à l’opérateur historique.
    La filiale énergie renouvelable d’EDF arrivée 1ère en file d’attente ne laisse plus aux producteurs privés locaux et indépendants la possibilité de bénéficier d’une filière pourtant qualifiée de structurante pour un développement endogène.
    Est-ce normal ? Toutes les règles de la concurrence ont elles été respectées ?
    Peut-on garantir que tous les porteurs de projet aient fait l’objet d’un traitement égal en matière de lestage et que les pénalités dont ils font l’objet sont les mêmes pour tout le monde ? Tout le monde est-il limité de la même manière, à savoir que personne ne fait l’objet d’une indulgence particulière, au niveau de la production achetée comme de l’achat de la production (ce n’est pas la même chose) ? »

    Voilà qui en dit long sur les pratiques d’EDF en Métropole comme à LA Réunion à propos de photovoltaïque

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