Le Blog de Pierre VERGÈS

  À quoi ça sert d’avoir raison si c’est avec la profonde amertume d’être représenté par certains élus qui font en peu de temps preuve d’une incompétence notoire ? 

L’article paru jeudi dans un quotidien réunionnais est navrant sur le fond.

Mais tellement prévisible.

Depuis des mois, sur ce blog, des articles, des contributions de lectrices et de lecteurs soulignaient les menaces.

Cette fois, c’est fait : le projet d’énergie thermique des mers, ce ne sera pas pour nous.

Mais pour les Antilles.

Les propos du journaliste Bruno Graignic (JIR) sont clairs et fort pertinents :

«La Région, elle, a laissé pour l’instant filer ce projet synonyme de développement et d’emplois ».

Il souligne :

«La Réunion, qui se rêvait en pionnière d’un monde vert sans pétrole, avait réussi à se positionner dans cette course.

La Région, pilotée par Paul Vergès à l’époque, signe un premier contrat avec DCNS, puis une deuxième incluant l’État en 2009.

À la clé, l’industriel récupère un financement étatique de 5 millions d’euros et de plus de 650.000 euros de la Région pour développer la technologie.

Il est question d’installer un démonstrateur offshore au large du Port à l’horizon 2015.

Le coût est chiffré à 400 millions d’euros pour une puissance de 10 MW ».

Et ce projet  bénéficiait du soutien de l’industrie réunionnaise et de l’adhésion de tous.

Enfin, presque, car le journaliste du JIR écrit :

«L’État soutient par ailleurs la candidature du projet antillais aux fonds démonstrateurs européen (NER 300) dotés de plusieurs milliards d’euros…».

Et de souligner :

«C’est un camouflet pour l’actuelle majorité régionale portant la même étiquette que le gouvernement».

Commentaires : Sarkozy a donc « viré la moque », après avoir tout fait pour mettre en place GERRI, vanté l’ambition de la Région de Paul Vergès d’autonomie énergétique et voulu faire de La Réunion un exemple dans le domaine des énergies renouvelables… tout cela pour maintenant intercéder pour que le projet DCNS parte aux Antilles.

Et comment Didier Robert peut-il expliquer la situation ?  

Lui, « fidèle UMP » qui se disait proche de Sarkozy ? Qui en était surtout le fidèle serviteur ?

Selon son élu en charge des énergies renouvelables (propos rapportés par le journaliste) : «La Martinique a eu un temps de réaction plus court que nous et a su saisir l’opportunité ».

Bel aveu d’incompétence.

Quelle réaction ? le projet était déjà tout ficelé !

Il ne restait plus qu’à le suivre.

Cette déclaration est surtout la manifestation incontestable que cette équipe ne sait pas déterminer des priorités.

Pas plus qu’elle ne sait se faire respecter. 

Le seul point fort de cette équipe : tout casser, le tram train comme la MCUR, l’ETM comme le codéveloppement.

Et quelle piètre explication donnée par cet élu :

«Nous ne sommes pas en compétition. Nous travaillons avec cette île sur des problématiques communes dont les énergies marines. L’ETM porte beaucoup d’espoirs. Notre partenariat avec DCNS tient toujours et la porte n’est pas fermée ».

Pas une compétition ?

Dans quel monde vit-il, lui, encarté UMP, parti champion de la compétition tous azimuts ?

Quel est le travail avec « cette île » depuis le début de la mandature Robert ?

Quel bilan peut-il en faire ?

La porte n’est pas fermée, dit-il, mais c’est bien aux Antilles que va s’installer le générateur.

Pas dans les eaux réunionnaises.

Et les emplois supprimés, pourquoi n’en parle-t-il pas ? 

La Réunion régresse inexorablement, grâce à Didier Robert et sa majorité.