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2010
Chine : un pollueur décidé à être le leader des technos vertes
Catégorie : DÉVELOPPEMENT DURABLE, ÉCONOMIE, Environnement
Une usine de LDK Solar dans la province du Jiangsi
En contraste avec l’autre article d’aujourd’hui intitulé « Hydroélectricité : une énergie renouvelable non durable », une contribution à la réflexion sur la gestion des exigences contradictoires du Gouvernement chinois de maintenir
une croissance soutenue et d’envisager le tournant incontournable vers le développement durable.
« Pékin a investi massivement dans les énergies propres et fermé des milliers de centrales très polluantes.
Les technologies propres sont un impératif et un business à conquérir.
Après le temps des grandes promesses écologiques vient celui des représailles et des correctifs en Chine.
En mai, le ministère de l’Écologie a tapé du poing sur la table en punissant sévèrement treize entreprises et gouvernements locaux qui n’avaient pas rempli leurs objectifs de réduction de gaz à effet de serre.
UNE VOLONTÉ FORTE DE PÉKIN
Dazhou Steel Group, dans la province du Sichuan, a ainsi vu ses activités stoppées.
Après une série de scandales, Pékin a révisé sa loi sur les énergies renouvelables en décembre 2009.
Beaucoup de provinces avaient investi massivement dans des éoliennes pour profiter des aides de la Chine mais sans les raccorder au réseau électrique.
Le 20 juillet, un officiel a annoncé que le prochain plan quinquennal impliquerait un investissement direct de 5.000 milliards de yuans (573milliards d’euros) pour le développement des énergies renouvelables, du charbon propre, d’un réseau électrique rationnel et de la voiture verte.
« Pékin fait preuve d’une volonté forte de développer une économie verte.
Par exemple, de 2006 à 2009, le gouvernement a fermé 10.000 centrales très polluantes, sans hésiter à prendre de gros risques sociaux.
Mais certains gouvernements locaux, notamment dans l’ouest, moins développé, sont plus intéressés par des objectifs de croissance», détaille Zou Ji, responsable Chine du World Resources Institute (WRI).
Cet expert fait partie du groupe de travail qui fixe en ce moment les objectifs pour chacune des provinces chinoises.
Si la Chine reste le premier pollueur au monde, le salut écologique viendra peut-être des greentechs.
Pékin investit en effet massivement dans les énergies propres, 235milliards de yuans en 2009 (27milliards d’euros), soit une augmentation de 50% par rapport à l’année précédente, bien plus que n’importe quel pays développé.
UNE DÉRIVE PROTECTIONNISTE ?
Cet important apport d’argent public a un revers, le protectionnisme. Particulièrement dans l’éolien.
La chambre de commerce européenne en Chine estime ainsi que la part des entreprises étrangères dans les turbines éoliennes a plongé de 70% en 2005 à 12% l’année dernière.
Les entreprises européennes se plaignent que les autorités favorisent les compagnies locales en fondant leur politique d’achat publique sur le prix d’achat et non pas sur le coût de fonctionnement, ce qui rendrait les équipements étrangers plus compétitifs.
« Nous profitons aussi des mesures favorables des gouvernements américains et européens », relativise Peng Xiaofeng, PDG de LDK Solar.
Ce milliardaire vert militant (voir encadré) est persuadé que, d’ici à quinze ans, le photovoltaïque sera la première source d’énergie au monde.
Autre point de friction, les «terres rares», cent dix-sept métaux introuvables purs, difficiles à raffiner et nécessaires à de nombreuses industries environnementales.
Le pays, qui dispose d’un quasi-monopole sur ces matières premières, prévoit de cesser l’exportation de certaines d’entre elles à l’horizon 2014, à la grande inquiétude de l’Union européenne notamment.
Pour en savoir plus :voilà le lien permanent vers cet article de Emilie Torgemen paru dans La Tribune :
http://www.latribune.fr/green-business/l-actualite/1024160/
chine-un-pollueur-decide-a-etre-le-leader-des-technos-vertes.html
C’est un premier pas significatif. l’un des plus gros pollueurs au monde vient de prendre conscience des nuisances liées au mode de développement emprunté. C’est un pays dit émergent. mais ô combien puissant. Certes, ce virage s’accompagne de licenciements (fermetures d’usines), mais c’est un signe fort vis à vis des super puissants comme les USA.
La Chine va fermer 2 087 usines (selon les chiffres officiels). Ces entreprises sont toutes de grosses consommatrices d’énergie (métallurgie, fabrique de ciment ou de papier). Délai imparti : fin septembre…2010.
Si la première idée qui vient à nous, occidentaux, est de savoir où et comment seront reclassés les salariés, la logique qui a conduit la Chine à cette action est simple : le pays est devenu en 2009 le pays le plus pollueur de la planète en valeur absolue. Tout en restant encore très loin derrière les États-Unis ou l’Europe si l’on mesure les émissions de gaz à effet de serre par habitant.
La Chine, qui avait quelque peu traîné les pieds à Copenhague, compte bien montrer qu’elle est capable de réduire de 20 % la consommation d’énergie. Pourquoi un tel revirement ? Certes, il y a la volonté d’améliorer son image de marque, d’autant plus que la presse internationale a braqué ses projecteurs sur son développement. Mais c’est probablement aussi pour continuer à se développer, mais autrement. Il se peut que cette prise de position écologique repose également sur une volonté de restructuration industrielle. La Chine semble donc être à la première étape d’une modernisation d’ensemble de ses unités de productions.
« Ce milliardaire vert militant (voir encadré) est persuadé que, d’ici à quinze ans, le photovoltaïque sera la première source d’énergie au monde. »
Il y a encore beaucoup de travail pour y arriver je crois. L’Allemagne est bien partie, mais qu’en est-il du reste du monde ?