Ces entreprises pharmaceutiques qui nous tuent

 

La revue Prescrire vient de gagner un de ses combats: enfin le « Mediator » a été retiré du marché.

Elle donne trois nouveaux noms de produits dangereux.

 

Prescrire a gagné : le Mediator vient d’être retiré du marché.

Après avoir causé la mort de patients.

 

De combien de patients ?

On ne le saura pas tout de suite ; et peut-être même pas du tout.

 

Aujourd’hui, la revue dénonce les méfaits de 3 autres médicaments.

 

En premier lieu, le buflomédil, commercialisé depuis 20 ans en France.

On  retrouve ce produit sous les marques Fonzylane et Buflomédil EG.

 

Il provoque de graves effets secondaires (cardiaques et neurologiques, notamment en cas d’insuffisance rénale).

Ceux-ci sont parfois mortels.


Selon la revue Prescrire, c’est un médicament « sans intérêt thérapeutique démontré ».

 

« Un compte rendu de la Commission nationale de pharmacovigilance de l’Agence française du médicament (Afssaps) a révélé que plusieurs dizaines de cas d’effets indésirables graves avec ce médicament, dont plusieurs mortels, ont été notifiés entre 2007 et 2009. (….).

 

Plutôt que de retirer ce médicament du marché, les autorités ont décidé de retirer uniquement le dosage fort.

La consommation de ce médicament a baissé de moitié entre 2006 et 2009, mais manifestement cela n’a pas suffi à mettre les patients à l’abri.

 

Combien de victimes faut-il encore aux firmes concernées ou à l’Afssaps pour décider de retirer ce médicament du marché ? »


500 HÉPATITES A CAUSE DU MÉDICAMENT


Prescrire dénonce un anti-inflammatoire « pas plus efficace que de nombreux autres » : le nimésulide (Nexen et autres noms de marque) « encore commercialisé malgré des hépatites graves », plus de 500 selon un rapport de la Commission d’autorisation de mise sur le marché européenne.

 

Ce médicament a été retiré du marché en Finlande et en Espagne en 2002, en Argentine, en Belgique, en Irlande, à Singapour. 

Mais pas en France.

 

Comme pour le buflomédil, les autorités ont  abaissé non pas les doses, mais la durée maximale de prescription.

 

Autre produit dangereux : la vinflunine (Javlor), un anticancéreux utilisé dans le traitement de certains cancers avancés de la vessie qui présente « une balance bénéfices/risques défavorable » caractérisée par « de fréquents troubles sanguins, parfois mortels, des troubles intestinaux, neurologiques, ou cardiaques ».


SURÉVALUATION DU PRIX DE VENTE


Prescrire dénonce le « prix très élevé » (et même un « prix déconnecté de la qualité des soins ») et pourtant accepté par les pouvoirs publics pour ce médicament « à éviter ».

 

« Quand la vinflunine est vendue par la pharmacie de l’hôpital aux patients non hospitalisés, la dépense médicamenteuse toutes les 3 semaines d’un traitement pour un adulte de 1,70 m et 65 kg par vinflunine est d’environ 2 040 euros hors taxes.

Avec le paclitaxel (Taxol° ou autre), un recours dans ces cancers de la vessie, la dépense est de 495 euros soit environ 4 fois moins ».


LA MOITIÉ DES MÉDICAMENTS NE SERT A RIEN… MÊME PIRE, PEUVENT ÊTRE DANGEREUX !


La radio française Europe 1 interrogeait mardi le Professeur Philippe  Even (président de l’Institut Necker), qui confirmait : les médicaments pointés par la revue Prescrire doivent être retirés du marché.

« Je n’ai jamais vu la revue Prescrire se tromper ».

 

Pour lui, il n’y a aucun doute, les deux premiers doivent être retirés du marché et surtout, ils n’auraient jamais dû être mis sur le marché.

 

Le constat du professeur est accablant : sur environ 5.000 médicaments disponibles en France, près de la moitié « ne sert à rien et n’est pas totalement dépourvue de complications.  

 

Un quart a une vraie utilité et un autre quart est vraiment indispensable ».


PRESCRIRE CONTINUE SON COMBAT


Le travail entrepris par Prescrire  va se poursuivre : à chaque numéro, sera donné le nom d’un ou de plusieurs médicaments plus que dangereux.

 

Petite précision : Prescrire  est un journal indépendant, uniquement financé par les abonnements, pour s’éviter le diktat imposé par les publicitaires.

 

Par ailleurs, le journal rappelle que des alertes avaient été  émises dans les premières années de mise sur le marché de différents produits (notamment le médiator et les deux premiers aujourd’hui cités), mais personne n’a voulu en tenir compte.

 

Car, semble-t-il, il est plus facile de mettre un médicament sur le marché que de le retirer.


LE LOBBY PHARMACEUTIQUE


Après le Médiator, ce sont encore de nouveaux exemples de dérive, au profit des firmes.

Comment des autorités médicales peuvent-elles permettre que le doute ne bénéficie pas aux patients mais aux entreprises ?

 

Ont-elles oublié le principe éthique de base de la médecine depuis Hippocrate: d’abord ne pas nuire.

Aujourd’hui, tout n’est que question de rentabilité : sur l’entreprise fabriquant le médiator, le professeur Even expliquait :

 

« On est en face d’une entreprise industrielle internationale puissante qui a la volonté de ramasser chaque année 10, 15, 20% de retours sur investissements.

Plus élevé que toutes les autres.

C’est devant les assurances, devant les banques, devant les pétrolières.

C’est un lobby fantastiquement fort ».


LE RÔLE DU POLITIQUE


N’y aurait-il pas non plus une certaine confusion pour ne pas dire une confusion certaine des pouvoirs ?

En effet, pourquoi reviendrait-il à la sphère politique de nommer le président de la haute autorité de santé ?

 

Cela ne devrait-il pas être une question à traiter entre professionnels ?

Probablement que oui.

 

Car ces mêmes professionnels n’ont pas manqué de critiquer la HAS pour son manque d’audace, de réactivité et d’indépendance dans la gestion de certaines crises sanitaires comme celle de la grippe A ou encore celle du médiator.

 

Le fait d’être nommé par l’Elysée crée indubitablement des liens qu’il conviendrait, peut être, de voir disparaître.

                                         

Article vu 3 747 fois
1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles (Pas encore de votes)
Loading...

3 Commentaires sur

Ces entreprises pharmaceutiques qui nous tuent

  • Jean-JacquesNo Gravatar |

    la loi prévoit elle que l’on puisse porter plainte contre ces labo pour mise en danger de la vie d’autrui? ou contre le gouvernement pour non assistance à personne en danger?

  • une reunionnaise en metropoleNo Gravatar |

    post1 faut pas rever, ces gens là sont protégés.Tout cela fait peur quand meme.Nos vieux sur notre ile, avant prenaient des « herbages », ils appellaient cela ce melanges de plantes.Je ne pense pas que les tisanes dans une boite en sachets à infuser, sont aussi efficaces que les herbages? C’est vrai, quand vous avez fini de lire les effets indesirables d’un medicament, vous n’avez plus envie de le prendre.J’ai un proche qui prenait un medicament pour la prostate,qui en meme temps lui « totochait » les intestins et l’estomac, dur dur.
    Les medicaments ce sont un bon tiroir caisse , çà enrichit beaucoup de monde.Des fois, quand on a mal à la tete, des petits bobos, on prends des medicaments.En hiver, des sirops pour la grippe, des pastilles pour la gorge, des cremes pour des erytemes et tout, on achete soi meme, sans remboursement rien.
    J’espêre que les medicaments que les pharmacies donnent sans ordonnance, ne sont pas trop dangereux quand meme.

  • quinzanosNo Gravatar |

    j’ai longtemps pris du nexen et aujourd’hui j’ai un gros ulcère au colon et je souffre de douleur de ventre car inflamation et je ne peux plus rien prendre pour mes douleurs de dos et de genoux

Vous avez une opinion ? Laissez un commentaire :

Nom *
E-Mail *
Site Web