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2010
Extraordinaire : des pays s’accaparent de plus en plus de terres d’autres pays
Catégorie : Agriculture, ÉCONOMIE, OCEAN INDIEN
Le phénomène est peu connu sinon dissimulé ; de plus en plus de pays s’accaparent les terres arables d’autres pays.
En début d’année, on évaluait à 50 millions d’hectares le total des surfaces ayant changé de propriétaires ces dernières années, l’Afrique étant le continent le plus demandé : 20 pays seraient concernés et 3 millions d’hectares de terres africaines auraient fait l’objet de négociations au cours du premier trimestre 2009 !
Nous connaissons le phénomène dans notre environnement immédiat.
Madagascar avait cédé 1,2 million d’hectares au sud-coréen Daewoo, soit la moitié des terres arables malgaches !
Cette décision a été une des causes de la colère malgache contre Ravalomana.
L’année dernière Maurice a lancé un appel à projets et à candidatures pour cultiver du riz sur 20.000 hectares au Mozambique.
Enfin, il y a quelques années, des sociétés mauriciennes et réunionnaises se sont implantées en Afrique de l’Ouest pour spéculer sur la canne et le sucre.
En général, ces opérations sont élaborées et menées au niveau des États. Ces derniers agissent directement ou alors font intervenir des entreprises, des fonds spéculatifs, des banques ou toutes autres structures.
Ces pays se recrutent partout, mais on retrouve, en tête, la Chine, l’Inde, les pays du Golfe, les Etats-Unis. Les formules d’accaparement sont multiples : elles vont de l’achat à la location en passant par l’exploitation directe des terres, le métayage, ou tout autre forme de partage des récoltes.
Après un accaparement pour l’exploitation soit de richesses forestières (comme en Amazonie),soit pour du pétrole ou des minerais contenus dans le sous-sol, ces terres sont exploitées pour des productions agricoles.
Si l’Afrique est le principal continent visé, le mouvement est quasi général : l’Amérique du Sud, les pays de l’Europe de l’Est –dont les terres russes- les pays de l’Asie du sud-est sont aussi très courtisés.
Trois principales raisons expliquent ce mouvement. Celui-ci s’est accentué à partir de la crise alimentaire de 2008.
La première raison est la volonté de garantir sa sécurité alimentaire. De nombreux pays investissent les nouvelles terres pour développer des productions susceptibles de nourrir leurs populations.
En second lieu, de nombreux pays exploitent les terres étrangères pour développer la production de cultures entrant dans la fabrication de biocarburants.
À Madagascar, Daewoo voulait à la fois satisfaire sa sécurité alimentaire (en cultivant du maïs) et produire de l’huile de palme pouvant être ensuite transformée en biocarburant.
Enfin, la dernière explication avancée pour comprendre le phénomène est la volonté de grands groupes de spéculer désormais sur les productions agricoles notamment alimentaires.
On en a un exemple récent où après la sécheresse en Russie, il a suffi de lancer le « buzz » d’une éventuelle baisse de la production de blé pour que son cours augmente !
Les conséquences de ce phénomène font l’objet de débat. Pour certains il aurait des effets heureux sur les pays offrant leurs terres. D’autres dénoncent une nouvelle forme de colonisation qui n’apporte pratiquement rien aux populations concernées.
Mais, il n’y a pas que la vente de terre qui inquiète. Dernièrement, une association de malgaches installés en France dénonçait un contrat portant sur la vente de l’eau d’un lac de la Grande Ile à une société basée dans un pays des émirats arabes !
Pour plus d’informations :
www.legrandsoir.info/ La-terre arable-une-marchandise-en-vente-sur le marche-international.html
La Réunion ne fait elle pas la même chose, sous une façon différente? lorsqu’on fait appel à des investisseurs étrangers, pour l’implantation d’hôtels, d’entreprises… ne vend-on pas aussi le terrain?
comme par hasard… bien sûr, ce sont toujours les plus riches qui pillent les plus pauvres
après les richesses minières, et autres ressources naturelles, les cerveaux… c’est au tour de la terre…
et bientôt l’eau
spoliation des biens
attentes aux droits fondamentaux…. inacceptable