15
2010
Bourse doctorale : Didier Robert va-t-il oser désavouer son vice-président Frédéric Cadet ?
Catégorie : Fonction publique - Éducation, POLITIQUE LOCALE
La Commission permanente du Conseil régional va demain mardi examiner le rapport n°623 relatif aux allocations régionales de formation doctorale.
Il s’agit d’un véritable test sur la capacité du nouveau président de la Région de s’élever au-dessus du clanisme politique, qui a été consacré par son vice-président Frédéric Cadet.
Le doute est légitime car le rapport présenté confirme les éléments qui ont fait débat publiquement :
Ainsi, il est proposé à la commission permanente, de valider les listes de candidats :
– au titre du dispositif général,une liste principale de 17 noms et une liste complémentaire de 4 noms,
– et au titre du dispositif coopération régionale, une liste principale de 4 noms et une liste complémentaire de 3 noms .
Ces listes ont été présentées en commission sectorielle après que des modifications aient été apportées par 3 conseillers régionaux de la majorité Robert, Frédéric cadet, David Lorion et Huguette Vidot, au classement établi par le comité local d’expertise, composé de représentants de l’Université.
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Des étudiants avec avis très favorable ou favorable… éjectés !
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Le rapport présenté aux élus est particulièrement confus dans la forme et ne mentionnent pas explicitement ces modifications, ni la motion présentée par les élus de l’alliance en séance plénière, qui attirait l’attention sur le risque de dérive « politicienne » dans le domaine de la recherche universitaire.
Pourtant, ces modifications concernaient la liste principale du dispositif général :
– sur les 10 candidats et sujets ayant obtenu de la part du comité d’expertise un avis très favorable, 4 sont éjectés, et 1 est repoussé en liste complémentaire,
– parmi les 13 candidats et sujets ayant fait l’objet d’un avis favorable, 2 sont éjectés et 3 sont renvoyés en liste complémentaire,
– en revanche, 3 candidats et sujets ayant fait l’objet d’un avis réservé sont réintégrés dans la liste principale,et un candidat non éligible pour un motif lié à l’âge est réintégré.
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Des arguments qui ne tiennent pas
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Le rapport met en exergue 2 critères d’appréciation découlant des orientations de la Région, pour tenter de « justifier » les choix des élus, et modifiant partiellement les choix des experts :
– l’innovation et la structuration de cluster dans les domaines du tourisme, des biotechnologies, de l’énergie, de la pêche-aquaculture-eau, des tic et du numérique,
– et le lien formation/insertion professionnelle.
Cet argument ne tient pas !
D’une part, sur le fond, les clusters ne recouvrent pas l’ensemble des sujets représentant un intérêt pour la recherche et le développement durable :
ainsi, le choix fait par des élus d’écarter des sujets relatifs à l’identité réunionnaise ou aux glissements de terrain est absolument contraire à l’intérêt que ces sujets représentent au regard des enjeux du développement de La Réunion.
D’autre part, comment justifier de la part de ces élus la réintégration d’un sujet sur l’illettrisme qui ne correspond pas à leurs fameux clusters ?
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Des élus régionaux en « conflit d’intérêts »
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Sur le plan des principes, c’est la légitimité même du comité d’expertise, pourtant mis en place par la Région, qui est mise en cause : le travail du comité d’expertise est désormais placée sous la tutelle d’un super comité « d’élus-experts ».
Ce « machin » serait composé de Frédéric Cadet, David Lorion et Huguette Vidot, alors même qu’un rapport de la commission permanente visant à intégrer ces 3 personnes dans le comité d’expertise avait été, par sagesse, retiré.
Il est manifeste que MM Cadet et Lorion, professeurs à l’Université, mais aussi élus régionaux, sont en situation de « conflits d’intérêts ». Or, le rapport présenté à la commission permanente, les installe comme des super-élus et super-experts.
Certes, on doit tenir compte de l’argument avancé par la Région selon lequel le Comité d’expertise n’est pas « neutre » dans l’absolu, et que son travail ne doit pas priver les conseillers régionaux de toute prérogative et marge d’appréciation.
Mais les règles doivent être claires pour que la Région ne soit pas accusée de combines et favoritisme.
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Un veritable test pour didier robert
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L’alternative posée à la commission permanente est simple :
– soit elle respecte le travail du comité d’expertise et réintègre les 5 candidats injustement exclus , tout en se réservant éventuellement la possibilité de rajouter à la liste des 17 retenus par le comité d’expertise, d’autres candidats dont elle estime que les sujets sont d’un intérêt manifeste pour la Région (il faudra alors que la Région assume le surcoût budgétaire),
– soit elle valide le nouveau classement établi discrétionnairement par la « triplette » Cadet-Lorion-Vidot, et elle prend alors le risque de créer un précédent ouvrant un conflit avec l’université , le monde de la recherche et les étudiants, et susceptible de remettre en cause le fonctionnement d’un dispositif qui jusqu’à maintenant était considéré comme exemplaire.
C’est donc un véritable test pour Didier Robert sur la caution ou non de l’attitude partisane de ses collègues de la majorité. Réponse demain. Affaire à suivre…
le clanisme est une marque de cette politique: il suffit de voir d’où sont originaires bien des personnes embauchées à la région pour s’en convaincre: une immense majorité habite … la circonscription de Robert … pardon de Mme Farreyrol
la neutralité ne fait donc pas partie du mode de fonctionnement de cette équipe
dans d’autres régions la région ne verse pas des bourses comme ça, y’a qu’a la réunion qu’on le fait. c’est bien. mais c’est pas Robert qui l’a mis en place, c’était avant lui. avant, on n’avait jamais entendu dire qu’il y avait des mécontents, car c’est les experts qui étaient écoutés, maintenant, ce sont les élus les experts… c’est nul
Rejeter une étude sur les glissements de terrain, parce qu’il n’y a pas de cluster? c’est stupide.
sur la question de l’identité réunionnaise, cela ne se justifie pas non plus… mais cela relève quand même de leur vision de l’histoire de La Réunion: un kréol qu’il ne faut pas écrire (ou même parler) à en croire Mme Farreyrol, la place faite à la « culture dominante » et au patrimoine issu des classes dominantes également.
mais en tout état de cause, s’arroger tous les pouvoirs comme le fait Frédéric Cadet est innaceptable
il y a dans cette affaire – symbole d’une manière incroyable de gouverner – un élément positif: la mobilisation des jeunes de l’UNEF: elle n’a jamais faibli. les étudiants sont déterminés à défendre leurs droits.
dans ce marasme – et le mot est extrêmement faible pour décrire la situation -, voir les jeunes monter au créneau et prendre leur avenir en main est réconfortant
M Cadet avance des arguments pour expliquer le choix « politique » de la Région contre l’avis « technique » de la commission. Mais, il le fait a posteriori. Pourquoi n’avoir pas fixé les règles du jeu en amont?
En réalité, son attitude ressort d’une bataille d’ego entre deux présidents d’université, l’actuel et l’ancien, Cadet. Les doctorants vont le payer