Pourquoi faut-il relativiser les observations de la CRC ?

 

Je vous ai expliqué, dans un article précédent, les raisons qui ont fait que la SR21 s’est trouvée dans l’obligation de surseoir à quelques missions, ou de renoncer à d’autres.

 

Je n’avais pas parlé du tram train, sujet pour lequel des précisions essentielles doivent être apportées.

 

Voilà donc ce que la CRC écrit quant au tram train et aux relations entre la SR21 et le tram train :

 

« – le projet de TCSP : par une convention de mandat signée en décembre 2002 avec la région, la SR21 s’est vue confier l’étude et la réalisation du projet de tram-train régional entre  les communes de Saint-Paul et de Saint-Benoît ;

le marché de maîtrise d’œuvre portant sur les études préliminaires et avant-projet a été notifié au groupement TTR en janvier 2004 ;

ce contrat, en raison des relations difficiles entre la SR21 et TTR d’une part, et de la révision à la baisse du projet d’autre part, a été résilié le 28 février 2005 (correspondant à la date de remise du dossier final des études préliminaires) ;

dès lors, de nouveaux concours de maîtrise d’œuvre ont dû être lancés pour les études d’avant-projet et leur démarrage n’a été effectif qu’en février 2006 (pour rappel, ces études auraient du être terminées en 2005) ;

en parallèle de ces aléas, la région Réunion s’est orientée vers une évolution possible du projet en contrat de partenariat public privé en procédant à une étude de financement, courant 2005 (source : rapport de gestion annuel relatif à l’exercice 2005). »


La SR21 a-t-elle rempli ses missions ? Oui.

 

Dois-je rappeler que le trophée du défi relevé m’a été remis, au nom de la Région Réunion par MM Patrick Devedjian et Hervé Novelli, membres du gouvernement Fillon, suite à une décision du jury dirigé par la Mission d’appui au PPP ?

 

Et pour quelle raison ?

En raison de la maîtrise des délais pour un projet considéré par eux comme… complexe !


L’étude du projet tram train entre Saint-Paul et Saint-Benoît a bien été menée.

Si la réalisation n’a pas pu se faire, c’est… parce que certains ont préféré le bus au train…

 

La SR21 a assumé les études préliminaires, l’avant-projet, et rempli son rôle, d’étude et de communication.


Au passage, je rappelle que bien des réalisations ont fait l’objet d’une communication AVANT leur réalisation.

Citons le viaduc de Millau.

Ou le tunnel sous la Manche.

Ou le Memorial Act’e de Guadeloupe.

 

Mais bien plus qu’un ouvrage technique, le tram train impliquait une évolution des mentalités.

Le tram train allait obligatoirement provoquer une modification d’habitudes.


Lorsqu’il y a eu, sous l’impulsion de la Région, un large débat public portant notamment sur le tram train, l’un des points récurrents a été celui d’une information la plus large possible EN AMONT de la réalisation…

 

Je précise : une communication d’information.

Non une communication de propagande, disant « je vais faire ceci je vais faire cela », comme l’on trouve beaucoup ces derniers temps.


Une communication objective, englobant aussi les avis d’enquête publique, sans que les annonces de celles-ci ne contiennent des éléments « pour », induites délibérément dans les textes publiés…

 

En outre, la communication comprenait aussi le volet « médiation », c’est à dire l’accompagnement des personnes directement touchées par la réalisation du tram train.

Ce n’était pas bien sûr, l’avis de « comité citoyens », mais quand on voit le sort que l’on a réservé à l’avis de citoyens tamponnais se prononçant pour une rocade…


Par ailleurs, mettant en cause les missions diverses de la SR21, la Chambre régionale des comptes écrivait également :


« Il reste que la chambre considère que l’exercice par une SEML de métiers différents n’est pas recommandé, d’autant plus que les limites résultant de la vocation d’intérêt général des SEML peuvent se trouver très vite dépassées. »


Ce n’est peut être pas recommandé, mais ce n’est pas interdit !

 

Et comme je vous l’ai démontré, la diversité des missions de la SR21 était prévue au moment de sa création, la mention de « développement durable », quelque peu reprise ironiquement ici ou là, englobant, de ce fait bien des aspects.

  

La diversification des missions est aussi, je le rappelle, une réponse POLITIQUE à une évolution POLITIQUE.

 

Cette diversification était indispensable, au vu de l’évolution d’une situation, tant sur le plan structurel que conjoncturel (décentralisation d’une part, et frein juridique plombant la réalisation de mission d’autre part).


Il n’empêche que je regrette que certains commentateurs aient tout simplement « omis » de mentionner, dans leurs articles, les réponses que j’avais rédigées quant au déroulement des missions de la SR21 et leur traduction budgétaire et financière.


Ce que je regrette également, c’est que ces commentateurs – « professionnels » ou amateurs pas toujours éclairés – n’aient pas lu cette phrase très significative de la CRC : 

  

« S’agissant de ses fonctions, la SR21 apparaît avant tout comme un maître d’ouvrage délégué, un mandataire, un assistant à maîtrise d’ouvrage et un monteur de projets, et non comme un investisseur ni un gestionnaire d’équipement.

En effet, la question de l’exploitation ne fait pas partie de la vocation initiale de la SEML. »


Voilà ce que j’avais répondu à la CRC :


« Nous constatons que la Chambre fait une analyse de la productivité et du rendement  uniquement à partir du chiffre d’affaires comme toute société commerciale.

 

Compte tenu du financement du programme d’actions d’intérêt général la Région en 2007 sous forme de subvention, une partie  des salaires figurant dans l’exercice 2007 et 2008 est donc financé par ce programme.

 

L’analyse de la Chambre doit intégrer les subventions puisque celles-ci incluent le coût des prestations.

 

Sinon, l’analyse ne peut être que négative et conclure à une baisse de performance.

 

En effet, les produits d’exploitation de la société sont représentés par des subventions de la Région qui dès 2007 a montré son intérêt pour faire de la SR21 une agence Régionale de Développement et de l’Innovation. »


Il est vrai que maintenant, pour le développement ou l’innovation, la Région menée par Didier Robert, n’a pas besoin d’un outil comme la SR21, les projets n’existant pas !

 

La nouvelle direction étant encore en train de réfléchir à ce que la société doit faire, et deviner ce que veut… la Région.

                                                                                                                                                     

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1 Commentaire sur

Pourquoi faut-il relativiser les observations de la CRC ?

  • Jean-JacquesNo Gravatar |

    il est bien évident que l’on ne peut reprocher à la SR21 d’avoir choisi le PPP puisque cela permettait d’alléger la charge financière de la Région. en outre, le projet était fiable et viable, sinon les groupes n’auraient jamais concourru pour le marché
    enfin, le choix du PPP ne pouvait se faire AVANT que la loi autorise le recours à de tels financements
    aucune erreur n’a donc été commise sur ce dossier tant par la région que la SR21 (celles d’avant mars 2010 bien sûr)

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