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2010
Patrick Karam : serviteur zélé de Sarko ?
Catégorie : INSTITUTIONS - COLLECTIVITÉS LOCALES
Lu sur le site de France Antilles : depuis quelque temps (depuis les élections régionales, précisément), la délégation interministérielle à l’égalité des chances des Français d’outre-mer se montre bien moins active qu’à ses débuts.
L’essentiel de l’activité publique de Patrick Karam se résume depuis peu à organiser des colloques (sur les rapports sociaux aux Antilles, sur les coloniaux dans la guerre, sur l’Islam à La Réunion) des expositions (Miguel Marajo), des rencontres (avec des étudiants réunionnais autour de Nassimah Dindar) ou encore des remises de décoration (Jenny Hipocrate)…
Patrick Karam avait annoncé son départ à la fin de l’année 2009 et beaucoup pensaient qu’une fois élu à la Région Ile de France (Nicolas Sarkozy l’avait imposé en n°2 de liste à Paris, derrière Chantal Jouano), il quitterait la délégation.
C’était sans compter l’avis de l’Elysée qui a intimé à Patrick Karam de ne rien décider à la place de celui qui l’avait nommé délégué en juillet 2007 !
Alors, à la Région Ile de France, l’homme « exaspère », selon un membre de la majorité socialiste à qui il n’a pas échappé que la feuille de route qui lui a donnée l’Elysée, c’est d’attaquer le président Huchon tous azimuts.
Et à la délégation interministérielle ?
Peu de choses : Une convention avec Air-France pour les vols sur Saint-Martin, une circulaire pour l’accès aux postes élevés de la fonction publique, mais il n’y a plus ces conférences de presse (quelques fois deux dans la même journée !) qui pour les tarifs des pompes funèbres, qui pour le créole à l’école, qui pour les cordées de la réussite, qui pour les discriminations au logement, voire pour le bilan de ses 300 mesures initiales.
On a même été surpris, il y a peu, du silence de la délégation quand des étudiants ultra-marins de l’IFCASS à Dieppe ont dénoncé la fin du financement de cette prépa aux métiers médico-sociaux dont 80% des élèves sont issus d’outre-mer.
Patrick Karam a bien rédigé une lettre à la ministre de l’Outre-mer, mais on l’a connu sur de tels sujets bien plus combatif.
À sa décharge, Patrick Karam considère que tous ses chantiers ont quasiment tous été menés à bien.
Mais récemment encore, on l’a trouvé presque muet sur la sortie de Jean-Paul Guerlain et « le travail des nègres ».
Paul Girod de Langlade a dû se retourner dans retraite d’office !
Enfin et c’est peut-être le nec plus ultra, son poulain et successeur à la tête du Collectifdom, Daniel Dalin, qui avait fait rédiger la meilleure plainte en justice contre la sortie d’Eric Zemour sur les Arabes et les Noirs réputés dealers, a oublié (et c’est un euphémisme) de consigner les 2 000 € nécessaires à la recevabilité de sa plainte.
Alors de deux choses l’une, ou bien l’homme n’a plus rien à faire et il n’y a plus de problèmes de discrimination ou de représentation des ultra-marins en France, ou bien, on lui a demandé de calmer son bouillant caractère tout en le gardant au chaud en attendant la prochaine campagne présidentielle ».
Source : France Antilles
France Antilles a sacrément changé depus que Hersant n’y est plus, il y a quelques années seulement, un tel article n’aurait pas pu être publié
L’Elysée a intimé un ordre à Patrick Karam. Comme à Didier Robert vis à vis de l’ARF
il y a encore du travail à faire en ce qui concerne l’émancipation.
précision: les ordres élyséens ne concernent pas seulement l’outre-mer et ceux qui y obéissent ne sont pas uniquement des ultra-marins.
Patrick Karam s’est insurgé contre – je cite – les méthodes nauséabondes fondées sur la répétition de contre-vérités dans l’espoir d’en faire une fausse vérité, à travers la publication de témoignages accusateurs sans aucune vérification et sans preuves dans le cadre de « l’affaire Bettencourt » par le site Internet Médiapart présidé par Edwy Plenel.
quel rapport avec l’outre-mer? aucun.
mais il s’agissait de se faire bien voir par les autorités et donneurs d’ordre élyséen ou matignonais
DROIT DE REPONSE –
Patrick Karam, délégué interministériel à l’égalité des chances des Français d’outre-mer, mis en cause dans un précédent article, s’explique sur l’activité de sa délégation. Interview.
Pourquoi cette impression de ralentissement de l’activité autour de votre délégation ?
Ca ne tourne absolument pas au ralenti et je vais citer quelques exemples. Le testing logement que j’ai lancé depuis un an concerne plus de 4 000 agences immobilières dans toute la France et neuf plaintes sont en train d’être déposées. Je dirai de quelles agences il s’agit le jour où les plaintes seront bien enregistrées par la justice. Depuis six mois, j’ai, à la demande du garde des Sceaux, travaillé avec un groupe de magistrats sur l’accession et la promotion des Ultramarins dans la magistrature. J’ai remis au ministre des préconisations et je dois prendre langue avec le nouveau cabinet. Je multiplie les réunions avec France Télévisions sur les questions de France Ô et RFO, des informations d’outre-mer et de la visibilité des comédiens mais pas seulement. Il y a eu les décès de Jenny Alpha et de Patrick Saint-Eloi et on a vu que France TV n’a pas joué le jeu. Je suis allé mettre les points sur les i et je commence à être écouté là-dessus. Sur le financement des associations, il y a des lacunes et après en avoir parlé avec le directeur de l’agence pour la cohésion sociale et l’égalité des chances (ACSE), nous avons redéfini des règles pour que les associations ultramarines puissent s’intégrer dans le dispositif national. Même chose avec la Fondation agir contre l’exclusion (FACE)… Il y a les dossiers que j’ouvre et puis il y a tout le suivi de ce que j’ai lancé : les billets d’avion Karam, les prix des vols en cas de deuil, le dispositif grandes écoles lancé avec la Martinique que je suis en train d’étendre aux autres territoires. Sur l’IFCASS de Dieppe, j’ai alerté LADOM, le ministère du Travail et j’ai fait mon job pour mettre la pression et j’ai été le premier à agir dès octobre 2008 ! Yves Jégo s’était montré sensible mais peut-être qu’il y a eu moins de suivi après son départ…
Comment se fait-il que vous, qui communiquiez énormément, soyez silencieux depuis quelques temps. C’est à cause de vos fonctions à la Région Ile de France ?
Non, la première raison est que, quand j’ai mis en place la délégation, il fallait tout créer. J’avais besoin d’un rapport de force médiatique, besoin de prendre l’opinion publique à témoin vis-à-vis de certains ministres même si j’avais (et j’ai toujours) le soutien de l’Elysée. Mais quand il s’agit d’assurer un suivi, de s’assurer que les décisions sont appliquées, je n’ai pas besoin de communiquer pour que mon action soit une réalité ; elle est réelle. Nous sommes en période de rentrée universitaire et il est normal que je veille aux dispositions que j’ai mises en place pour les étudiants ultramarins avec les CROUS. La deuxième raison est que je n’ai plus de responsable de communication. J’avais choisi en contractuel un Guadeloupéen et l’administration qui veut faire des économies budgétaires voulait m’imposer un fonctionnaire. J’ai refusé car je considère que j’avais besoin d’un Ultramarin à ce poste-là. Résultat, je n’ai plus de chargé de com’. Mon budget annuel est de 140 000 €. Aucune administration n’a aussi peu de moyens avec autant de résultats. Je ne dispose que d’une chef de cabinet, Samia Badat, une chargée de mission et deux secrétaires !
Et sur l’affaire Guerlain ?
J’ai réagi aussitôt sur RFO et Tropiques FM mais quel est le rôle du délégué ? Ce n’est pas simplement de dire que c’est inacceptable. Je l’ai dit. C’est aussi d’obtenir des sanctions. J’ai eu l’avocat du groupe LVMH qui m’a certifié que Jean-Paul Guerlain n’avait aucun rôle exécutif. On ne pouvait donc le faire démissionner. A partir du moment où c’est un homme seul qui s’est exprimé, il faut le condamner. Que les associations jouent leur rôle et aillent en justice. Ce n’est pas au délégué à faire comme si il était encore dans la rue, je représente l’autorité publique. Je rappelle que pour l’affaire Girod de Langlade, je suis celui qui a obtenu du ministre de l’Intérieur sa mise à la retraite d’office. Sur l’affaire Copy à la Réunion, ce professeur qui a eu un certain nombre d’agissements répréhensibles en procédant, dans la rue, à des attouchements. En cellule de dégrisement, il aurait déclaré : « Je suis blanc et ici c’est des Noirs et les Noires, c’est toutes de p… » J’ai immédiatement alerté le ministre de l’Education nationale, demandé une commission disciplinaire. Cette commission a choisi de le muter mais pas de le radier. J’ai rappelé le ministre pour demander une deuxième commission. Elle va avoir lieu en décembre. Là encore, je suis dans mon rôle de délégué. Je ne me contente pas de déplorer, j’agis quand d’autres – je n’ai pas besoin de dire qui – n’interviennent pas.
Organiser des colloques, est-ce votre rôle ?
C’est extrêmement important de communiquer sur les réalités ultramarines. Sur la 2e guerre mondiale, avec la grande initiative du président de la République qui a rendu hommage aux dissidents, avec le film d’Euzhan Palcy, on commence à avoir de la visibilité sur les ultramarins dans la 2e guerre mondiale…
Il n’y a toujours pas de monument à Toulon sur le Bataillon des Antillais…
Les choses évoluent… Personne n’a parlé des ultramarins dans la 1re guerre. Les rares spécialistes qui travaillent sur ces questions ne s’étaient jamais rencontrés. Ce colloque à Paris leur a permis de se parler. Il y a un engouement pour les travaux portant sur la Grande guerre, mais rien sur les Ultramarins dans cette guerre. Il fallait une fois pour toute remettre les compteurs à zéro. Il fallait le faire puisque ça n’est pas fait au niveau national.
Et le colloque sur le moring, ce sport de combat réunionnais. Encore une fois, est-ce votre rôle ?
Tout le monde connaît la capoeira… Mais il faut une reconnaissance du moring sur le territoire national, qu’il y ait des formations possibles. Et c’est ce que je vais demander au ministre des sports. J’an avais parlé à Rama Yade, je vais en reparler à Chantal Jouanno car il est important qu’un tel art de combat puisse vivre dans l’Hexagone et faire connaître l’outre-mer par une image positive. L’outre-mer peut apporter des choses à l’Hexagone, l’outre-mer peut participer à pacifier les quartiers parce que le moring joue un rôle apaisant, un rôle de cohésion sociale.
Avec les 230 mesures que vous avez accomplies, quel est le rôle aujourd’hui de la délégation ?
Y a-t-il encore des problèmes de discriminations spécifiques contre les Ultramarins ? Non. Il reste quelques dizaines de cas pour le refus des cautions outre-mer contre 20 ou 30 000 cas auparavant. Par contre, on a trouvé des cas liés à la couleur de peau, à l’origine… Ce n’est pas le rôle de la délégation, c’est celui du commissariat de Yazid Sabegh, de la HALDE. En faisant du testing sur le refus de location basée sur l’origine ou la couleur, je suis au-delà de mon rôle de délégué pour les Français d’outre-mer. Même chose pour les refus d’embauche liés à la couleur mais je continue. Les procès sont en cours et chaque semaine, je fais le point car des entreprises se sont crues autorisées à demander ma tête…
Comme Eurodisney ?
Il n’y a pas qu’eux qui ont demandé ma tête au Premier ministre… Je continue mon action parce que dans une République, on doit tous avoir les mêmes devoirs, mais aussi les mêmes droits. Les remontrances ne sont pas suffisantes, il faut une sanction pénale. C’est ça la pédagogie.
Après le remaniement ministériel, quid de la délégation ?
Je considère que la délégation doit évoluer et fusionner dans un ensemble plus large qui pourrait être un commissariat à la diversité ou à l’Outre-mer car il y a des problèmes de discriminations qui dépassent le cadre des Ultramarins, qui touchent les Africains, les Maghrébins, les Asiatiques… Il faut bien pouvoir aborder ces questions de manière globale et assurer le suivi de ce qui a été mis en place et voir comment l’appliquer aux autres.
Donc Patrick Karam n’a pas molli…
An toujou red.
Propos recueillis par FXG (Agence de presse GHM)
le droit de réponse a – t -il aussi été envoyé à France Antilles? l’ont-ils publié?
ceci dit, certains publient des accusations encore plus graves et refusent de publier les droits de réponse
Je le crois. Pour rétablir un équilibre quand l’objectif n’est pas de nuire. Car ceux qui ne le passent pas et trouvent toutes sortes d’excuses, c’est parce qu’ils n’ont qu’un objectif : calomnier et exsuder leur haine (ce qui correspond à une forme de mépris de soi)