Contribution au débat – Et pourquoi pas une PAC Océan Indien ?

  Le site RFI a publié, hier, 29 octobre 2012, un article était par Claire Fagès et titré : « 
 
Une politique agricole commune au sud de la Méditerranée ? ».

Et pourquoi pas une PAC Océan indien ?

  

La PAC, c’est la politique agricole commune.

Élaborée par l’Union européenne, la PAC connaît, au fil des ans et des budgets, une lente mais douloureuse pente.

 

Les raisons sont multiples, mais ce n’est pas l’objet de cet article.

Car la journaliste pose une question intéressante : celle de la création d’une Politique agricole commune pour les pays du sud de la Méditerranée.

 

Une réponse aux problèmes alimentaires 

 

Elle l’envisage comme une réponse aux problèmes alimentaires, notamment du Maroc à la Syrie.
 
 


Des problèmes qui ne datent pas d’aujourd’hui, mais qui, ces dernières années frappent toute la planète.

 

Certains estiment que notre « terre » ne pourra nourrir toute sa population.

Et donc, qu’il faut agir sur la question des naissances.

 

Si la question de la sécurité alimentaire est prégnante, elle devrait être la préoccupation majeure de tous les gouvernements.

Seulement voilà, ce n’est pas toujours le cas.

 

Les gouvernements veulent éviter « les émeutes de la faim ».

Mais s’en donnent-ils les moyens ?

 

La réponse est non.

 

Une population multipliée par deux en 25 ans ! 

 

C’est vrai essentiellement pour les pays dits développés.

Car les pays de l’hémisphère Sud, émergents ou pauvres, ont conscience du problème.

 

Et ces pays tentent de trouver des solutions pour nourrir leur population.


Ces pays, notamment ceux du pourtour Méditerranéen, ont connu une progression démographique importante.

 

La population a été multipliée par deux en un quart de siècle !

Ces pays n’avaient pas une économie florissante.

 

En outre, ils souffraient de retards importants.

Des investissements auraient du être consentis.

 

Mais, comme le souligne la journaliste, ceux-ci « ont été très ralentis dans les années 80 », notamment « sur les injonctions, à l’époque, du FMI et de la Banque mondiale ».


 

Que de défis ! 

 

Une vision très étriquée qui aujourd’hui se traduit, dans le pourtour de la Méditerranée, par des défis immenses à relever.

Citons notamment le fait de pouvoir acheter des productions alimentaires (céréales, viandes, laitages etc.).

 

Car non seulement les besoins de ces pays sont croissants, mais en plus, sous l’effet de la spéculation et des aléas climatiques, ces denrées se vendent aujourd’hui au prix fort.

La journaliste parle de «  cinquante milliards de dollars par an, du fait de la hausse des cours mondiaux ».


 

L’idée émise par l’Institut de prospective économique du monde méditerranéen (IPEMED) est intéressante : « des prix stables aux agriculteurs par la régulation aux frontières ».


 

Il s’agit d’une « PAC » Méditerranée mais aussi, si l’on peut dire, d’un réajustement de la question du territoire sur lequel s’appuie cette PAC.

 

L’Europe, « à défaut d’intégrer ses voisins méditerranéens », 

« doit les aider à créer, à leur tour, leur politique alimentaire et agricole commune.
En matière de droit foncier, de statut de l’agriculteur, d’organisation des filières, de logistique, l’Europe peut apporter son expérience… et un peu de son argent ».

 

Un codéveloppement 

 

Cette  « coopération euro-méditerranéenne » présentée est en fait le principe d’un codéveloppement : transfert de savoir, compétences, dans le respect des libertés de chacun et dans un esprit de solidarité.

 

L’exemple donné pour la PAC Méditerranée est intéressant : « se regrouper pour commercialiser les agrumes, et ne pas être seuls à la table du commerce international», lorsqu’il s’agit d’acheter du blé.


 

Avec renvoi d’ascenseur pour les Européens qui pourraient par cette occasion « consolider leur position d’exportateur fiable de céréales dans ces pays, face aux concurrents américains, russes et brésiliens. Et espérer plus de stabilité à leur porte ».
 

 

Le bon vieux principe du « gagnant / gagnant ».

 

Alors, si l’on admet la pertinence de cette analyse pour l’Europe vis à vis des pays du pourtour de la Méditerranée, pourquoi n’envisagerait-on pas une «extension » du principe à d’autres zones géographiques ?

À commencer par l’Océan Indien.

 

Là aussi, la situation démographique fait que l’on peut s’inquiéter de l’adéquation besoins / ressources.

 

Poor lomesone Réunion ! 

 

Pensez-vous que Maurice toute seule, ou Madagascar, soient entendues lorsque leurs gouvernements tentent de négocier des produits alimentaires ?

 

Les producteurs et les exportateurs, eux, l’ont bien compris.

Dans ces mêmes colonnes, je vous parlais récemment des expériences menées et des objectifs fixés par nos voisins.

 

Mais nous, à La Réunion ? Quelle devrait être notre stratégie de développement agricole ?

On attaque le problème par tous les angles ; ce n’est peut être pas inutile, mais est-ce suffisant ?

 

Ne voir les échanges qu’entre La Réunion et l’Europe (ou la France) est complètement irréaliste, et ce pour de nombreuses raisons.

 

À commencer par la question du « bilan carbone ».

On ne peut pas vouloir d’un côté défendre la planète et de l’autre, avoir à La Réunion des raisins de Bourgogne et à Paris, des letchis de Saint-Benoît !

 

Une démarche commune pour la COI ? 

 

En revanche, on peut, ensemble, tous pays de la COI confondus, avoir une démarche commune pour « écouler » les productions de chaque île.

 

Mais c’est aussi la question de l’achat des matières premières alimentaires qui serait plus pertinente.

Chacun comprend bien que si l’on achète 1.000 tonnes, le coût à la tonne est inférieur que si l’on n’achète que 10 tonnes !

 

Quant au transfert de technologie, il y a longtemps que La Réunion a mis cela en place.

À titre d’exemple, la Région, avant 2010, des politiques avaient été initiées (PARDAC par exemple).

Ou le séjour d’étudiants réunionnais en Afrique du Sud.

 

Bref, il y avait transfert de savoir et compétences.

 

Un premier pas avait été fait.

Aujourd’hui, il faut faire un second pas.

 

Et c’est bien le « second » pas qui compte.

À la Région, avant 2010, un colloque sur la question de la sécurité alimentaire avec tous les représentants des pays de la zone avait abouti à un plan d’action.

 

Mais si la question de la sécurité alimentaire a été posée, la seule chose que l’on peut dire maintenant, c’est « ou sa i lé le zafèr ? ».

 

Perdu au milieu de l’océan des Îles vanille ?

 

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