Conférence environnementale – Et l’on reparle schiste et nucléaire !

 

   Deux jours après la conférence environnementale organisée par le gouvernement, le ministre du Redressement productif a relancé lundi le débat, hautement sensible en France, sur l’avenir du nucléaire et des gaz de schiste, dans une interview au Monde.

 

Arnaud Montebourg, dont les prises de position ces derniers mois ont hérissé les écologistes, salue certes le cap plus favorable à leurs revendications donné par le président François Hollande et le Premier ministre Jean-Marc Ayrault.

 

Il n’en réaffirme pas moins que cette inflexion « ne veut pas dire que le nucléaire est abandonné… Au contraire. Nous construisons l’EPR de Flamanville et nous exportons cette technologie à l’étranger ».

 

S’il convient de la nécessité de rééquilibrer la place de l’atome dans le mix énergétique, il juge « irréaliste de vouloir diminuer le nucléaire et le pétrole tout en trouvant de l’argent pour financer les (énergies) renouvelables ».

 

Et si François Hollande a condamné l’exploitation par la fracturation hydraulique des gaz de schistes dans un discours devant la conférence environnementale qui a été bien accueilli par les écologistes, il n’en a pas pour autant renoncé définitivement à cette ressource, soutient-il.

 

Il veut en reparler … encore !

 

« Si la recherche évolue sur cette technique, il sera bien temps d’en reparler », ajoute-t-il.

Il rejoint sur ces deux chapitres des déclarations faites ce week-end dans le Journal du Dimanche par le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault.

 

Le dirigeant syndical a regretté l’annonce « précipitée », selon lui, par François Hollande de la fermeture en 2016 de la centrale nucléaire de Fessenheim, la plus ancienne en fonction en France – une revendication des écologistes.

 

Pour Bernard Thibault, cette fermeture ne sera acceptable que si elle est « socialement gérable ».

Il estime également qu’il n’y a pas de solution de remplacement crédible dans l’hypothèse d’une fermeture accélérée des centrales nucléaires françaises.

 

« Il ne faudrait donc pas que la solution apportée à certains problèmes soit seulement le résultat de coalitions plus politiques qu’efficaces pour l’avenir du pays », avertit le secrétaire général de la CGT, pour qui la porte aux recherches dans le domaine des gaz de schiste ne doit pas être refermée.

 

Transitiono-sceptique

 

Dans son interview au Monde, Arnaud Montebourg estime que le débat sur la transition énergétique va constituer « une opération vérité sur le coût des énergies vertes ».

 

« Les Allemands ont du mal à les financer et les Espagnols s’y sont endettés à hauteur de 25 milliards d’euros.

En France, il faut faire attention qu’EDF ne porte pas seul cette charge du service public de l’électricité, qui pourrait se transformer en bombe à retardement ».

 

Il estime qu’il faudra « déréglementer » et cite l’exemple « absurde » de l’interdiction faite aux agriculteurs d’installer des panneaux photovoltaïques sur leurs bâtiments agricoles.

 

Il plaide enfin pour la création d’une communauté européenne de l’énergie renouvelable à l’image de ce que fut la Communauté européenne du charbon et de l’acier, ancêtre de l’UE, et « financée avec de la dette » déconnectée des critères de Maastricht.

 

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