Édifiant ! En outre-mer : une personne sur trois est couverte par l’un des dix minima sociaux

 

   Le 17 octobre 2011, 25e édition de la journée internationale du refus de la misère.

 

25 ans qu’une telle manifestation était organisée à travers le monde.

25 ans que chaque année, la presse évoque la détresse, la misère de milliers de femmes, d’hommes et d’enfants.

 

Et pendant 364 jours, la misère est reléguée dans les pages intérieures, dans des encadrés ridicules et minuscules.

 

La Journée mondiale du refus de la misère a été créée en 1987, à Paris, sur le Parvis des Droits de l’Homme et des Libertés, au Trocadéro, à l’initiative du Mouvement ATD Quart Monde et de son fondateur Joseph Wrésinski.

 

Sauf peut-être lorsqu’il y a des élections, là on en parle.

 

Mais est-ce vraiment une priorité pour certains ? Pour le gouvernement UMP en particulier.

Chacun sait bien que la réponse est « non ».

 

Même si un certain 17 octobre, Sarkozy s’était

« engagé à réduire la pauvreté d’un tiers en cinq ans et à publier chaque année un tableau de bord pour rendre des comptes aux Français ».

C’était en 2007.

 

4 ans plus tard, la situation a considérablement empiré. À tel point que le gouvernement ne veut plus donner un seul chiffre. Silence total.

 

Mais il y a des chiffres et ceux-ci parlent d’eux-mêmes

 

Selon le CREDOC, 56 % des ménages pauvres (revenus mensuels inférieurs à 60 % du revenu médian) ont en moyenne 250€ par mois de reste à vivre.

 

Rappels : En 1988, le RMI était évalué à 50% du SMIC, le RSA (socle) est maintenant à 43% du SMIC.

 

Montant du RSA socle pour une personne : 466 euros (auquel il faut retirer 56 euros de forfait logement).

Montant du RSA socle pour deux personnes : 700 euros (moins 112 euros de forfait logement).

Montant du RSA socle pour une famille avec deux jeunes enfants : 980 euros (moins 138 euros de forfait logement).

 

ATD Quart Monde constate que la situation s’aggrave. 

 

Aujourd’hui, 8,2 millions de personnes (13,5% de la population vivant en France) vivent avec moins de 954 euros par mois soit +0,5% entre 2008 et 2009 qui sont de plus en plus pauvres.

 

4,5 millions de personnes vivent avec moins de 795 euros par mois. Leur niveau de vie a encore reculé de 1,1% entre 2008 et 2009.

 

Le Conseil Economique Social et Environnemental national a publié un rapport soulignant l’impact du milieu social sur la réussite scolaire : un élève sur 5 sort du système scolaire sans diplôme.

 

Cet impact du milieu social sur la réussite scolaire grandit : un enfant d’ouvrier est plus en échec scolaire aujourd’hui qu’il y a 20 ans.

 

Dans les années 90, il avait 10 fois moins de chances d’aller au Bac qu’un enfant de cadre, dans les années 2000 il a eu 15 fois moins de chance.

 

Lutter contre la pauvreté… avec la précarité !

 

Pour tenter de résoudre la pauvreté, le gouvernement UMP, Sarkozy en tête, fait du … précaire.

Un exemple, même si celui-ci ne concerne pas directement La Réunion : 2,5 millions d’euros sont dépensés par jour en hébergement pour loger de façon précaire des familles.

D’où cette question : ne vaudrait-il pas mieux construire des logements sociaux accessibles à ces familles ?

 

Mais, de manière générale, le constat est là : la part du logement social baisse en France (15,7% en 2010, contre 16,5% en 1999).

Comme la proportion de logements sociaux à loyer très accessible.

 

Depuis 2007, le chômage a, lui, augmenté. Le taux de chômage est de 35% en zone urbaine sensible contre 17% en moyenne nationale.

L’écart s’est accru depuis 2007 (source IGAS).

 

Autre constat publié par GECODIA, début octobre : 

«  Le nombre de personne en situation de forte précarité augmente encore en France.

Le nombre d’allocataires d’un minima social continue sa progression au deuxième trimestre 2011, à 2.462 665 personnes, soit +27.426 allocataires sur le trimestre (+1,1 %).

Depuis sa mise en place mi-2009, le nombre de personnes percevant au moins une aide progresse en moyenne de 1 % par trimestre. 

Cette hausse est principalement liée à la progression des personnes ayant droit au RSA.

On compte 2.023.467 allocataires du RSA en France à la fin du 2e trimestre 2011, en hausse de 17 252 allocataires sur le trimestre ».

 

De fortes inégalités régionales


Geocodia analyse :

 

« Cette statistique est le reflet de celle du chômage de longue durée en France.

Les créations d’emploi, en France, restent bien trop faibles pour permettre de stopper la hausse du chômage de longue durée ainsi que de réduire la grande précarité.

Cette tendance devrait persister avec l’arrivé en fin de droit d’une partie des chômeurs ayant plus de 2 ans d’ancienneté à Pôle Emploi (760.000 personnes en août 2011) ».

 

Et Geocodia souligne :

 

« Au niveau des régions françaises, la progression reste explosive dans les DOM (+30% sur un an pour les 4 régions), plus particulièrement pour la Guyane (+40%) et La Réunion (33%).

Ce résultat est dû au lancement  du RSA au début de cette année dans ces territoires.

Un effet de base perturbe l’évolution en variation annuelle. Ce bond est proche de celui observé en métropole mi-2009 ».

 

10 ans d’observation de la misère !


Quant à l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale, il a publié « bilan de 10 ans d’observation de la pauvreté et de l’exclusion sociale à l’heure de la crise »

Avec ce constat :

« La crise économique actuelle risque d’avoir un réel impact sur la situation des ménages pauvres ».

 

Puis ce paragraphe concernant la pauvreté dans les départements d’outre-mer : 

 

« La situation des DOM reste particulière en matière de chômage et de pauvreté.

En dépit d’un taux de croissance moyen supérieur à 3 % au cours des dix dernières années, le chômage reste nettement supérieur à celui de la métropole, puisqu’il touche près d’un quart de la population active (de 20,6% en Guyane à 24,5% à La Réunion).

Si l’on inclut les ayants droit, une personne sur trois est couverte par l’un des dix minima sociaux, contre moins d’une personne sur dix en métropole. (…) ». 

 

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6 Commentaires sur

Édifiant ! En outre-mer : une personne sur trois est couverte par l’un des dix minima sociaux

  • Jean-JacquesNo Gravatar |

    Des chifffes édifiants, effectivement
    les injustices sont de plus en plus grandes, et c’est bien de la responsabilité de Sarkozy, de sa politique inhumaine, anti sociale
    vivement 2012 mais soyons lucides, Hollande a devant lui une tâche considérable, comment va t il pouvoir s’en sortir?
    pas d’illusion, ça risque d’être encore très difficile pour les 10 ans à venir

  • TwiggyNo Gravatar |

    Une façon « efficace » de combattre la misère : interdire aux gens de fouiller dans les poubelles sous peine d’amende(décret du maire dans une municipalité UMP…)sans se demander pourquoi ils en sont réduits à cette extrémité !

  • ùXBäNo Gravatar |

    les difficultés économiques ne sont pas les mêmes pour tout le monde ,à la réunion ! la sur-rém des fonctionnaires actifs et retraités représente 600 millions d’euros pour environ 60 mille agents.
    si on prenait 1/3 de cette somme pour la redistribuer aux 150000 personnes en dessous du seuil de pauvreté , on pourrait donner 100 euros par mois à ces personnes sans , je pense mener les agents publics à la faillite.
    par ailleurs , cet argent au lieu de terminer dans
    de l’immobilier hors de prix ou dans des voyages à maurice repartirait directement dans le circuit économique , car on voit mal des gens vivant au seuil de pauvreté profiter de ces sommes pour emplir leur bas de laine , leur épargne ou leur
    asurance-vie.

  • EdouardNo Gravatar |

    @üxBä
    trakas pa, la surrémunération, va bientôt être de l’histoire ancienne. c’est dans l’air du temps;

    une redistribution A LA REUNION de la surrémunération, oui.
    mais à condition que cet argent RESTE à La Réunion.

    c’est peut être sur ce point là que cela va être le plus difficile. le principe d’une redistribution est intéressant, sa mise en application risque d’être compliquée.

    qui se chargerait de cela? sous le contrôle de qui? de l’Etat? d’une collectivité?

    mais l’idée mérite qu’on lance le débat. Sur ce blog, par exemple, et ailleurs.

  • ùXBäNo Gravatar |

    @Edouard
    je me tracasse un peu car la vie chère est un véritable fléau! et je crois que 20% de vie chère est un seuil incompressible en raison de notre éloignement pour les produits importés et aussi des quantités trop faibles pour que les produits locaux soient vraiment compétitifs , d’autant plus que notre statut nous rend peu compétitifs en termes de coûts de production avec les états de la zone….et il y a aussi les situations de monopole abusives qui imposeraient un contrôle sur la formation des prix,exemple les carburants.
    je ne suis pas juriste , mis je sais que tout problème juridique se règle en changeant le texte.
    ce n’est qu’une question de volonté politique !
    je pense qu’une part (ou la totalité) de la sur-rémunération pourrait-être abondée à la fois par l’état et aussi par les instances régionales qui
    la payent( cr , cg , mairies ) vers un fond qui pourrait être géré au niveau de la caf en créant les emplois nécessaires pour le gérer,ou bien du
    conseil général car le social y est une mission.
    ensuite , on pourrait redistribuer les sommes en fonction des revenus sur la base d’un taux de 25%en plafonnant le montant à 500 eur nets mensuels.
    il serait stratégiquement judicieux de « ficeler » le système en sorte qu’il bénéficie au plus grand nombre avant qu’on nous le supprime totalement!
    il parait que la compta publique est compliquée ?
    réformons la !

  • ùXBäNo Gravatar |

    en complément de mes précédents posts :
    un autre avantage non-négligeable qu’entrainerait
    une réforme du système telle que je la défends serait l’incidence favorable que cela indurait pour l’emploi local , car il est indéniable qu’une
    partie des fonctionnaires mutés de métropole sont motivés par ces avantages financiers exagérés !

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