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2010
Jeunes diplômés : « France, que fais-tu de ta jeunesse ? »
Catégorie : Social
Le Monde Magazine a publié récemment un dossier sur le problème d’emploi pour les diplômés avec le titre évocateur suivant : « France, que fais-tu de ta jeunesse ? »
Même résumés, ces articles parlent fort. Exemple :
Erwan Madec, après un BAC S avec mention, a obtenu un master 2 en archéologie.
Trois ans après la fin de son cycle universitaire, il cumule 5 emplois :
assistant d’éducation dans un internat,
surveillant dans une cantine scolaire,
accompagnateur à la scolarité dans une école primaire ,
intervenant en école ouverte auprès de collégiens et de lycéens, et enfin
professeur d’informatique dans …une association.
À l’arrivée, 46 heures par semaine pour …le SMIC !
Question facile de certains sceptiques : a-t’il pensé aux débouchés au terme de ces études ?
En fait, en 2001 a été votée la Loi sur l’archéologie préventive, censée ouvrir des pespectives d’avenir pour des jeunes qui, de surcroît, doivent quand même être passionnés par cette filière.
Le pire, c’est que des dizaines de milliers d’euros ont été dépensés par les parents de Erwan Madec (logement, nourriture, transports, …).
Certes, sa mère, contrôleuse du Trésor avant de partir à la retraite, avait un peu de moyens.
Mais elle rappelle que sa propre mère ne voulait pas entendre parler d’études pour sa fille, dont les professeurs avaient pourtant souhaité qu’elle intègre maths sup, puis maths spé !
Échec par manque de moyens.
Et les parents Madec d’observer alors qu’il n’y a « pas de différence avec notre génération ».
Son mari et elle, sans diplôme, ont eu de suite du boulot.
Leurs enfants ont fait des études longues, mais ils mettront sans doute des années avant de décrocher un travail stable.
N’est-ce pas dans ces conditions un encouragement de nos gouvernants à ce qu’une élite seulement puisse en toute sécurité envisager de longues études ?
Ne retrouve-t’on pas cet état d’esprit pour la politique en matière de santé, ou des retraites ?
Combien de « Madec », dans une telle situation, voire pire, en France continentale, et en outre-mer ?
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La plus jeune députée européenne est Danoise, elle s’appelle Emilie Turunen, et a 26 ans. Elle a présenté à ses collègues, lundi 5 juillet, un rapport visant à « relancer l’emploi des jeunes, diplômés ou non ».
Elle espère faire baisser un taux de chômage deux fois plus élevé que pour le reste de la population. Dans un entretien (consultable sur le site http://www.europarl.europa.eu), elle pointe du doigt les stages : « Le nombre de stages a augmenté dans des pays comme la France et l’Allemagne alors que dans le même temps, le nombre d’emplois a diminué. Cela montre bien que les stages prennent la place des emplois. Il ne s’agit pas de quelques cas mais d’une tendance majeure. Il est crucial que les stages gardent une vocation éducative : ils ne doivent pas remplacer les emplois. Dans mon rapport, nous demandons la mise en place d’une Charte européenne de qualité pour les stages. Il faut une convention de stage qui s’assure que le stage est effectué durant la formation et non à l’issue de celle-ci, qu’il ne dure pas plus de six moi set qu’il ne remplace pas un véritable emploi ».
Elle poursuit : « Il ne faut pas sous-estimer les dégâts du chômage. C’est comme un message de la société vous disant qu’on n’a pas besoin de vous. Il y a beaucoup d’études sur cela et l’une d’entre elles explique qu’aujourd’hui, on ne tient plus les hommes politiques ou la société pour responsables du chômage, mais on s’en prend à soi-même. Suis-je suffisamment bon ? Cela devient une crise individuelle et non collective. Pour la société, c’est un immense défi. Le chômage lui coûte extrêmement cher. Nous mettons nos économies en danger en ne luttant pas assez contre le chômage des jeunes ».