PS d’hier, PS d’aujourd’hui : il y a comme un hiatus ! Et quid du PS de demain ?


   J’ai retenu deux déclarations datant de dimanche, et qui, somme toute, aboutissent à ce constat : le PS d’hier est plus à gauche que le PS d’aujourd’hui.

 

Le ministre du Travail Michel Sapin, interrogé dimanche sur radio J, a insisté sur la nécessité de réduire les déficits publics.

Il n’y a rien de surprenant à cela. 

 

Objectif majeur : réduire les déficits publics. Même au détriment… 

 

Il reste ainsi fidèle à son chef de file, François Hollande.

Sauf qu’il en a rajouté une couche en parodiant… François Fillon : la France est «un Etat totalement en faillite».

 

Et Michel Sapin de poursuivre : « C’est la raison par laquelle il a fallu mettre en place des programmes de réduction des déficits et aucune sirène ne doit nous détourner de cet objectif de la diminution des déficits, c’est fondamental pour le financement de notre économie, et la création d’emplois».

 

Bien sûr, il concède qu’il existe bien « une urgence sociale et une urgence économique ».

Mais la suite de ses déclarations indiquent le sens dans lequel penche son idéologie.

 

Car il trouve bien que le gouvernement ait «pris des décisions immédiates en terme de relance de l’Europe de la croissance, de politique d’emploi (…) et en même temps agir dans la durée».

 

Alors ça c’est fort !

Quelle croissance ?

 

Quelle politique de l’emploi ?

Avec le gel des salaires et l’augmentation automatique du SMIC, sans coup de pouce ?

 

Rocard : le retour 

 

L’autre déclaration, c’est celle parue dans le Journal du Dimanche, et qui émane de l’ancien Premier ministre, Michel Rocard.

Selon Michel Rocard, à la maison France, «il y a le feu».

 

Pour l’ancien Premier ministre, «Aussi longtemps que nous n’aurons pas fait accepter à nos partenaires européens un ralentissement dans la réduction de la dette, nous serons sous contrainte».

 

Quelle belle différence d’approche !  

 

Rocard convient bien sûr que « La première des urgences, c’est de faire baisser le chômage. La seule façon d’y parvenir est de réduire le temps de travail ».

 

Il le reconnaît lui-même : « ce sujet est un tabou ».

Ce qui n’empêche pas, selon lui, de demander à ce que la réflexion «s’ouvre à nouveau ».

 

Est-ce la fin des 35 heures ? 

 

Peut-on conclure que nous allons vers la remise en cause des 35 heures ?

Réponse de Michel Rocard : 

« En France, les salariés travaillent en moyenne 36,5 heures par semaine, contre moins de 33 heures en Allemagne et moins de 31 aux Etats-Unis.

Il faut y parvenir par la négociation, en réduisant les cotisations sociales des entreprises ».

 

Ça, sauf erreur, c’est le but du plan compétitivité du gouvernement.

 

Mais Rocard veut un « ralentissement » dans la politique rigoureuse de réduction des déficits :

« Regardez où en sont les moteurs de la croissance.

La consommation est en panne à cause du chômage, 

l’investissement aussi puisque les perspectives sont nulles,

les exportations sont en berne car l’Europe est en récession et

la dépense publique est contrainte par l’objectif de réduire les déficits ».

 

Remède du docteur Rocard :

« Je dis qu’il faut travailler plus tous collectivement pour gagner plus collectivement.

Ce qui permettra de réduire un peu la durée de chacun.

Si les partenaires sociaux s’en saisissent, Hollande n’ira pas contre ».

 

Travailler moins pour gagner plus ?

Voilà qui nous change de ce que l’on a entendu les 5 dernières années et ce qui est sous-entendu depuis mai dernier.

 

Alors, quelle solution le gouvernement va-t-il choisir ?

 

Car « La gauche n’a plus droit à l’erreur » pourrait-on dire en reprenant le titre du livre que Michel Rocard vient de publier avec un autre socialiste, économiste de son état, Pierre Larrouturou.

 

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1 Commentaire sur

PS d’hier, PS d’aujourd’hui : il y a comme un hiatus ! Et quid du PS de demain ?

  • franchementNo Gravatar |

    Pourquoi critiquer le PS qui parle de réduction de déficit public? Alors que certaines personnes quand ils étaient au pouvoir ont dilapidé l’argent public….

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