Énergie : facture ou fracture ?

 

      On a beaucoup parlé de précarité énergétique dans les média ces dernières années.

Aujourd’hui on peut se poser la question : doit-on parler de facture énergétique ou de fracture énergétique ?

 

Précarité énergétique et état du logement

 

La définition de la précarité énergétique est la difficulté, ou même l’incapacité à pouvoir chauffer correctement son logement, tout du moins à un coût acceptable et supportable.

 

Les chiffres de l’ADEME indiquent que les 20 % de ménages les plus pauvres consacrent à l’énergie une part de budget 2,5 fois plus élevée que les 20 % les plus riches.

 

Vous vous demandez pourquoi ?

Tout simplement à cause de l’état des logements.  Leur performance thermique est généralement déplorable.

 

Si l’on pense tout de suite aux équipements de chauffage, il ne faut pas oublier ceux de production d’eau chaude sanitaire.

 

Ces installations de production d’eau chaude sanitaire sont elles aussi vétustes.

Et cette vétusté gonfle la facture énergétique des plus pauvres, surtout dans le parc privé.

 

La situation se dégrade de jour en jour

 

De plus en plus, les associations de consommateurs ou de défense de citoyens dénoncent cet état de fait qui conduit à l’augmentation croissante du nombre de factures impayées.

 

Certaines familles ne se chauffent pas ou n’utilisent pas d’eau chaude, pour ne pas faire exploser leur budget.

 

La situation se dégrade de jour en jour.

Un constat effectué par le Médiateur de l’énergie qui a souligné que  la crise économique et la hausse des prix de toutes les énergies aggravaient la précarité.

 

En France métropolitaine, ce sont 3,8 millions de foyers qui étaient concernés en 2011.

Un chiffre en augmentation 80% !

 

Avec le pendant de cette situation : l’augmentation des coupures ou des restrictions de fourniture d’énergie !

 

La situation ne va pas se résoudre d’elle même ; on annonce une augmentation du coût de l’électricité de 8%.

 

Trois propositions formulées par le Médiateur

 

En France, pour le gaz, l’augmentation a atteint + 25% en deux ans !

 

Quant au coût du baril de pétrole, il ne cesse d’augmenter ; les automobilistes en savent quelque chose.

 

Toujours est-il que cette situation fait que l’on compte plus de 3,8 millions de ménages en situation de « précarité énergétique ».

 

Je rappelle que c’est un chiffre de l’INSEE (qui comptabilise les foyers pour qui les dépenses liées à l’énergie représentent plus de 10 % des revenus).

 

Alors, quelles solutions, dans un contexte où toutes les énergies utilisées jusque-là connaissent une augmentation constante et inexorable ?

 

Le Médiateur de l’énergie estime que les tarifs sociaux ne régleront pas le problème.

Des tarifs sociaux dont l’attribution désormais automatique devrait concerner 2 millions de ménages,

 

Se dessinent trois propositions formulées par le Médiateur :

 

– 1ère proposition : l’instauration d’un « chèque énergie » à la place des tarifs sociaux, distribué par les CAF sur des critères élargis ;

 

– 2ème proposition : l’instauration d’une trêve hivernale des coupures du 1er novembre au 15 mars, chaque année, pour tous les consommateurs de bonne foi, à l’image de ce qui existe en matière d’expulsion locative) ;

 

– 3ème proposition : l’ouverture de dispositifs de tarifs sociaux aux clients  de tous les opérateurs et non plus seulement aux seuls abonnés à EDF ou aux fournisseurs historiques.

 

La Réunion et la Région Réunion

 

Bien évidemment, la situation, à La Réunion, ne se pose pas dans les mêmes termes.

Néanmoins, une grande partie de la population de notre pays est en situation de précarité énergétique.

 

Pour mémoire, rappelons que lorsque nous étions à la Région, avant la mise en place par l’Etat du crédit d’impôt pour l’équipement en chauffe-eau solaire, nous aidions les particuliers, en fonction de critères pertinents.

 

Au Département, nous avons aussi mis en place des dispositifs d’aide pour les familles les plus en difficulté financièrement.

 

Nous avons donc tenté, dans la mesure des moyens juridiques et financiers dont nous disposions, de participer à la limitation de cette fracture.

 

Aujourd’hui, le gouvernement semble vouloir aller plus loin.

 

Non seulement parce qu’il a pris en compte – favorablement – les recommandations du médiateur de l’énergie.

 

Mais aussi parce qu’il va engager, en septembre, un grand débat national ; l’un des deux thèmes sera : la transition énergétique !

 

Affaire à suivre !

 

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