7
2012
Social – Un article très intéressant paru dans Le Monde du 4 mars sur la détresse sociale : la confirmation de l’urgence sociale !
Catégorie : Social
Sous le titre « Dans les permanences d’élus, la détresse sociale des « invisibles », Béatrice Jérôme a fait paraître dans le journal Le Monde » un article pointant du doigt la multiplication du nombre de personnes concernées par des problèmes sociaux.
C’est la confirmation de la colère qui sourde, et ne manquera pas de s’exprimer à l’occasion des échéances électorales.
Cela se passe en France hexagonale, avec un taux de chômage 3 fois inférieur à celui que connaît notre Île, alors qu’à La Réunion, nous en sommes à un nombre de personnes sous le seuil de pauvreté de près de 50 % !
Situation d’élus qui ressemblent furieusement au quotidien des élus de notre Île depuis belle lurette.
Mais attention ! Les espoirs qui peuvent naître de cette volonté de changement, s’ils sont déçus, vont faire naître un ressentiment qu’il sera difficile à apaiser.
En attendant, lecture d’extraits de cet article !
« Depuis quelques années et plus encore ces derniers mois, avec la crise qui redouble, les élus locaux sont sollicités par une population qu’ils n’avaient pas l’habitude de rencontrer dans leurs permanences.
De plus en plus de jeunes, de travailleurs pauvres, de femmes seules, mais aussi de cadres, ou bien encore des retraités, viennent demander de l’aide dans les mairies et les conseils généraux.
(…) À force, les élus voient leur rôle évoluer.
Ils se définissent eux-mêmes comme des « protecteurs », comme « le dernier bouclier social », mais aussi comme des « intercesseurs », et ils se découvrent un rôle de « soutien moral ».
« Quand je reçois les gens, ici, je ne sais jamais dans quel état psychologique je vais en sortir », dit Jérôme Guedj, 40 ans, qui tient pourtant des permanences depuis quatorze ans.
« La dureté des situations est de plus en plus grande ! » confie ce socialiste, président du conseil général de l’Essonne.
(…) Le logement, singulièrement en Ile-de-France, est devenu l’un des premiers motifs de démarche auprès des élus.
« Il y a dix ans, dans mes permanences, sur dix habitants, j’avais huit demandes d’emploi, constate Stéphane Beaudet, maire (UMP) de Courcouronnes, dans le même département.
Aujourd’hui, sur dix, huit vont me demander un logement. »
« Les gens me demandent essentiellement des logements », confie Didier Paillard, maire (PCF) de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).
« Ils sont dans des situations de plus en plus dramatiques », assure l’édile communiste, encore sous le choc, un samedi, dans sa mairie déserte.
Trois jours plus tôt, une mère de 6 enfants s’est immolée dans les murs de l’hôtel de ville.
En errance depuis des années, expulsée pour loyers impayés et violences, elle attendait en vain un nouveau toit.
(…) Aux dossiers de logement s’ajoute l’inflation des demandes d’emploi.
(…) Face aux institutions de plus en plus méfiantes, « on est là pour mettre de l’huile dans le système », commente M. Valletoux.
À la demande de commerçants ou de particuliers qui peinent à obtenir un crédit, le maire de Fontainebleau décroche volontiers son téléphone pour appeler des banques.
« Pour toutes les populations, on est maire à tout faire ! » finit par s’agacer M. Beaudet.
(…) S’ils sont de plus en plus sollicités, les élus savent aussi que certains publics rechignent à toute démarche.
Parmi eux, les jeunes des cités, dont une partie s’est résignée à ne plus chercher d’emploi, ou des étrangers sans papiers, qui ont peur, ou encore, tout simplement, des familles qui ont honte de leur situation.
Pour détecter ces « oubliés », les élus vont au-devant d’eux.
À Courcouronnes, un bus de la mairie stationne devant les écoles maternelles…
(…) Chaque premier jour du mois, Mme Pérol-Dumont tient sa permanence au marché de Bellac. « Des femmes seules sans ressources viennent me voir, raconte la présidente du conseil général de la Haute-Vienne. Des retraités me confient qu’ils n’ont plus les moyens de payer la maison de repos de leurs parents. »
Autre lieu d’observation pour les élus, Les Restos du coeur.
(…) À force de voir les « plus démunis s’enfoncer » et les « plus modestes décrocher », les élus ne cachent plus, parfois, leur sentiment d’impuissance.
(…) Ce n’est pas faute de chercher de nouveaux filets de protection.
Face à la hausse du coût du logement, la ville de Reims a modifié le mode de calcul de ses aides financières.
(…) Le département de la Haute-Vienne a créé un fonds pour combler les impayés de cantines.
En Essonne, le conseil général finance des maisons de retraite.
Mais c’est aussi, paradoxalement, auprès de la population que les élus trouvent l’antidote à leur découragement.
« Sans doute parce qu’ils se sentent eux-mêmes fragilisés, les gens stigmatisent moins les SDF », constate M. Cohen.
« On observe des élans de solidarité envers les plus pauvres qu’on ne voyait pas avant », assure le maire de Toulouse…
Pour lire l’intégralité de l’article de Béatrice Jérôme
http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/03/04/dans-les-permanences-d-elus-la-detresse-sociale-des-invisibles_1651451_3224.html
maire ou conseiller municipal: sans nul doute la fonction élective la plus difficile. En France et surtout à La Réunion: logement, emploi, bons alimentaires… auparavant « feuilles roses » de santé… le maire, l’homme providentiel, zorro, superman, magicien qui devrait faire fructifier un peu d’argent, en évitant les pressions des banques vendant des emprunts toxiques
drôle de vie, que d’être maire
Cet article est édifiant. Cependant, de telles réalités sont aussi relatées dans la presse des autres pays européens: Espagne, Italie, Grèce, Grande-Bretagne et même…en Allemagne, avec la pratique des bas salaires (1 euro l’heure dans certains Lands !!).
bonjour je viens de tomber par hasard sur votre blog et je trouve votre article vraiment très bien je vous remercie de l’avoir partager avec nous