Rétrospective 16 – Social – À propos des Assises de l’Urgence Sociale organisées par le Département (24 août 2011) Vu 658 fois

 

  Grâce au partenariat entre la commune du Port, la Fondation Abbé Pierre et la SIDR, Oulifa et ses sœurs ont pu quitter le bidonville pour vivre dans un logement décent. « Unissons-nous face à la misère », disait l’Abbé Pierre. (photo S.L.)

14 mai 2010 – 27 juin 2012

Voilà maintenant plus de deux ans que je partage avec vous mes points de vue sur ce blog.

Plus de 1000 visites quotidiennes, parfois jusqu’à près de 3500.

 

J’y trouve là motif à poursuivre mon exercice, qui nécessite d’une part approfondissement de mes connaissances, et d’autre part effort de présentation pour vous les restituer le plus fidèlement possible.

 

J’éprouve un grand plaisir à tenter de diversifier les rubriques, et de rester fidèle à une ligne de conduite : ne pas succomber à la facilité, ne pas tomber dans l’excès de langage, ne pas me laisser aller à l’invective.

 

Vous comprendrez donc aisément que je me refuse à publier des commentaires dont les auteurs s’égareraient dans ces chemins de traverse.

 

Jusqu’au 24 juillet, j’ai décidé de procéder quotidiennement à une rétrospective des articles parus sur mon blog, en choisissant un article pour chaque mois de mai 2010 à décembre 2011, et en mentionnant pour l’article concerné le nombre de fois où il a été vu.

 

Je m’aperçois que ces articles gardent tout leur intérêt sur le plan de l’actualité.

À vous de juger. Bonne lecture !

 

*****

 

Je vous propose de prendre connaissance ci-dessous de l’exposé des motifs qui a conduit le Conseil général à prendre l’initiative d’organiser des assises de l’urgence sociale. 

 

Contexte : une aggravation de la précarité

 

Après plus d’une décennie d’expansion, l’activité économique marque un coup d’arrêt dès 2008. En 2009, elle recule de 2,6 points. Elle a repris en 2010, +2,3%, sans pour autant retrouver son niveau de 2008.

 

Construction, industrie, commerce : l’emploi recule dans tous les secteurs marchands. Le nombre de chômeurs retrouve en deux ans les niveaux qu’il atteignait 10 ans auparavant.

 

La situation déjà précaire des ménages réunionnais s’aggrave : le nombre de dossiers de surendettement connaît une progression de plus de 50 % en l’espace de quelques mois.

 

La situation financière difficile des ménages réunionnais se ressent dans les services du Conseil général.

 

Le nombre de personnes qui s’adressent aux permanences de la Collectivité est en constante progression.

Les aides d’urgence instruites ont plus que doublé sur la période.

 

Cet exercice permettra aussi à la collectivité départementale d’alimenter l’audit de l’action sociale qu’elle souhaite entreprendre pour mieux adapter son intervention.

 

Cela est impératif du fait de l’aggravation de la situation sociale à La Réunion et compte tenu des marges financières qui se resserrent.

 

Le conseil Général, au delà de l’urgence sociale, doit aussi assumer ses responsabilités dans ses différents domaines de compétences et travailler pour l’ensemble des catégories de la population.

 

Objectifs : construire une plateforme de propositions et de mobilisation et déboucher sur un « livre blanc de l’urgence sociale »

 

En qualité de chef de file de l’action sociale sur son territoire, il appartient au Conseil Général de contribuer à construire une réponse à la situation d’urgence sociale.

 

Il faut que le Département mobilise, autour de propositions concrètes, ses propres moyens.

 

Mais il faut aussi mobiliser l’État, compétent en matière d’emploi et de logement, l’ensemble des autres acteurs intervenant au bénéfice de la cohésion sociale, et de manière incontournable les populations concernées.

 

Cette plateforme devra s’appuyer sur :

 

– un diagnostic partagé de la situation,

– un état des lieux des interventions de tous les acteurs agissant dans le champ de l’action sociale,

– la détermination des marges de manœuvres disponibles pour agir,

– la proposition de réponses opérationnelles et responsables adaptées aux attentes de la population,

– la détermination des moyens nécessaires à leur mise en œuvre.

 

Cette plateforme a vocation :

 

– à permettre au département d’améliorer et d’optimiser ses interventions,

– à être prise en compte au plan national, notamment par les candidats à l’élection présidentielle,

– à servir de cadre au partenariat avec les autres acteurs institutionnels et associatifs,

– à permettre à la population de s’approprier l’action sociale sur le territoire.

 

La méthode : un processus de validations successives

 

Le processus proposé s’appuie sur 4 niveaux de validation :

 

– 1er niveau : la définition technique par l’analyse des données statistiques et l’expertise des professionnels du travail social.

Le diagnostic vise aussi à montrer ce qui est déjà fait en matière d’action sociale tout en clarifiant le rôle de chacun (mairies, conseil général, CAF, Etat, …) c’est-à-dire le qui fait quoi.

 

– 2ème niveau : la validation partenariale par la confrontation de nos analyses à celles de nos partenaires.

 

– 3ème niveau : la consultation populaire par la consultation de la population sur le diagnostic et les propositions,

 

– 4ème niveau : la légitimité politique par l’adoption du diagnostic et des solutions partagés par la séance publique du Conseil Général.

 

Les différentes étapes 

 

ÉTAPE 1 : LA DÉFINITION TECHNIQUE

 

Pilote : Pôle social / Pôle Stratégie

Délai : 31 août 2011

Attendu : un rapport diagnostic et des pistes de solutions 

 

Méthode :

 

1. Expertise de terrain :

Au sein des 4 arrondissements des groupes de travail mène une réflexion sur la définition, la mesure de l’urgence sociale, son évolution et ses modalités de prise en charge.

 

2. Synthèse :

Une synthèse de cette expertise est réalisée. Les éléments de diagnostic sont objectivés par des données statistiques et des données apportées par les directions centrales.

 

3. Restitution :

Présentation des conclusions à la Présidente du Conseil Général et aux représentants des groupes au sein de l’Assemblée départementale dans le cadre d’un échange avec les travailleurs sociaux du département lors de la 1ère semaine de septembre.

 

ÉTAPE 2 : LA VALIDATION PARTENARIALE

 

Pilote : Pôle Social / Pôle Stratégie 

Délai : 30 septembre 2011

Attendu : un débat et des ateliers de travail avec les partenaires de l’action sociale

 

Méthode :

 

1. Des assises départementales de l’urgence sociale.

a) Le rapport élaboré au cours de l’étape 1, composé d’un diagnostic et de propositions est soumis aux partenaires.

b) Les partenaires sont invités à approfondir les thématiques soulevées par le rapport au sein d’ateliers thématiques regroupées dans le cadre d’une ou deux journées départementales. Les travaux des ateliers sont pilotés par les élus. Un rapporteur en fait la synthèse.

c) Amendement et enrichissement du rapport

Le document initial est enrichi et amendé des apports des ateliers. Ce nouveau document constitue la production des assises départementales.

 

ÉTAPE 3 : LA CONSULTATION POPULAIRE

 

Pilote :  Cabinet  – Assistance externe d’une entreprise

Délai : 31 octobre 2011

Attendu : expression de la population sur les thèmes et les propositions

 

Méthode :

 

1. Organisation de forums locaux à l’échelle des cantons.

Un espace de dialogue est ouvert avec la population au niveau de chaque canton afin de lui permettre de s’exprimer sur les éléments de diagnostic comme sur les pistes de solutions.

 

2. Rédaction définitive de la plateforme de propositions

Les conclusions issues de la consultation de la population permet de rédiger la version définitive de la plateforme de propositions.

 

ÉTAPE 4 : LA LÉGITIMITÉ POLITIQUE

 

Pilote : Pôle Social / Pôle Stratégie

Délai : 30 novembre

 

Le document est soumis à la séance plénière de novembre.

Le conseil général est appelé à se prononcer sur le rapport définitif présentant le diagnostic et la plateforme de propositions tel qu’enrichi par la consultation populaire.

 

Pilotage politique

 

Au regard des enjeux de ce projet, il est proposé que son pilotage soit confié à un comité de pilotage « ad hoc » OUVERT À TOUS LES GROUPES du Conseil Général. 

Ce comité sera chargé notamment  de valider les propositions de documents issus des différentes phases préalables à la délibération du Conseil Général prévue lors de la séance publique de mi décembre. 

 

La communication sera décisive à toutes les phases de ce processus.

En effet, l’objectif n’est pas de faire de ce livre blanc de l’urgence sociale une plateforme « partisane ».

 

L’objectif poursuivi est d’en faire un document partagé où chaque acteur, dont L’État, devra mesurer la nécessité de déployer durant la décennie des efforts bien plus conséquents pour prétendre à l’épanouissement de la société réunionnaise.

 

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